Viajar es marcharse de casa,
es dejar los amigoses intentar volar;
volar conociendo otras ramas
recorriendo caminos
es intentar cambiar.
Viajar en sentirse poeta,
escribir una carta,
es querer abrazar.
Abrazar al llegar a una puerta
añorando la calma
es dejarse besar.
Viajar es volverse mundano
es conocer otra gente
es volver a empezar.
Empezar extendiendo la mano,
aprendiendo del fuerte,
es sentir soledad.
Viajar es marcharse de casa,
es vestirse de loco
diciendo todo y nada en una postal.
Es dormir en otra cama,
sentir que el tiempo es corto,
viajar es regresar.
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Voyager c’est partir de chez soi
Gabriel Garcia Marquez, prix Nobel de littérature Colombien.
On pense souvent que voyager, c'est partir, c'est se lancer et c'est découvrir. Mais plus important encore, c'est accepter de revenir. L'accepter sans en souffrir, non comme la fin de vacances bien trop courtes, mais plutôt en arrivant à s'en servir comme tremplin pour se projeter plus loin.
Que retenir de cette expérience?
Pour répondre à des questions dont on ne peut poser l'énoncé, il faut parfois prendre des chemins inattendus et que l'on ne peut comprendre et saisir entièrement. Le passage à l'âge adulte est accompagné de tout un tas de questionnements et de doutes. Souvent inconscients. Et c'est bien là la difficulté de poser des mots sur ce que m'a apporté ce voyage, sans tomber dans les phrases toutes faites. Comme je l'ai ressenti à plusieurs reprises, le voyage a donné lieu à un laboratoire d'expériences et de sensations qu'on ne peut appréhender en restant chez soi. Les paysages, les odeurs, les discussions, les musiques, les scènes banales du quotidien... Tout s'entremêle dans une source d'inspiration un peu confuse qui réagence notre câblage interne. Mais pour autant ces changements sont presque imperceptibles. Et je ne suis pas si différent du Léo qui bouclait son sac il y a 9 mois de cela. Même la trace du bronzage a disparu...
Mais alors que reste t-il ?
265 jours ont passé, plus de 10 000 km en bus, à pied, en bateau, en stop. 8 pays parcourus, pas moins de 100 villes et villages et des milliers de photos. 44 articles de blog fournis de détails, de descriptions, d'anecdotes et de ressentis. Des rires, des larmes, des souffles coupés, de la peur et du bonheur. Mais au moment précis où l'on pose le pied dans sa maison, tout se tord et se compacte d'un coup. Plus le doigt se rapproche de la sonnette et plus les souvenirs se compressent jusqu'à sembler tout à coup presque imperceptibles. La sensation de ne rien avoir vécu prend le dessus. Comme si j'étais seulement sorti prendre l'air quelques heures et que je revenais enfin, pile pour l'heure du repas. Mes amis m'attendent dans le jardin, une bière à la main et je n'ai le temps que de prendre une douche avant de retrouver la vie que j'avais laissée. Et mis à part les quelques kilos laissés en cours de route, qui ont creusé les lignes de mon visage, il est dur de savoir que je suis réellement parti.
Voyager c'est s'envoler, changer, vouloir rentrer, se sentir poète, se sentir seul, puis finalement rentrer. Ce poème, j'ai eu l'occasion de le lire écrit sur le mur de la maison de vacances de Gabriel Garcia Marquez en Colombie au début de mon voyage. Aujourd'hui il est une piste pour comprendre ce que l'on retire réellement d'une telle aventure. Alors que l'on reprend sa vie "normale", pour autant qu'il y en ait une, les images reviennent dans des moments improbables. Un odeur de souffre qui vous ramène instantanément à 5900m d'altitude, un mot d'espagnol qui traîne dans le hall de gare, un rêve agité sur une pirogue du fleuve Amazone, le goût du rhum, un air de bachata, une photo que l'on avait oubliée, ... Je n'ai rien perdu de tout cela ! En le comprimant, j'arrive presque à extraire le jus de ce voyage. L'essentiel. Mais il faut encore que je le laisse maturer comme un bon vin pour le déguster comme il se doit !
On dit que l'on voyage 3 fois, quand on le rêve, quand on le vit, et quand on s'en souvient. Le voyage n'est donc pas complètement fini et je ne peux pas encore l'analyser entièrement. Mais je sens déjà poindre un sentiment d'apaisement et de sérénité qui me rassurent quant à l'avenir que me réserve la suite, la prochaine aventure !
PS : Petit bonus des meilleurs moments du voyage