L’artiste est-il en train de nous dire que l’humain perd ses traits et devient méconnaissable ? Ou que du nouveau va paraître ? (ce qui suppose en effet que les traits ne soient pas marqués).
En tout cas demain nous repartons vers la nouveauté en reprenant le cours de notre voyage. après cette nouvelle pause de 24 heures.
Nous sommes heureux d’avoir pu visiter Stavanger le week-end presque dans la seule compagnie des Norvégiens : les familles venues pour célébrer les confirmations, les militaires en permission et les pensionnaires des lycées juste avant leurs vacances, avec quelques visiteurs. Car ce lundi sont arrivés quasi en même temps deux énormes paquebots qui ont déversé des nuées de touristes sur la ville. L’atmosphère changeait totalement dans les rues. Étonnamment, la majorité des gens sortis des paquebots ne semblaient pas particulièrement joyeux. Certains étaient même franchement moroses. À les voir, on croyait lire une page de Michel Houellebecq nous décrivant. Heureusement, au milieu de cette masse, une grand-mère, d’au moins 90 ans, en fauteuil roulant. Poussée par ses enfants de 65 ans, elle rayonnait littéralement, ouvrant des yeux comme émerveillés par la ville qu’elle contemplait. En voilà une qui à elle seule justifiait peut-être le bateau ?
Certes nous savons que l’ironie est facile et que la veille, somme toute, nous avons profité d’une infrastructure touristique pour visiter le Lysefjord. Mais ce qui nous frappe vraiment chez ces touristes, c’est leur apparent manque de joie, leur côté presque triste.
À présent, nous visons Bergen. « Step by step », nous continuons notre montée au nord. Mais pour quitter cette ville qui donne sur la mer et qui est entourée d’une kyrielle d’îles, il faut commencer par prendre un ferry. Nous choisissons celui qui nous conduira à Nedstrand à une cinquantaine de kilomètres au nord. Il nous attend ce lundi à 15 h 30. Nous avons donc le temps de méditer un peu.
Apostille : pour répondre rapidement à deux questions posées dans l’étape précédente, voici.
Pour Manu : je ne sais pas si le mont chauve que tu désignais entre Ana-Sira et Jøssingfjord est un site d’escalade, mais franchement ça n’avait pas l’air du tout. Ce serait plutôt, Manu, un site à explorer !
Pour Philippe439 : oui nos vêtements sont efficaces au maximum je crois. Bien sûr ils produisent à l’intérieur une certaine condensation, si bien qu’on ne peut pas dire qu’on arrive secs. Non, pas du tout. Mais pas trempés non plus. Quant aux sacoches, elles résistent bien, mais ce sont les fonds de sacoches qui ne peuvent tenir le coup toute la journée, surtout les sacoches avant. Les coutures sont bonnes, mais il y a tout de même de l’eau dans le fond des sacoches en fin d’après-midi (mais comme disait qui nous aimons, « il pleuvait fort sur la grand-route » !!) La solution adoptée depuis le début du voyage est d’avoir à l’intérieur des sacoches, pour toutes les affaires, des sacs à peu près hermétiques. Cela fait double protection.
Coucou Christine et Ghislain,
J'ouvre le livre à la page Stavanger et je me délecte de vos photos et récits. Après une belle parenthèse à l'autre bout du monde, j'ai du pain sur la planche pour lire les épisodes précédents.
Petite question : je vois que Christine ne quitte pas sa doudoune, il fait quelle température ?
Bises
Fred