Nous reprenons la route vers le nord passant quelques cols. Plutôt bien en jambe dans les montées et les descentes en grandes courbes, avec tout notre chargement, se rapproche plus du bobsleigh que du vélo ! On arrive à Puntarenas après 100kms, 1300m de dénivelé et prenons le dernier ferry pour aller sur la péninsule de Nicoya. Sans logement et la nuit tombée on sonne un peu aux portes et tombons sur un couple de retraités français adorables qui nous hébergent pour la nuit sur leur terrasse. Ils nous offrent un super petit déjeuner le lendemain et discutons un moment avec eux.
Les paysages sont bien différents dans cette région beaucoup plus sèche. Papa fait l’inventaire de toutes les cultures traversées : melon, maïs, canne à sucre, manguier, sorgho, riz, autres céréales… Un peu malade je suis vraiment « dans le dur » toute la journée jusqu’à Santa Cruz à 92kms quand même. On rejoint ensuite la côte et playa Hermosa (encore une) et cette fois ci on sort la tente dans un petit camping sympa avec les singes.
Durant le XIXe siècle, le pouvoir se partageait entre militaires et cafetaleros (barons du café). En 1870 sous la dictature du général Tomas Guardia, les profits du café sont partiellement réorientés vers le bien commun, notamment l’éducation primaire qui devient obligatoire. Il souhaite désenclaver la vallée centrale et trouve un investisseur américain, Henry Meigg, pour financer la construction d’une voie ferrée. Mais comme pour les français avec le canal du Panama, le climat, le relief et les maladies font échouer le projet qui devient un gouffre financier. Le neveux du financier, Kieth reprend la construction en assumant la dette contractée contre la concession de terres le long de la voie ferrée, finalement ouverte en 1890.
Il y développe alors des plantations de bananes pour l’exportation en fondant la légendaire United fruit company. Le contrôle du commerce de la banane par cette multinationale (et d’autres comme Del Monte) vaut au Costa Rica le sobriquet de « république bananière ».
Suivent des troubles politiques et sociaux conduisant au pouvoir José Figueres (surnommé Don Pepe) vainqueur d’un conflit armé. Il restaure la démocratie et lance des programmes sociaux. Il abolit l’armée, transforme les casernes en musée et transfère le budget militaire à l’éducation nationale. Don Pepe fut élu président à plusieurs reprises et décéda en 1990, célébré comme un héros national. Et en effet le Costa Rica ne dispose toujours pas d’armée.