Vivre en direct le monde à l’envers est une expérience singulière. Nous entendons parler des morts du glacier Marmolada… mais ce sont les journaux. Nous vivons des périodes à 38 où 40 degrés en France… mais nous nous disons : « cela peut arriver, après tout nous ne sommes pas loin du monde méditerranéen… » Mais quand vous parvenez dans le Grand Nord, que vous avez lu les guides qui expliquent que la température moyenne le long des côtes est comprise entre 12 et 18 degrés en juillet août, avec quelques pointes à 22-23 degrés, et que soudain pendant une semaine la température tourne autour de 30 degrés à l’ombre et que l’Océan arctique, c’est ça :
Et que vous-même vous vous baignez pour vous rafraîchir, sachant que le pôle nord est à quelques 2000 kms devant vous…. vous sentez autrement le problème. La question du réchauffement s’inscrit dans votre cerveau de façon indélébile.
Le réchauffement s’est donc invité directement à la fin de notre voyage, quand nous étions censés avoir le plus froid. Il est difficile de décrire le sentiment étrange que cela provoque. Un sentiment de renversement pour dire le moins.
Mais comme nous avons vu le film Don’t look up, nous n’entretenons pas trop d’illusions et nous savons en lisant les journaux que beaucoup de nos contemporains (un trop grand nombre) n’ont pas du tout ce sentiment de renversement tout en vivant le réchauffement et le trouvent même fun comme ce pêcheur amateur en Alaska qui n’a, dit-il au journaliste du Monde qui l’interroge, jamais pris autant de saumons que depuis le réchauffement et que « tout va bien ». Ce qui laisse à craindre qu’il n’y aura pas de perspectives démocratiques mais seulement autoritaires pour « l’adaptation » aux années qui viennent. Il se passera sans doute pour nous ce que Jean-Jacques Rousseau préconisait pour les enfants de moins de 10 ans. Il disait en effet : « Il faudra qu’ils se pensent libres bien que nous ayons entièrement déterminé à l’avance leur conduite ».
Mais laissons là pour l’instant ces réflexions inquiètes et parlons de la façon dont nous avons vécu cette semaine..
Nous aimerions nous baigner…
Nous avons donc chaud, et arrivés à Storlett, comme nous avons le temps de musarder un peu, nous sommes attirés par la presqu’île de Storneshamn, et même intrigués par un spot repéré sur Google Maps, nommé Steinvika levähdyspaikka. Un avis parle d’une très belle plage et d’un endroit très joli. Nous y allons en vue de bivouaquer. Nous roulons les 15 kms qui nous séparent de ce lieu. Et là, au détour d’un virage, qu’elle n’est pas notre surprise !!
En plus, comme le soleil ne se couche jamais, vous voyez la conséquence : il chauffe en permanence, même si c’est moins la nuit. On se réveille, il fait déjà 24 degrés.
Dont acte. Et après une nuitée tout au fond du fjord, au Bjørkenes camping, nous repartons. Le mercredi soir, il y a eu enfin un orage et du vent. La température est revenue à 20 degrés. L’accalmie durera jusqu’à jeudi en fin d’après-midi.
Heureusement cet homme est bon mécanicien et nous avons appris le soir qu’il avait su bricoler quelque chose pour que ça tienne jusqu’à Alta.
Quant à nous, nous continuons sous le cagnard…
Quand soudain…
Il sera temps en effet que nous évoquions avec vous les Samis.
Alors à bientôt !
Magnifique cette belle étape..
Ceci dit les vacances arrivent et vais devoir vous abandonner en pleine aventure puisque nous partons ce vendredi et sans mon compagnon numérique
Vous allez arriver bientôt sur l'île du Cap Nord et je vais manquer ça.. (snif)
On se retrouve sûrement sur la route du retour.. Ça descend jusqu'à Chambéry...
Continuez et profitez bien
Philippe