Yaca Abancay

Publiée le 06/11/2018
3 jours de wwoofing à Yaca, petit village près d’Abancay.



Le bus arrive finalement vers 15h30 à Cusco, j’avais écrit au propriétaire du lieu de mon wwoofing qui m’avait conseillé de passer la nuit à Cusco puis prendre le bus jusqu’a Abancay puis un autre jusqu’à Yaca. En arrivant à la station, je prends donc un taxi jusqu’à l’hostel que j’avais réservé pour la nuit. Je rencontre un français puis deux, on discute un moment, puis ils sortent manger, je n’ai aucune motivation pour bouger (l’hostel est sur une colline un peu éloignée du centre) je saute donc le repas du soir et je vais me coucher. Je m’endors direct vers 21h30.



Le lendemain je me lève vers 7h, je prends le petit-déjeuner inclus dans le prix de la chambre, et j’avais demandé à la réception qu’on m’appelle un taxi pour 8h15, il arrive finalement à 8h30, vers 9h je suis à la station et mon bus pour Abancay part à 9h15. Il y a environ 4h30 de route dans la montagne, il y a des parties très jolies, à un moment nous sommes seulement à 37km (à vol d’oiseau) du Machu Picchu. Au bout d’un moment le fait de n’avoir que des lacets sur la route est énervant. Heureusement nous arrivons juste après cette partie « difficile ». Je prends un taxi jusqu’au bureau de la compagnie de bus qui va à Yaca, le petit van part dans 30 minutes. Ça me laisse le temps d’aller manger dans le petit restaurant qui se situe juste à côté.



Après 40 minutes de trajet, je suis arrivée. Le lieu est désertique, le village doit avoir à peine 100 habitants. Je suis reçue par une mamie qui m’amène dans ma chambre, elle me dit que je dois la partager avec son fils. Quand j’entre, c’est dégueulasse, des papiers partout, le plancher est en bois et il y a plein de terre dessus. Elle enlève les draps pour les laver ensuite, et passe un coup de balai devant moi. Je n’ai pas de coussin, pas de couverture. Je demande s’il y a du wifi, pas ici, il faut aller plus loin et c’est son fils qui a le mot de passe. Puis, je veux laver des habits, pas de machine à laver, Ruina la grand-mère me montre l’endroit où je peux laver à la main.



Je fais la rencontre de Mar et Arnaud deux espagnols de Catalogne. Ils m’expliquent qu’il n’y a pas beaucoup de travail et que nous avons juste à aider Ruina pour la cuisine. Ricardo la personne qui s’occupe de communiquer avec les wwoofers est un de ses fils et il ne reviens que vendredi à priori. Je pensais que cet endroit qui est censé être un restaurant, camping et lieu de rafting, allait être vivant mais pas du tout. C’est un peu la déception. Je décide d’aller me doucher, et mon dieu la petite cabane en béton où il y a les toilettes et la douche est immonde ! Pas de lumière, pas de miroir, pas de quoi accrocher ses habits ou sa serviette et l’eau est froide bien entendu. Il fait pas si chaud que ça et je dois me laver les cheveux. Toute une épreuve!



Je rejoins ensuite la cuisine, nous aidons un peu Ruina pour le repas. Il y a un mouton de 3 mois qui s’appelle Jamòn (jambon) qui fait que crier car elle a fait, Mar lui donne le biberon c’est assez marrant la vitesse à laquelle Jamòn engloutit tout ça. Nous mangeons avec Ruina et José son mari, au menu une soupe accompagnée avec un peu de pain et un thé à la menthe (ici comme au Chili ils l’appellent Hierbas Buenas). J’en apprends un peu plus sur la famille, ils ont 8 enfants, ça fait 3 ans qui accueillent des volontaires, et 7/8 ans qu’ils sont ici. Après avoir fait la vaisselle, Alex un des fils de Ruina (celui avec qui je partage ma chambre) nous amène au wifi, c’est environ à 150 mètres de la maison, ils utilisent le wifi d’un bureau du gouvernement. On est assis par terre sur le béton.



Je récupère les draps lavés par Ruina qui sont encore à moitié mouillés. Je vais ensuite me coucher, Alex regarde un match de football à la télé. Si je fais un bref bilan des choses, je n’ai pas du tout envie de rester dans cet endroit, je ne m’y sens pas bien, il y a beaucoup de choses qui me dérangent en ce qui concerne le confort, le lieu, le travail (car on va s’ennuyer au final). Je verrais demain comment je me sens et j’aviserai.



Le lendemain matin, je vais prendre le petit-déjeuner vers 8h30. Ruina nous avait proposé la veille de faire une excursion touristique (départ vers 4h du matin) Mar et Arnaud y sont allés mais moi non car si je veux partir, il faut bien que je travaille un peu. Et puis 4h du matin avec 3h de bus ensuite, non merci. Je fais la rencontre de Veronica une des filles de Ruina. Elle me sert le petit-déjeuner, riz accompagné d’un peu de sauce tomate et un morceau de viande. Au secours ! Et j’ai le droit aussi à une boisson chaude couleur grise, c’est une boisson aux céréales à priori. C’est immonde, la boisson et la viande et je me force à finir le riz. Encore une fois, je suis très déçue.



