Après le passage de frontière mouvementé on a encore environ 70 bornes à faire sur une route poussièreuse et en mauvais état (la on le savait d'avance) pour rejoindre la ville de Stung Treng. La route est pénible mais on y arrive avant la tombée de la nuit. Dans un souci de ne pas perdre de temps on se rend à la gare routière qui ne semble pas très active. Là une jeune femme arrive en scooter (certainement prévenue) et nous propose un bus de nuit pour Phnom Penh. Exactement ce que l'on recherche. En plus on peut prendre une douche à son bureau, parfait ! Les vélos rentrent nickel et les couchettes du bus sont confortables (oui pour de vrai, ceux sont des couchettes, pas des sieges incilnables). On dort bien et ce n'est pas que suite aux émotions de la journée.
On arrive à la capitale vers 6h du matin. La recherche d'une guesthouse est un peu laborieuse mais on en trouve une qui à des places qui se libère en début d'aprèm (un lit double dans un dortoir mixte...). On laisse nos sac et on va visiter. Quoi ? Le marché évidement. On voit immédiatement que Phnom Penh est une vraie grande ville (en comparaison avec Vientiane qui nous faisait penser à une petite ville de campagne) et qu'elle est en plein boum. On remarque aussi que le niveau de vie est plus élevé qu'au Laos. La différence est aussi frappante au marché. Le choix est bien plu grand et tout (ou presque :)) nous donne envie. On commande à manger dans une petite échope et là une dame veut nous offrir à manger. Elle nous paie une portion de nouille au crabe et même une boisson. Super départ dans le pays ! L'après midi on en profite pour vadrouiller dans les temples et aux abords du palais royal.
Pendant notre séjour de trois jours dans la capitale on prend nos marques, on se trouve une super combinaison de stands de rue pour le petit déjeuner juste à coté de notre hotel. Un stand de street food et un stand faisant du vrai café, nickel pour commencer nos journées. On visite pas mal la ville à vélo, les temples, les différents monuments et faisons le musés S21, ancien lieu d'emprisonnement et de torture des Khmers Rouge de Polpot... le lieu est vraiment marquant (les batiments n'ont presque pas été transformés) et la dureté des images combinée aux détails et temoignages va trop loin pour Ben. Ames sensibles s'abstenir ! Le reste de la journée nous en profitons pour faire des activités plus légères et nous changer les idées.
Nous passons aussi une super soirée dans un bar ou se mélange des expats et des locaux autour d'un groupe jouant des classiques de la musique nord américaine (avant de trouver ce bar dans une rue animée nous avons longé "river side". Les bars y sont légions mais on y trouve quasi uniquement des blancs et des "hôtesses". Ce commerce plus que glauque, très peu pour nous). Dans notre bar branché nous tchatchons avec deux profs d'anglais expats. Pendant la soirée nous les voyons sucer des ballons gonflables...oui oui. Intrigués nous leur demandons ce que c'est (on se fait vieux quand même ;)). Ce sont des ballons de dioxyde d'azote, gaz donnant des hallucinations auditives, fous rire et plus si affinités. Bon on essaie mais on préfère largement les bières.
Le départ de Phnom Penh se fait tôt le matin, nous partons pour Kep et le bord de mer. La sortie de la ville est pénible et longue. La circulation est déjà dense même si on décolle vers 7H. Manoeuvrer nos vélos chargés s'avère un peu pénible et une fois la ville derrière nous c'est une route bondée qui nous attend. On est samedi et comme par hasard on emprunte la route menant aux lieux de villégiature des habitants de la capitale. Pas de chance. A la fin de l'étape On se dégote quand même une route parallèle qui nous redonne rapidement le sourire. La fin de cet itinéraire bis s'effectue sur une petite piste en terre bien roulante qui slalome entre les villages, les temples et les rizières. On est aux premières loges pour observer des scènes de la vie quotidienne de ces courageux et travailleurs Cambodgiens. On arrive en fin d'après midi à Takéo. Pour rejoindre la ville on passe au dessus du lac géant bordant cette ville. Le coucer de soleil sur ce dernier est magnifique avec les oiseaux rejoignants les grands arbres pour y nicher pendant la nuit. Nous ne sommes pas les seuls à observer les derniers rayons du soleil sur l'étendue d'eau; des couples de locaux, des familles en profitent aussi, ce qui donne un air de station balnéaire à la ville.
Le lendemain nous avons dans l'idée de rejoindre directement Kep. Une grosse journée en prévision (presque 100 km). Les premiers kilomètres sont laborieux (piste passable) et nous prenons plus de temps que souhaité pour atteindre la route. Il fait chaud, vraiment et malgré une route correcte nous écourtons l'étape. Cela tombe bien il y a une petite ville parfaite pour faire étape: Kampong Trach. Nous prenons notre temps pour trouver un hotel sympa et visitons ensuite les grottes. Ces dernières abritent différentes statues dédiées à des divinités . Autre particularité la grotte débouche sur une cour ouverte sur le ciel.
On visite aussi le temple-monastère de la ville et assistons à un match de volley-ball. Les matchs sont disputés car encore une fois de l'argent est en jeu !
Une courte étape (25 km) nous permets de rejoindre Kep et le bord de mer. On se trouve une super petite guesthouse. Notre logement, un bungalow avec terrasse privative au milieu d'un écrin de verdure (parterres richement fleuris, arbres fruitiers délimitant les allées et le tout entouré d'herbe tondue à ras). L'hote nous explique que 7 mois avant c'était une parcelle à l'abandon, nous avons du mal à y croire en voyant l'ensemble des bungalows, les parties construites en dur et surtout la taille des arbres fruitiers. Ici la végétation met le turbo! On prend notre temps dans la bourgade de Kep qui invite au farniente. On se rend plusieurs fois au marché aux crabes (le premier jour, coaché par un couple de français, on achète à un bon prix des crabes bleus, un autre jour on mange du crabe avec le fameux poivre de Kampot, un délice ! On ne parle pas des poissons et autres au grill ). On se rend à la plage et sur la jetée abandonnée pour assister au coucher de soleil... on visite une plantation de poivre, on assite à des parties de pétanque enflammées (là aussi de l'argent est en jeu) sans oublier le marché local qui nous sert de cantine pour le petit déjeuner. Le tout avec nos vélos délestés de nos sacs, une vraie tranche de bonheur !
Après quatres jours on se décide quand même à rejoindre Kampot. Sur la route on rencontre Amandine et Jérémi :) Encore eux ! Ils sont à vélo et Jérémi souffre de la chaleur. Ils vont par contre en sens inverse et quittent Kampot. On ne fait donc que se croiser .
L'atmosphère de cette bourgade ne nous parle pas vraiment. Heureusement on se trouve un guesthouse au bord de la rivière avec une bonne connexion internet. On en profite donc pour faire du blog à defaut de visiter les sites touristiques alentours qui sont difficilement accessibles à vélo. Les échos de Sianoukville achèvent de nous décourager d'y aller. On commence aussi à sérieusement communiquer sur le net pour vendre nos deux fidèles montures roulantes.