Car durant trois jours consécutifs nous avons affronté « la bande à Éole » de face : cela ne se voit pas sur les photos, mais nous avions un vent constant et persistant dans le nez. Et ce n’est pas tout simple. École de patience et de persévérance. Nous avons appris qu’on ne lutte pas contre le vent, mais qu’on compose avec lui. C’est accepter de rouler, de longs moments, à 10 ou 12 kms/h. Et le vent est fatiguant. Alors quel plaisir aujourd’hui de se sentir glisser à nouveau à 25 ou 30 avec le vent dans le dos. Les 38 kilos de bagages et de vélo semblent soudain incroyablement légers !
Pour vous donner une idée de ce que signifie une journée ventée, voici-ci dessous une vidéo qui se passe de commentaires
Et sur le vif, une touchante scène animalière.
Étape de 75 kms mais la plus fatigante de toutes. Le vent vous a à l’usure. Mais nous avions convenu d’une soirée à l’hôtel, en vue de regarder le résultat des élections qui nous inquiétait un peu. Nous avons donc logé à Neukirchen, village près de la frontière danoise. Et ce fut aussi l’occasion de dormir profondément d’un sommeil réparateur.
Demain nous quitterons l’Allemagne, troisième pays traversé. 1130 kms parcourus depuis le départ, à travers des paysages baignés d’une luminosité toujours plus intense, sans poussières. La lumière des contrées du nord est d’un éclat incomparable. Nous sommes conscients de la chance extraordinaire de ces trois premières semaines sous beau temps presque continuel. Plongés en pleine beauté, nos efforts ne sont pas regrettés.
Et puis, nous avons retrouvé les oiseaux, devenus si rares à Chambéry. Partout, sans cesse, des chants d’oiseaux, renforcés sans doute par la saison des amours. Les oies bernache cravant. Les hérons. Les cygnes sauvages. Les cigognes. Les goélands. Huîtriers pie. Faisans. Et tant d’autres. Ils chantent partout et volent autour de nous. Tandis que les lièvres parcourent les champs. Nous en avons vu un faire la course en prenant les vaches pour des piquets de slalom.
Et plus nous avançons, moins il y a de monde. Mais ce sentiment est tout de même assez neuf. C’est en entrant dans le Schleswig-Holstein, land métaphysique, que nous avons vu baisser vraiment l’intensité démographique.
Nous sommes prêts pour le Danemark continental.