Le Chiapas

Publiée le 18/01/2022
Nous continuons la traversée du Chiapas de Comitan à San Cristobal de Las Casas.

Encore un changement de paysage sur la route pour San Cristobal, les montagnes de moyenne altitude, les arbustes et forêts de pins nous font un peu penser au Massif Central ou l’Ardèche … Finalement c’est une grosse étape avec 90km, 2 cols et 1300m de dénivelé. 

San Cristobal de Las Casas est une ville de montagne à l’architecture coloniale typique. Peut être que ce nom vous évoquera également celui de Bartolomé de Las Casas, moine dominicain qui fut l’un des plus ardents défenseurs des indigènes au XVIe siècle. Il fut nommé à l’époque évêque du Chiapas. 

L’activité principale de la ville se concentre autour de la place centrale et de quelques rues piétonnes où se mêlent d’innombrables cafés, bars, vendeurs de rue, et boutiques d’artisanat. Le style ici est « bohème hivernale » je dirais ; ponchos et écharpes en laine, chapeaux de bon goût, cheveux longs et tatoo. On peut boire son café en écoutant les musiciens de rue et même pour les adeptes goûter aux « happy brownie », gâteau à la marijuana. 

Pour notre part du mezcal local suffira, cet alcool à base d’agave (comme la tequila), très bon en cocktail et qui ici se sert dans de vrais institutions, les mezcalerias.

Depuis le 1er col à 2200m, ambiance Massif Central …
Belle vue sur le 2e col
Église de Teopisca
Pause du midi
Et toujours un super accueil
San Cristobal de Las Casas…
ses églises …
…et ses rues piétonnes
.
.
Étant français on se fait facilement inviter dans les caves à vin des restaurants

Le Chiapas : une expérience d’autonomie territoriale originale

Un des 32 états les plus pauvres et délaissés de la fédération mexicaine, le Chiapas fait toujours l’objet de troubles sociaux et politiques. Différents mouvements (coopératives agricoles réunissant les petits paysans, partis politiques plus ou moins militarisés…) se sont souvent rebellés contre le gouvernement central. 

En 1994 l’occupation ponctuelle des principales mairies du Chiapas par l’armée Zapatiste de libération nationale fut un coup d’éclat en attirant la presse internationale. Certains se souviennent peut être de leur porte-parole très médiatique : le « sous commandant Marcos », masqué d’une cagoule noire. S’en suivirent des négociations conduisant une certaine autonomie de la province : usage des terres communautaires, éducation, santé et même leur système judiciaire. Mais tous les accords ne furent pas respectés par le gouvernement central, ce qui dégénéra parfois en conflits armés (assassinats ciblés de divers syndicalistes et militants, massacres pontuels d’indigènes...). 

Il en reste aujourd’hui une expérience inédite d’autogestion d’un territoire à cette échelle, dans le cadre d’une approche alter-mondialiste avec orientation écologique. Un des derniers gouvernement, du Chiapas fut d’ailleurs élu sous cette étiquette. 

Sous commandant Marcos
2 commentaires

carolefab

Toujours autant de plaisir à découvrir vos étapes. Bonne route 🚴‍♂️ les gars!

  • il y a 3 ans

JackdeFleury

Vous nous direz, en aparté 😜, ce que valent les « Happy brownies ». J’ai du mal à croire que Max n’est pas testé. Toute expérience est bonne à prendre et on sait que la majiruana a des effets thérapeutiques dans certains cas …. Kl faut bien verifier, non? 😁

  • il y a 3 ans