Cela fait 3 mois que je ne me suis pas retrouvé dans une capitale. Il est vrai que nous privilégions les parcs naturels, ou les villes à échelle humaine aux centres villes souvent conservés. La Paz n'a rien de tout cela.
Seul son nom a quelque chose de paisible. Le reste est un véritable bordel ! Des banlieues de briques rouges qui ne semblent pas achevées s'étendent à perte de vue. Les supermarchés n'existant pas, les boutiques se font directement en extérieur ou même sur la route. Le trafic est complètement chaotique et le klaxon fait office de code de la route. Le moindre achat basique devient un parcours du combattant. Tout est complètement désorganisé mais malgré tout ça fonctionne ! Fascinant...
Après 4 jours sur place, je ne peux pas vraiment dire que ça m'a déplu. A vrai dire j'ai regardé cette anarchie avec un oeil amusé et curieux. D'autant plus qu'en parlant aux locaux, je me suis rendu compte que je pense pouvoir mieux me représenter leur vie que eux parviennent à s'imaginer la mienne... la deconstruction est en marche !
De triste réputation, une route sillonnant les montagnes a été élue par un institut américain comme la plus dangereuse du monde. Notamment à cause de la moyenne annuelle de 26 véhicules qui desaparaissaient sur ce chemin de terre d'une largeur variant de 1,8m à 3,2m. Aujourd'hui cette voie de circulation est fermée aux véhicules mais est un des spots incontournables pour les voyageurs en quête de sensations fortes. Débutant à 5400m d'altitude pour finir à 1800m, le gradient de paysage est unique. De la neige aux montagnes, des collines à la vallée.
C'est ainsi qu'après de rudes négociations, nous nous retrouvons la tête dans le brouillard à nous attaquer à cette descente de 64km. Sur certaines parties goudronnées nous dépassons la vitesse de 50km/h. J'aime cette sensation de vitesse. Une fois sur les chemins de graviers la concentration est maximale. Le ravin à pic de 600m nous tend les bras mais nous assurons la trajectoire. Quelques dérapages, des coups de freins frénétiques font monter l’adrénaline. Mais pas d'inquiétude, malgré le nombre grandissant de cyclistes sur la route, les accidents sont très rares ! Je range néanmoins ma fierté de côté tout en laissant les fous de la route me doubler. Je ferai la course une prochaine fois, j'ai encore bien des choses que j'aimerais bien voir. Nous avons survécu à la route de la mort et c'est bien mieux comme ça.
Les photos arrivent prochainement (si j'arrive à les récupérer ...)