Après une nuit toute aussi mauvaise que la précédente, car une mémé passait son temps à dégueuler ses poumons, nous voilà partis pour HUANCAYO.
Tout a commencé par une course folle pour avoir des places dans le train, mais avec les sacs à dos ce n’est pas à l’aise. Voyage intéressant sur la ligne de chemin de fer la plus haute du monde. Paysages splendides, train typique, passage au point culminant 4800 m ; pas trop de problèmes pour nous, à part de violents maux de tête pour nous deux, une envie de roupiller pour Mimi et une légère oppression pour moi. Par contre, pour d’autres, c’est la merde, surtout pour les gamins, ça dégueule, le médecin est même obligé de passer avec son ballon d’oxygène ; les gars du coin roupillent ou ont un flacon de sels. Xavier pète le feu comme toujours.
Arrivée
à 17 h, après 9 h de train. Après les formalités d’hôtel, un tour sur le marché.
Malheureusement nous arrivons à la fumée des cierges et la nuit nous fait
rentrer dans un restaurant pour un ravitaillement qui est le bienvenu. Ensuite
on parle déjà du départ de demain. Alors là, gros problèmes : tous les
bus complets. Nous rencontrons une bande de bédouins dans le même cas.
Une des filles parlant français et espagnol nous donne des adresses et
nous réussissons à avoir des places dans un bus pour demain 18 h. Mais
ce n’est pas une mince affaire : il faut retenir au moins une semaine à
l’avance, chaque fois donner son âge, son métier, son numéro de
passeport et pourquoi pas la couleur du cheval blanc d’Henri IV ; et
tout cela dans une bousculade folle de resquilleurs, et bien du mal à
comprendre et à se faire comprendre. C’est la merde, nous sommes un peu
démoralisés, car les tarifs prévus sont à multiplier par 5 et de plus
nous apprenons que nous aurons partout les mêmes problèmes pour trouver
logis et transports. Alors réunion au sommet dans la piaule avec les
copains (les deux Parisiens Émile et Maryse sont avec nous) pour une
rectification du programme, car à ce tarif-là, jamais nous ne tiendrons
le coup.
Enfin
ce soir nous nous consolons, car nous sommes dans un hôtel potable avec 2 grands
lits jumeaux qui ne grincent pas, qui ont des draps. Nous avons un lavabo avec
de l’eau très froide qui coule seulement de temps en temps, mais ceci nous
permettra de nous remettre à neuf, car nous n’avons jamais tant bouffé de
poussière.À noter que nous sommes à 3271 m en plein hiver et qu’à 8 h du soir un seul pull
suffit, il fait même chaud dans la chambre.