Cap au Nord ! Chronique boréale.

Plus de trois années se sont écoulées depuis que ce projet est né, avec l'idée de vivre autrement les voyages. Il a fallu trouver des montures adaptées (merci à Julien Fritsch à Jacob-Bellecombette, notre cadreur !) et des sacoches appropriées (merci à Rodolphe Pasciuto à Chambéry !).

Toute une journée en train pour nous rendre dans le département du Nord qui sera notre extrême sud. Base du véritable départ ce week-end.

À la veille du départ, que nous vivrons en petit groupe jusqu’à Amsterdam, nous sommes réunis chez de vieux amis !

Le moment de partir est venu. Grande excitation bien sûr avant le départ. La nuit de sommeil fut courte. En ce dimanche des Rameaux, la grâce du beau temps nous fut accordée. Partir sous le soleil est tout de même de bon augure.

Vite traversée, nous laissons la Belgique derrière nous. Entrant chez les Bataves, nous rejoignons la mer et prenons tout de suite notre premier bac. La mer, les bacs, deux éléments importants du voyage (la montagne nous attend en Norvège). Et tout cela sous un soleil insolent !

Pédaler le 12 avril le long de la mer du Nord, en Zélande, avec 23° sous un soleil rayonnant dont il faut même se protéger, c’est possible ? Eh oui... Avec au programme le charmant village de Veere, des digues monumentales, des oiseaux de toutes sortes et des polders étonnants.

Aujourd’hui nous quittons la Zélande avec pour visée, dans une étape courte (47 kms) de retrouver Vermeer à Delft et de nous promener dans cette pépite urbaine du XVIIe

Point d’arrivée pour notre petite équipe, nous nous poserons une journée à Amsterdam avant de continuer à deux vers le grand nord. Mais avant cela, faut-il encore faire l’étape !

Une journée à Amsterdam, pour le plaisir de flâner et terminer la partie « en groupe » de notre voyage. Merci à Anne, Béatrice, Sophie, Jean-Luc et Thierry de leur présence cycliste affûtée et très amicale.

Jamais deux sans trois ? Il s’agit bien du troisième et dernier « départ » de notre voyage. Nous quittons nos amis et continuons à deux. Les régions densément peuplées ou industrialisées du Bénélux sont désormais derrière nous. Trois journées de voyage sont décrites ici, jusqu’à Groningue.

Deux semaines depuis le départ de Chambery, nous nous installons dans le voyage et nous passons en Allemagne 🇩🇪.

De qui ou de quoi parlons-nous ? D’une duchesse, d’un duc et d’un duché. Cette étape de trois jours est une balade au Schleswig-Holstein, le land le plus au nord de l’Allemagne 🇩🇪, dont la devise a quelque chose de radicalement théologique. Défi au temps ou singulière ironie ? Question ouverte…

Le Jutland évoque irrésistiblement Karen Blixen, sa célèbre nouvelle et le film réalisé en 1987 par Gabriel Axel. Plus d’une fois nous avons pensé à eux et à Stéphane Audran, en parcourant cette côte ouest, à la fois sauvage et ventée.

Clin d’œil à Nietzsche, pour souligner que nous allons vers le jour sans fin. Nuits plus courtes, soleil un peu plus rasant. Lumière et ombres vont jouer ensemble. Au Jutland, le nord se rapproche.

Nous voici en Norvège 🥳 Après 3 semaines de rodage, comme une marche d’approche, les choses sérieuses vont commencer 😨. Mais avant cela, jour de repos et de lessive 😉

Très vite, les choses changent. Du plat pays, nous passons aux montagnes russes et du très beau temps, au temps variable. Avec notre premier vrai grain ! Mais dès le début, nous avons pu constater la gentillesse des Norvégiens qui entrent facilement en contact avec les étrangers.

Stavanger, une cité soucieuse d’écologie, et pleine d’agrément avec ses maisons en bois, son port, ses bateaux qui vont et viennent, son art de vivre. Et tout près, Lysefjord. On s’y sent vraiment bien. Pour un peu, on y resterait.

