Durée : 4 jours / 3 nuits
On y a fait : Ancud, la péninsule de Lacuy, une partie de la côte pacifique, Quemchi, Tenaún, Dalcahue, Curaco de Velez, Achao, Quinchao, Castro, Cucao, Parc National de Chiloé, Chonchi.
Km parcourus en van : 686 km
Altitude : 30 m
Distance de chez nous : 12 516 km
Galère de voiture
Après notre vol depuis Punta Arenas, dans l’aéroport de Puerto Montt, on se rend au comptoir de l’agence de location de voiture Alamo pour récupérer notre bolide qu’on avait réservé quelques jours plus tôt. On nous annonce qu’il y a eu un « problème informatique » et que certaines réservations, dont la notre, ont été validées à tort. Merci de prévenir…
En plus, il n’ont plus aucune voiture de disponible, ce qui met en péril notre road trip des 3 prochains jours sur l’île.
Ils demandent chez les concurrents, mais plus aucune compagnie n’a de voiture libre. Ça pue le pâté pour nous.
On les regarde appeler d’autres agences en ville pour en trouver une mais ça n’est pas vraiment concluant. Après 1h30 d’attente durant lesquelles on ne nous regarde pas et nous parle pas, on perd patience et on commence à taper un scandale.
Finalement, on apprend par hasard qu’il leur reste seulement un mini-van. Honnêtement, on hésite pas une seconde, c’est ça ou rien et ça roule donc allons-y. De l’extérieur ça va, mais on a légèrement déchanté quand on a vu l’intérieur : pas de climatisation, pas de direction assistée, quand on démarre ça tremble de partout. Mais ça roule !
Ce sera l’aventure pendant 3 jours avec notre van qu’on a surnommé : Valoche (Private Joke!)
Galère d’essence
Le niveau d’essence est à 2 barres sur 8. Moyen moyen, mais le gars de l’agence le note sur le contrat donc en soit ce n’est pas problématique. Enfin.. jusqu’à ce qu’au bout de 10 minutes de route on perde encore une barre.
On se dit naïvement que sur les 100 km qui séparent Puerto Montt et Ancud sur l’Île de Chiloé, on va bien trouver une station essence. Après 40 km, on perd encore une barre et on passe en réserve. Valoche crise quand on dépasse les 90 km/h et consomme un max. On commence légèrement à s’inquiéter.
À un péage, on demande quand est la prochaine station essence et on nous répond à Ancud donc notre destination à plus de 60 km… La plus proche se trouve à Puerto Montt, notre point de départ initial. Par sécurité, on fait donc demi-tour, on roule à 50 km/h et on arrive à la station essence sans être tombé en panne. Ouf.
Pointe nord de l’île
Allez, maintenant tout est bon, c’est reparti : direction Ancud !
Pour accéder à l’île, on prend le ferry à Pargua et en moins de 30 minutes on débarque à Chacao pour entamer les derniers km jusqu’à Ancud.
Une fois arrivés à notre auberge, on pose bagage et on repart direct vers la pointe nord de l’île : la Péninsule de Lacuy. En chemin, on s’arrête sur plusieurs jolies plages de sable recouvertes de galets et coquillages.
Puis on fait un petit crochet pour rejoindre la côte Ouest. La route devient une piste et on est secoué de tous les côtés avec Valoche et ses suspensions douteuses. Mais ça vaut largement le coup et on pose enfin nos yeux pour la première fois sur le Pacifique !
Le soleil se couche bientôt donc on ne tarde pas et on repart direction la Punta Arenas de la péninsule et c’est quasiment que de la piste. On avance pas assez vite avec Valoche et donc on assiste au coucher du soleil depuis la route de campagne. Le spectacle est saisissant et les nuages devant semblent prendre feu.
Sur le retour, on passe devant un taureau et des moutons avec leurs petits en train de jouer et courir dans tous les sens. Lola sort du van pour tenter de les filmer mais le taureau s’approche d’elle menaçant.. La clôture étant douteuse, on se carapate aussi vite que l’éclair.
Revenus à Ancud, on trouve une « comida » (cantine) pour manger, mais on ne se régale pas vraiment avec un poulet aux hormones et os noirs.
