Pour beaucoup, Trondheim n’est que le nom d’une ville perdue dans le Nord. Pour d’autres c’est le dernier lieu « civilisé » avant d’entrer « dans les déserts affreux » (Voltaire). En réalité, Trondheim est à la fois la porte du grand Nord et une capitale religieuse et culturelle, aujourd’hui grande ville universitaire norvégienne, qui forme en particulier les scientifiques et les ingénieurs.
Mais pour comprendre que Trondheim puisse être appelée ville royale, il faut se tourner vers sa cathédrale. Une des plus importantes d’Europe du Nord, elle est le lieu du couronnement des souverains et le symbole de l’indépendance nationale retrouvée au terme (1905) d’efforts entrepris dès 1814.
Cependant comme beaucoup de grandes histoires, l’histoire de la cathédrale a commencé modestement.
Avec un tel patronage, pas étonnant que la cathédrale soit restée et demeure le lieu de couronnement des rois et reines de Norvège. Ci-dessous, la couronne et le manteau du sacre de 1814. Mais le roi était à l’époque aussi (et d’abord) le roi de Suède.
Au XXe siècle, il est devenu exclusivement roi de Norvège.
Revenons à la cathédrale, et pour finir cette visite, regardons le mémorial du centenaire de la première assemblée nationale Sami.
Et enfin, dans une des chapelles les plus anciennes du transept, un baptĂŞme de JĂ©sus contemporain.
Fondé par Victoria Bachke, d’origine russe et ayant épousé un Norvégien, il est aujourd’hui mondialement connu. Centré sur la musique dite classique, essentiellement celle des XVIIIe-début XXe, il réunit de nombreux clavecins et pianos, mais aussi violons, violoncelles, instruments à vents, etc, dans un très beau cadre.
Là , de pièce en pièce, nous découvrons de magnifiques instruments anciens.
La guide jouait parfois des instruments que nous avons vus. Ci-dessous elle joue quelques notes (nous vous laissons deviner quoi) pour nous sur un instrument qui est entre le clavecin et le piano. Les cordes ne sont plus pincées, mais les marteaux recouverts de cuir donnent un son très particulier. C’était le piano au temps de Mozart et du jeune Beethoven. Il faut s’imaginer les sonates que nous entendons aujourd’hui avec ce son particulier.
Et enfin une chose incroyable. Le tout premier pas vers la musique en ligne. Inventé en 1903. Et qui a fait fureur un moment dans la société bourgeoise.
Vous avez toujours le piano, mais dedans il y a un tambour, imprimé à partir du jeu d’un grand artiste. Vous pouvez reconstituer chez vous le jeu de cet artiste. Vous êtes au piano, et vous jouez comme Grieg. Mais ce n’est pas vous qui jouez.
Écoutez plutôt. Aucune fausse note, évidemment.
Notre week-end et visite de Trondheim se terminent. Nous quittons la si attachante ville presque Ă regret. Mais elle est aussi la porte du grand Nord. Alors il faut partir.
Le sélecteur de vitesse a tenu toute la journée. Nous sommes en forme pour continuer la route vers le passage du cercle polaire.
A bientĂ´t !
Merci pour ce beau reportage sur la ville de Trondheim et sur son musée. Est-ce que Christine a pu se mettre au clavier ? C'est drôle, il y a trois semaines, en visitant le musée de la musique mécanique aux Gets (en Haute-Savoie) j'ai pu voir un même "piano magique qui joue tout seul" grâce au tambour incorporé, avec démonstration du guide... Bises à tous les deux et bonne route vers le grand Nord !