Après avoir balayé la maison en attendant Luis jusqu’à 10 h, nous prenons un taxi pour aller à la station de bus. Jusqu’au dernier moment, nous espérons voir Luis, mais il ne vient pas ; il a dû être retenu par son travail. Heureusement que je lui ai laissé un mot d’adieu chez lui. Nous voilà dans le bus « el pirata ». C’est à peu près bien, seulement le gros problème, c’est le plein d’essence et nous perdons près d’une heure à faire la queue, car ils doivent tourner la manivelle pour servir. Ensuite re-perte de temps à la sortie de la ville au contrôle, car le chauffeur avec ses combines de prendre des passagers supplémentaires, se fait coincer par les flics qui font l’appel dans le car ; il avait pourtant recommandé de s’accroupir dans le car. Tous les passagers clandestins dehors, puis quelque temps après, tout le monde remonte, ils ont graissé la patte aux flics, piquant ainsi tout le petit bénéfice que le chauffeur croyait pouvoir se faire. On nous avait dit que pas mal de gens étaient corrompus, même dans le milieu universitaire, et là, nous en avons eu une preuve. Bref, nous devions partir à 11 h et il est 13 h quand nous partons, chargés à bloc, il y a même des mecs sur le toit.
Nous traversons la jungle qui nous offre des paysages merveilleux, un océan de verdure parsemé de fleurs. Il y a même un passage dans des canyons avec d’immenses cascades, qui parfois traversent la piste. Tout cela nous fait oublier la tôle ondulée sur laquelle nous roulons et qui nous donne droit à une bonne séance de vibromassage. Seulement, à la nuit tombée les lucioles qui clignotent en volant dans le noir ne réussissent plus à me distraire, j’en ai ras-le-bol d’être secouée et c’est avec soulagement que nous arrivons à TINGO MARIA, après 8 h ½ de piste. Nous nous retrouvons dans un hôtel crading plein de bestioles style cafards, punaises et gros scarabées rouges qui courent partout. Je mets mon lit au milieu de la pièce et c’est pas très rassurée que je vais essayer de dormir.