Nous passons très facilement la frontière et les formalités ne présentent pas beaucoup de difficultés: "Êtes vous bien Virgile et Marguerite ?" "Avez vous aimé l'Ouzbékistan ?", "Est ce que vous reviendrez ?", "Vous êtes Français !? Ah vous connaissez Antoine Griezmann ?"
En 15 petites minutes nous sommes passés et avons été chaleureusement accueillis au Tadjikistan. Notre première étape est la ville de Pendjikent, à 10 minutes de taxi du poste frontière. Nous nous rendons à l'office du tourisme où nous sommes accueillis comme des rois. Roza nous trouve tout ce qu'il nous faut pour passer une journée et une nuit dans la région des 7 lacs. Et le moins que l'on puisse dire c'est qu'elle est très efficace : 1h30 après notre arrivée au Tadjikistan, nous sommes dans la voiture vers le 6ème lac avec notre chauffeur, nous avons déjà une carte SIM tadjike pour notre téléphone et des devises locales qui nous ont été fournies par le directeur de la banque locale (qui s'avère être aussi le directeur de l'office du tourisme).
La région des lacs se trouve à environ deux heures de route de Pendjikent. C'est de la piste mais nous avons un vrai pilote qui est capable d'emmener sa petite voiture de ville là où certains 4x4 ne passeraient pas. Le coin est vraiment superbe et le temps très agréable : après la chaleur du désert, l'air frais des montagnes fait du bien. L'auberge n'est pas géniale et assez chère puisqu'en situation de monopole. Le fils du propriétaire, certes anglophone ce qui est pratique pour nous autres pauvres ignorants du russe, est un peu oppressant et nous prend souvent pour des touristes idiots. Nous nous rendons également vite compte que les plats sont ici aussi savoureux qu'en Ouzbékistan et que l'huile de coton continue de sévir... Heureusement, la situation de ce logement est vraiment incroyable : une vue imprenable sur le lac et de beaux circuits de randonnée pour les amateurs. Selon nos informations, il serait possible de rejoindre Dushanbe à pieds en une dizaine de jours de marche environ. On recommande vraiment la région des 7 lacs mais avec une tente, un réchaud et sa nourriture !
De retour à Pendjikent après notre nuit en montagne, nous restons dans une auberge de jeunesse où il est possible de cuisiner ! Nous nous empressons d'acheter de l'huile d'olive et de nous cuisiner de quoi satisfaire nos palais meurtris. Il nous faut également trouver un moyen de nous rendre à Dushanbe pour pouvoir rejoindre à temps notre groupe de co-voyageurs.
Mais la mission n'est pas simple. En effet un sommet, réunissant les présidents d'Asie (CICA), se tenait à Dushanbe pendant que nous crapahutions dans les montagnes environnantes. Or, les autorités tadjiks avaient, pour l'occasion et pour raison de sécurité, fermé les routes vers la capitale... Le problème est que l'office du tourisme de Pendjikent n'avait pas d'informations fiables : nous n'avons pas été mis au courant du potentiel blocage des routes menant à Dushanbe et nos interlocuteurs avaient chacun leur version de quand la route ré-ouvrirait. Dans ces conditions il est facile de se faire arnaquer. Des chauffeurs de taxi proposaient de partir la nuit même pour rejoindre Dushanbe, tant qu'il était encore temps, mais à des tarifs 3 fois plus cher que la normale et Roza de l'office du tourisme offrait de nous loger chez elle pendant 2 jours, le temps que les routes ré-ouvrent, en nous faisant alors manquer notre rendez vous avec nos co-voyageurs... Notre auberge de jeunesse nous disait plutôt qu'il était possible de prendre la route le lendemain matin... Qui croire ? Comme nous avions déjà des contacts à Dushanbe, nous avons pu prendre la température en appelant notre ange gardien qui nous avait déjà aidé à obtenir notre Visa (nous vous le présenterons dans notre article sur Dushanbe). Et encore une fois, nous avons eu énormément de chance puisque c'est exactement à notre retour des 7 lacs que la route avait réouvert. Et c'est donc tranquillement et après une bonne nuit de sommeil que nous avons pu prendre un taxi partagé vers la capitale.
