J’avais laissé mon récit à la fin ce voyage en bus, une seconde fois épique. En effet, nous arrivons à Vientiane vers 22h. Mon choix est alors fait, sachant qu’il y a au moins 16h de bus jusqu’à Paksé, j’ai ni le temps, ni le courage de faire ce trajet avec ce moyen de transport.
Lundi 23 Juillet (jour de mon arrivée) un barrage cède dans la région d’Attapeu à 150km de Paksé, laissant s’échapper plus de 5 milliards de mètres cube d’eau. Des villages entiers sont engloutis, des centaines de personnes disparues. L’eau est déjà haute par cette saison de mousson et il ne cesse de pleuvoir avec le typhon. La situation est très compliquée. De toutes mes discussions avec locaux, française de l’ONG etc et observations voilà ce qu’il en ressort: Sésé Chili on fait des collectes d’argent dans leurs commerces, Chili a reversé les bénéfices en plus sur 3 jours. Il y a des camps de réfugiés sur Paksong. Les rescapés sont traumatisés et ne se laisseraient pas même toucher par des médecins. La majorité sont des enfants. On construit des cercueils à Paksé. J’ai croisé des convois d’ambulances, camions de l’armée, locaux avec voitures remplies de vivres et bateau ou hors-bord accroché derrière. Aller retour des hélicoptères sur Paksé, à l’aller des vivres au retour des corps...Beaucoup de locaux vont sur place aider ( Chili le 3 ème jour, la patronne de la plantation de café etc) et les secours sont pas organisés ni contrôlés comme on peut le voir en Europe. Plus il y a de bras tant mieux! Au 3ème jour, ils ont assez de nourriture. Maintenant, il faut des habits, des tôles pour construire des abris, des couvertures etc.. L’élan de solidarité qui s’est mis en place a été beau à voir dans la tristesse de cet accident...