Visite des villages préférés des Iraniens. A la recherche de fraicheur, d'authenticité et de nature.
La vallée d'Alamut
On arrive à Téhéran à 7h après notre nuit dans le train super confortable depuis Chiraz, on prend le métro ultra bondé puis un bus pour arriver à Qazvin, aux portes de la vallée d’Alamut. On se dirige ensuite vers Ghozar Khan en taxi, avec Taxi Saïd, musique à fond et conduite un peu trop sportive à notre goût... un type divouneh (= fou en iranien). En y repensant Saïd a une peugeot 405, est taximan et roule comme un fou....ca vous rappelle rien ? Un film produit par Luc Besson....
On restera trois nuits au Golestan Inn de monsieur Dastan Safari, dans la vallée d’Alamut. Cette vallée est le paradis des cerisiers qui ont été victime du gel cette année, sic... Le premier jour on se fait la vallée d’Andej: torrent bordé de cultures (rizières, blés, PDT, poireaux...arbres fruitiers en tout genre), pisciculture et canyons de torrents assèchés. On ne peut malheureusement pas rejoindre notre hotel à pied, la faute à un torrent trop violent qui a eu raison des deux ponts de fortunes existants et qui barre l’accès à l’autre rive.
Le deuxième jour on visite les ruines de la légendaire forteresse d'Alamut, célèbre pour ses assassins et crapahutons dans un lit de torrent avant de rejoindre le village au-dessus du nôtre. Nous passons au travers de vergers de cerisiers et de prairies de fleurs sauvages. Nous avons la surprise de voir deux grosses tortues dans un petit pan de montagne isolé. Sur le chemin du retour un mollah nous prend même en stop et nous sauve d’un gros orage.
Le troisième jour nous repartons tôt pour Qazvin direction Rasht. Cette fois notre chauffeur sera monsieur Safari lui même. Oui on vous a pas dit mais Dastan est restaurateur, gérant du plus ancien hotel de la vallée (plus de 25 ans d’existance), agriculteur mais aussi chauffeur de taxi et de transport de marchandises. Un homme actif en somme ;)
De Qazvin nous prenons un bus pour Rasht. A Rasht nous séjournons à l’hotel Keraneh qui malgré la gentillesse des gérants restera comme l’hotel le plus “creepy (= glauque)” que nous ayons fait jusque là. Nous arrivons un jeudi à Rasht et le soir, Ramadan oblige, les touristes Iraniens sont de sortie. Les rues piétonnes de la ville sont bondées, des BBQ de brochettes, des vendeurs de jus de fruits, des glaciers ambulants occupent les rues. Nous rencontrons un couple de voyageurs Ozge et Max, déjà croisé dans la guesthouse de Yazd. Ils sont dans le même hotel que nous et souhaitent aussi mettre les voiles direction Massouleh. Nous trouvons un taxi et embarquons pour le petit village de montagne.
Massouleh est un village niché au cœur de montagnes bien vertes. Sur les sommets résistent quelques plaques de neige qui alimentent des torrents. Le village suit le flan de la montagne et les ruelles sont une succession d’escaliers formant un dédale. Les maisons sont en partie les unes sur les autres et il n’est pas rare que le toit d’une maison soit le trottoir ou une terrasse d'une autre maison. Massouleh est aussi prisé des Iraniens qui viennent chercher la fraicheur du lieu et une excuse pour briser le jeune (en public). Vraiment intéressant à voir. Nous louons avec Ozge et Max un appartement de dingue avec cuisine équipée, salon géant, deux salles de bains, deux chambres et cela sans augmenter notre budget logement. Un truc de ouf.
Nos acolytes étant végétariens on cuisine le soir, une première depuis notre départ. Nous profitons du cadre pour faire des promenades autour du hameau dans une forêt dense. Petite remarque, ouille c’est raide ! Nous resterons trois jours en tout. Max et Ozge partent avant, leurs visas arrivant à terme.
De Masouleh nous retournons à Rasht et enchainons directement avec Tabriz (nous prenons un bus de nuit VIP). La ville de Tabriz malgré ces musées et son impressionant bazar classé au patrimoine de l’Unesco ne restera pas comme un grand souvenir pour nous. Est ce du fait du manque total d’annimation le soir ou de la tourista carabinée que nous nous chopons en mangeant des crudités dans un restaurant haut de gamme? Un peu des deux certainement. Pour le resto on pensait se faire plaisir... il marquera tout de même nos esprits.
Notre coup de coeur de la region est le petit village de Kandovan situé à une cinquantaine de km de Tabriz. Ce village troglodyte en pleine expansion (les routes ont été refaites dernièrement, les commerces fleurissent à tous les coins de rue et le lit de la rivière est en cours de canalisation) semble encore pour l'instant assez authentique et pas trop marqué par le tourisme. Nous craquons même pour deux petits tapis fait par des artisants du villages.
