Au petit matin, je me fais envahir par un troupeau de biquettes. Forcément je me suis installé sur leur petit déjeuner..
Je retourne à la cascade prendre quelques photos souvenirs. Et je rencontre des jeunes français. Ils sont 3 à motos et 3 dans le van avec le chauffeur/guide. Eux aussi ont les motos de Cheketours, ils ont eux des petits soucis mais rien de bien méchant. Nous n’avons pas les mêmes itinéraires alors nous nous souhaitons bonne route. Dommage car ce jour là j’ai un coup de moins bien. La nuit froide ne m’a pas permis de récupérer. Je commence à fatiguer et la moto fatigue aussi ce qui m'inquiète et atteins mon moral.. De plus la solitude commence à se faire ressentir. Oui je croise des gens, oui je fais des rencontres, mais je ne partage pas l’aventure. Je suis seul donc mon délire a moto toute la journée et j’apprends beaucoup sur moi même. Alors c’est décidé ce soir j’arrive en ville à Tsetserleg, j’irais à l’auberge pour me reposer encore et qui sait peut-être rencontrer du monde.
Et puis c’est ma dernière étape de piste. Par la suite je n’aurais quasiment que de la route. Alors je me bouge et je file à travers la steppe. Je traverse de nombreuse rivière beaucoup plus étroite que les précédentes mais l’une d’entre elle réussira à me tremper de la tête aux pieds tout de même... il fait beau, pas très chaud 12 degrés mais je sèche un peu avec le vent sur la moto.
Je passe par Tsenker, réputé pour ses sources d’eau chaude. Et je m’arrête près de l’un d’elle pour le pique nique. Mais pas moyen d'accéder à cette eau a près de 80 degré. Je vois bien quelques fumeroles mais c’est enclos et de plus il y a un ruisseau qui lui est froid. Les locaux ont dérivé la source pour construire des hébergements avec piscine. Le tourisme de masse commence à faire des ravages des ravages en Mongolie...
J’arrive à Tsetserleg où je trouve rapidement l’auberge que j’avais repéré. Je m’installe et je ne traîne pas pour savourer une vraie douche chaude cette fois ci.
Il n’y a pas grand monde à l’auberge.. j’entends un couple de français mais ils sont au téléphone lorsque je m'apprête à sortir pour trouver un petit restaurant et pourquoi pas boire une bière, alors je ne les dérange pas.
Je fais un tour dans la ville et je vois très peu de restaurant. Il faut dire que les devantures ne donnent pas très envie. Je me pose la question si ils font bien à manger ou si c’est abandonné. Je rentre dans un premier restaurant où il n’y a personne, je vois des femmes en cuisine mais elle ne m’aperçoivent même pas. Je tente un timide « Sain Baina uu », bonjour en Mongole, mais elles ne m’entendent pas alors je fais demi tour en me disant que je trouverais un lieu plus fréquenté. Je tente un second resto, même chose, personne, que des femmes en cuisine mais qui semble faire du nettoyage. Elles me disent non, pas possible de manger. Je suis surpris, il n’est même pas 20h et nous sommes samedi soir tout de même.. Je refais un tour et je repasse devant le premier resto où je vois du monde à table, alors je me dis la c’est bon je vais manger un plat chaud.. or ce coup ci la porte est fermé et elle n’a pas de poignée.. décidément on ne veut pas de moi ce soir.. je tente de toquer mais sans réponse. Une femme dehors m'aperçois, je lui fais signe que je veux manger et elle me fait le signe que non pas possible.. Tout ça me désespère, je comptais manger rapidement pour aller me coucher tôt et je me retrouve à passer au mini market prendre du pain et du fromage à tartiner pour manger à l’auberge.. et je me prends une canette de bière pour la route.. merde alors ! Haha
Je me dis que je suis peut-être trop tard quand je vois du monde rentrer dans les bars karaoké, ça il y en a partout, enfin j’ai l’impression que tous les bars font karaoké.. ça aurait pu être marrant, mais l’ambiance tamisé et la musique à fond ne m’attire pas. J’ai plutôt envie de calme, j’ai déjà le bruit du moteur de la moto dans les oreilles depuis une semaine...
Alors je rentre et les français sont couché donc une soirée raté où je me sens encore bien seul mais le sommeil ne tarde pas à me rattraper pour une bonne nuit au chaud sous la couette.