Eau promise, eau due. Entre Stavanger et Bergen, l’eau nous a bien accompagnés. Mais comme elle est bien élevée en Scandinavie, elle ne s‘est pas imposée trop lourdement et nous a accordé plusieurs éclipses. Récit de quatre journées cyclistes bien arrosées.

Nous voici posés à Bergen, nos vélos sagement rangés dans l’appartement qui nous accueille pour quelques jours de repos et de détente musculaire. Nous saisissons l’occasion de la fête nationale pour demeurer jusqu’au 17 mai. Cet arrêt prépare aussi la seconde partie du voyage en duo.

Paysages extraordinaires, surprises, situations contrastées, parfois dantesques, cette étape nous laissera assurément de grands souvenirs.

Trois jours plus calmes après la débauche d’efforts des jours précédents. Nous retrouvons la sérénité cycliste le long des côtes et à travers les îles qui doivent nous conduire à Ålesund, ville chère au cœur des Norvégiens.

Une étape chouette mais qui n’a pas été sans surprises ni vicissitude (mais il fallait bien que cela arrive dans un tel voyage).

Ville norvégienne symbolique entre toutes, elle nous amène à nous pencher sur des pans de l’histoire religieuse et musicale de l’Europe. Posons les vélos, admirons, écoutons…

Ce n’est pas sans fondement que nous détournons Jacques Dutronc. Douceur, et même chaleur parfois. Nous roulons plusieurs heures par jour en tee-shirts au nord de Trondheim ! Miracle du gulf stream. Et chronique de quelques journées très printanières.

Éole ne nous a pas ménagés durant cette étape où nous avons fait de belles rencontres. Le passage du cercle polaire arctique est un grand moment de ces journées fortes. Bonne nouvelle : le sélecteur de vitesse tient toujours bon. Les techniciens de Trondheim sont fameux !

Une fois franchi le cercle, nous avons pu contempler le soleil de minuit, « gloire du long désir ». Au milieu de ces paysages alpins, ce fut un moment particulièrement fort. La route de Bodø nous a comblés.

Cinq jours dans ces îles magiques. Mais aussi un peu en péril. Vous découvrirez pourquoi à la fin de cette étape. Les Souveraines se sont tout de même livrées un peu à nous, spécialement dans les petits coins reculés.

Les îles Vesterålen nous ont rendus au contexte que nous connaissions jusqu’à Bodø. Avec cette fois des paysages baignés de brumes envoûtantes qui étaient comme un appel (ou un rappel ?) au décentrement de soi et à l’attention au monde qui nous porte.

L’île de Senja nous a offert des moments inoubliables où la beauté atteignait son comble. Mais il a fallu les mériter. Porte ouverte à la méditation. Une clé du voyage avec la clarté silencieuse de la nuit.

Une étape et un arrêt qui nous ont fascinés, et pas seulement reposés. Nous espérons que vous trouverez de l’intérêt à ce petit reportage sur une ville lointaine et ignorée de nous, à laquelle nous sommes désormais bien attachés.

Si nous avions besoin d’une preuve « sensible » du réchauffement climatique, elle nous a été donnée de la manière la plus spectaculaire. Prêts pour le froid du Grand Nord, nous avons eu jusqu’à 29° à l’ombre. Récit d’une nouvelle semaine magnifique et inquiétante à la fois.

Décidément, toutes les villes du Grand Nord nous réservent des surprises profondes. Alta, la dernière que nous visitons, nous a vivement touchés. Mais voyez vous-mêmes.

Passé Alta, ce sont les hauts-plateaux. 210 kms vers le Cap Nord dans un paysage plus sauvage que jamais. Nous sentons que nous touchons au but.

3 mois jour pour jour après notre départ de Berthen, le moment est arrivé d’atteindre le but… Et nous pourrons passer 4 journées inoubliables dans l’île de Magerøya.