Il y a beaucoup de vaisselle à faire, je me lance, puis dans la matinée, j’aide Ruina et Veronica pour la préparation du repas, il y a des hommes qui travaillent autour de la maison, et ils viennent manger tous les midis. Je dois aller donner les enveloppes des fèves aux cochons d’Inde au fond du jardin. Quand j’arrive devant l’enclos, il y a un bruit assourdissant, en fait c’est un élevage entier, il y en a plus de 200! À 12h30 après avoir servi les hommes, à notre tour de manger avec Ruina, puis je dois tout débarrasser et tout laver. Enfin, je demande à Ruina si je peux l’aider mais il y a rien à faire. Je vais donc dans la « zone wifi » et j’appelle ma maman, je réponds à des messages  et quand je retourne à la « ferme » Arnaud et Mar viennent de rentrer. On ramasse des mangues et on joue avec Valentino un bébé chien de 3 mois.



Je vais me doucher, c’est vraiment terrible à l’eau froide. Puis, quand je reviens à la cuisine, sur la table il y a un énorme paquet de viande, c’est un cochon de trois mois. Elvis, le filleul de Ruina est en train de le découper, il y a du sang qui coule, c’est un peu dégoûtant. On aide pour préparer le repas puis on mange tous ensemble, Elvis reste aussi, il raconte des choses très intéressantes sur l’agriculture au Pérou. Avec Arnaud et Mar, nous allons ensuite profiter du wifi. Puis vers 21h, je pars me coucher. Alex est encore en train de regarder du foot, et je m’endors devant.



Au menu du petit-déjeuner, tortilla de légumes et pomme de terre, c’est moins pire que la veille. On enchaîne sur la vaisselle, puis Arnaud et Mar doivent coller les carreaux à une des fenêtres de la cuisine (il n’y a que l’armature) pendant que je nettoie le réfrigérateur de fond en comble (je vous explique même pas l’état de saleté dans lequel il était). On finit la matinée en aidant pour le repas. Il y a les deux filles de Veronica ainsi que son mari qui sont arrivés, suivi de Amélia et Nathalia deux autres filles de Ruina. Plus les travailleurs, bref on est une bonne quinzaine à table.



Puis, des personnes arrivent pour manger, Ruina continue à préparer à manger. On veut commencer à faire la vaisselle mais il n’y a plus d’eau. Je pars donc dans la zone wifi, j’appelle Margot, je règle quelques trucs et je retourne voir s’il y a besoin d’aide. Sans l’eau, on est bloqué. Je discute un peu avec des personnes, puis je joue à un jeu où il faut lancer des pièces sur une petit table avec des trous ce qui rapporte des points. Enfin on se lance dans une grande partie de volley-ball, c’est vraiment super sympa. L’après-midi était cool, ça me réconcilie un peu avec le lieu, je me dis que je peux rester encore un peu, à voir comment se passe la prochaine journée. Ruina est partie plus tôt dans l’après-midi à Abancay pour refaire des courses car les stocks sont à secs.



Nous ramassons des mangues avec Amélia, Nathalia et une des filles de Veronica qui restent ici pour la nuit. On en mange un peu, elles sont bonnes. Pas possibilité de prendre de douche et quand l’eau reviendra, il fera nuit, et sans lumière dans la salle de bain et avec le froid un peu compliqué. Ensuite, on prépare à manger comme on peut sans eau. Enfin à 20h, l’eau est de retour, on entreprend le grand nettoyage de la cuisine. Il y a un travail monstre, plus de 30 verres et 50 assiettes, plats, couverts, pichets, ustensiles etc... À 20h30, Ruina est de retour, on aide pour les courses et on finit la cuisine vers 21h. On discute encore un peu, je suis fatiguée (les parties de volley-ball m’ont tué), je pars me coucher. 



On a presque pas vu Alex de la journée et la veille il avait dormi chez un cousin. J’essaie de me nettoyer au moins le visage, je déteste cette sensation d’être sale et de pas pouvoir te laver. Nathalia arrive dans la chambre elle va dormir dans le lit d’Alex, elle met la télé, c’est fort, ça me dérange, j’étais déjà couchée. 1h du matin, Alex débarque dans la chambre, Nathalia me réveille, elle me demande de me décaler pour dormir dans mon lit. En vrai, je suis en pleine hallucination, hyper énervée, Alex a un grand lit et moi un petit, je comprends pas pourquoi ils ont pas partagé le même lit. Et en plus, elle s’installe à l’inverse de moi, donc j’ai ses pieds (qui puent) au niveau de mon visage. C’est la goutte d’eau qui fait déborder le vase. Demain c’est décidé, je m’en vais. Je mets plus d’une heure à me rendormir car j’ai mal à la tête, et Alex ronfle en plus, c’est le ponpon sur la Garonne!



8h15 je me lève, je vais aux toilettes et j’entends Nathalia qui m’appelle pour le petit-déjeuner. Je suis vraiment de mauvaise humeur. À 6h Amélia s’est levé puis à 7h Alex, j’ai trop mal dormi. J’arrive à table et du poisson et pomme de terre dans l’assiette. On me demande si ça va, vu ma tête je pense qu’ils l’ont compris, je réponds que non et que je m’en vais aujourd’hui. Ruina semble désolée, je lui explique que ce n’est aucunement sa faute et que c’est tout simplement moi qui ne suis pas bien ici.



Une fois la vaisselle faite, je vais en zone wifi pour réserver un hostel, je prépare mon sac, la douche attendra ce soir tant pis (au moins elle sera chaude), puis je vais dire au revoir à tout le monde en m’excusant. Je me pose au bord de la route, un van passe toutes les 40 minutes environ. J’ai de la chance, 5 minutes plus tard, en voilà un. Ça va me prendre la journée pour retourner à Cusco mais au moins je me sentirai mieux.

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