Nous avions préparé l'itinéraire et les détails de ce trek depuis Paris et avions superbement sorti tout ça de notre tête jusqu'à notre arrivée à Katmandou quelques mois plus tard.
C'est Christophe d'Azimut Népal qui nous avait proposé cette région lorsque nous lui avions parlé de nos envies (loin des sentiers battus) et du temps dont nous disposions (environ un mois). Ce français installé au Népal depuis 22 ans connaît vraiment bien son sujet. Il a pleins d'idées de voyage au Népal et connaît le pays comme sa poche. C'est également lui qui recrute les guides en partant d'abord en randonnée avec eux. Et en pro qu'il est, il nous avait bien sûr envoyé de nombreux documents très bien faits avec de nombreux conseils et astuces. Mais c'était il y-a déjà 6 mois et nous avions bien sûr tout oublié. A commencer par les montants en dollar dont on devait s'acquitter pour obtenir un visa à l'aéroport de Katmandou....
C'est donc en parfaits touristes mal préparés que nous rencontrons Christophe suite à notre arrivée un peu chaotique à Katmandou. Christophe est très bien organisé et pleins de ressources : il nous propose de nous prêter du matériel et nous conseille des magasins pour acheter le peu qu'il nous manque.
Avant de commencer le trek, Virgile a eu l'excellente idée de lire le livre sur la catastrophe de l'Everest de 1996 "Into Thin Air". Le récit journalistique est captivant et décrit en détails toutes les mésaventures (la plus fâcheuse étant la mort) qui peuvent survenir en altitude. Pour être bien sûr de rajouter un peu de tension, nous regarderons même le film tiré du livre (un navet, lisez plutôt le livre).
Pour ne rien arranger, nous prenons un verre avec un couple de berlinois fort sympathique qui revient de trek et qui nous raconte leur expérience... Ils étaient avec un guide qui ne connaissait pas son chemin.
Enfin, cerise sur le gâteau, au moment où Christophe nous fait livrer le matériel qu'il nous prêtera pour le séjour, nous y découvrons des crampons à glace. Il n'en faudra pas plus à Virgile pour imaginer les pires scénarios catastrophes : les jeunes mariés crampons au pieds et à bout de souffle devant braver une tempête pour retrouver leur chemin et même venir en aide à leur prétendu guide qui est totalement perdu !
Christophe nous rassure une dernière fois avant le départ et c'est l'esprit plus tranquille que nous entamons la petite expédition qui nous emmènera dans l'Himalaya profonde.
Nous retrouvons notre guide, Parangva, sur le chemin de l'aéroport de Katmandou. Nous embarquons après de nombreuses heures de retard dans un petit coucou qui nous emmène jusqu'à Bhadrapur à l'est du Népal et à la frontière avec l'Inde. A peine nos bagages récupérés, nous prenons une jeep qui nous conduit alors jusqu'à Ilam pour la nuit. Ilam est une charmante ville que nous n'avons malheureusement pas pu visiter et qui se trouve perchée au milieu de champs de thé.
Nous prenons le lendemain la jeep pour quelques heures et après un très bon petit déjeuner népalo-indien sur la route (Ranke Bazaar), nous arrivons à Taplejung où nous retrouvons notre porteur, Kamal et où nous passerons une nuit avant de commencer le trek. Alors que nous n'étions déjà que 4 touristes à Bhadrapur, à Taplejung, nous sommes littéralement les seuls touristes du coin et sommes traités comme des rois ! Et nous n'avons même pas commencé à nous enfoncer dans la montagne !
Le trek consiste à aller observer les 5 sommets du Kangchenjunga depuis ses deux camps de base. La boucle nous emmènera d'abord au camp de base nord (Pangpema) puis nous rejoindrons le camp de base sud (Oktong) en franchissant le col de Selele.
Les tous premiers jours sont plutôt faciles. Il fait chaud et beau, on se baigne dans de belles rivières et on marche assez peu : 4 heures tout au plus. Nous faisons également de nombreuses pauses dans des "Tea Houses", maisons de fermiers à qui ont peut demander si ils ont un peu de thé. Nous sommes également presque trop nourris. Nous avons cru pendant quelques jours que nous allions grossir pendant ce trek ! Mais les choses se compliquent à partir de 3000 mètres et le trek devient vraiment plus difficile mais encore plus beau !
Il nous est difficile de raconter en détails chaque étape dans ce blog et Virgile espère faire un récit plus détaillé pour les intéressés. Mais nous retiendrons que ce trek était magnifique et vraiment très loin des sentiers battus. Nous avons été accueillis comme des rois et c'est dans les endroits les plus reculés que nous nous sommes sentis le mieux reçu.Enfin Kamal et Parangva sont vraiment exceptionnels. Ils sont très professionnels : à l'heure pour le départ et au petit soin. Ils vérifient l'état de nos chambres et nous aident à choisir la meilleure, nous protègent des chiens errants et des yaks agressifs et vont même jusqu'à remplacer le cuisinier si il ne cuisine pas bien ! Mais c'est également de bons partenaires pour jouer aux cartes, partager un tongba (alcool local), chanter ou jouer de la musique.
Ce périple fut vraiment un grand moment dans notre voyage. Nous rêvions de faire une grosse expédition et nous avons été servi ! La vraie difficulté de ce trek est le confort mais c'est le modeste prix à payer pour parcourir cette magnifique région très reculée.