Nous partons de Guerrero Negro dans un froid matinal glaçant (nous ne sommes pas vraiment bien équipés pour ça à vrai dire). La transpeninsular s’éloigne de la côte pour aller dans les montagnes centrales, Nous logeons dans un petit hôtel au milieu de nulle part après une bonne journée de 118km. Toujours avec autant de vent en pleine face c’est épuisant. On joue le joker « stop pick up » sur la partie d’une étape avec le plus grand dénivelé (sinon on mettrait deux fois plus de temps et mine de rien il y a encore beaucoup de distance à faire aux US). Les deux mexicains qui nous remontent souhaitent en souvenir un billet en euro, qu’ils nous remboursent en pesos. Après le petit village de Cataviña nous pédalons de nouveau pour se retrouver en plein milieu du désert de cactus grands comme des arbres. Nous installons le campement entre les épines et profitons de ce moment assez insolite, le coucher de soleil est incroyable. Le cri des coyotes la nuit est tout de même assez intimidant.
Nous enchaînons le lendemain en traversant la Valle de los Cirios, les roches sont plus ocres qu’auparavant, cela change un peu de vallée en vallée. En traversant ces paysages complètement inhospitaliers on pourrait presque se croire dans un film de science fiction (ou bien réel d’ailleurs), à fuir une zone dévastée, inhabitée, pour rejoindre un endroit plus vivable. Il n’y a que des collines et montagnes rocailleuses à perte de vue, c’est un sentiment plutôt grisant de se retrouver dans cette immensité sur nos petits vélos. Nous devons descendre jusqu’à la mer mais finalement il y a quand même presque 1000m de dénivelé positif sur la journée.Arrivés à El Rosario nous sommes quand même contents de retrouver « la civilisation » et un bon jus frais dans une supérette mais beaucoup moins d’avoir à faire aux voitures, camions, poussières, bruits et pollution.