De bon matin on repart sur la route avec notre Valoche en direction de la côte Est de l’île pour entamer la célèbre Ruta de las Iglesias (Route des églises) :
Construites aux XVIIe et XVIIIe siècles, lors de la possession espagnole, les églises de Chiloé représentent l’association des traditions culturelles européennes (jésuites) et indigènes. Elles sont construites en bois d’une manière unique et caractéristique et ont été conçues pour résister au climat pluvieux et humide de l’île.
Vers la fin du XIXe siècle, plus de 100 églises ont été construites, il en reste aujourd'hui une soixantaine.
Elles sont également célèbres car une quinzaine d’entre elles sont classées Patrimoine Mondial par l’UNESCO.
QUEMCHI
Une jolie petite ville dans laquelle on s’arrête à l’heure du déjeuner. On cherche à manger le fameux plat typique d’ici : le Curanto, un plat à base de viande, fruits de mer, pommes de terre et légumes qui se prépare traditionnellement dans un énorme trou creusé dans le sol et recouvert de pierres chauffées par un feu de bois.
Manque de bol, on arrive trop tôt et le Curanto n’est pas encore prêt. On opte donc pour un délicieux saumon. On se fait ensuite une petite balade digestive sur le port et dans la ville colorée.
TENAUN (classée Patrimoine Mondial)
Entre Quemchi et Tenaún, on emprunte une route de type piste et on se retrouve coincés entre une descente et une montée car Valoche glisse et dérape sur les graviers. On réussit finalement à faire grimper le van jusqu’en haut. Ouf !
L’église de Tenaún est magnifique, d’un bleu et blanc éclatant. La place qui lui fait face emmène à une petite plage discrète sur laquelle on trouvera des énormes moules.
DALCAHUE (classée Patrimoine Mondial)
Cette ville est le point d’accès pour aller sur l’île de Quinchao. Elle est aussi réputée pour ses marchés artisanaux, petits et grands, où on trouve principalement des créations en laine, en bois ou tressées. Son église toute blanche brille au soleil. Après une petite balade dans les marchés et sur le port, on se rend à l’embarcation du ferry pour… 10 minutes de traversée !
CURACO DE VELEZ
On arrive dans cette jolie ville haute en couleurs avec son église en vert flashy et ses bancs jaunes et ocres. En descendant la rive, on découvre un ponton pour longer la plage. Ce lieu est plein de charme et on s’y balade tranquillement en admirant les reflets du soleil sur les ondulations de l’eau.
ACHAO (classée Patrimoine Mondial)
Ah, on l’attendait avec impatience cette fameuse église sombre. C’est probablement la plus célèbre de l’Île de Chiloé. D’un premier abord, elle semble moins bien conservée que les autres et la couleur des bardeaux de bois semble être passée avec le temps.
Pourtant, elle reste totalement caractéristique de la méthode de construction de l’époque et le travail du bois complexe réalisé à l’intérieur est impressionnant.
Sortis de l’église, on se rend vers la plage en passant par une sorte d’énorme brocante. Mais on est moins conquis par le panorama que sur les autres plages.
QUINCHAO (classée Patrimoine Mondial)
Au bout de la petite île, on arrive à Quinchao où on n’y trouve pas vraiment de ville. Juste une place où l’herbe a repris ses droits et une imposante église dont la construction en bardeaux de bois rappelle celle d’Achao. En dehors du clocher, elle ressemble à une énorme grange. A l’intérieur, tout est en bois mais cette fois sans fioritures et c’est chaleureux, on adore.
La plage à quelques dizaines de mètres est déserte hormis un oiseau qui se repose tranquillement sur une barque dans l’eau.
Dîner à Castro
Sur la route vers Castro, le soleil se couche. On arrive donc de nuit dans la ville et on passe devant la magnifique église jaune et mauve qu’on verra encore mieux le lendemain. Il y a énormément de monde et l’ambiance y est festive.
La propriétaire de notre auberge, une dame adorable et bienveillante, nous conseille un restaurant : le Sacho. On s’y rend et à défaut de pouvoir commander le Curanto (servi uniquement le midi), on goûte le Pulmay, un dérivé avec les mêmes ingrédients mais cuit à la casserole. On s’est régalé !
Matinée sous la grisaille
Le temps couvert et pluvieux n’annonce rien de bon pour notre escapade prévue dans le Parc National de Chiloé. Et pourtant.. lorsqu’on arrive à Cucao, la ville point d’accès du parc, il fait un temps radieux, on est ravis ! On l’est un peu moins quand on découvre que l’entrée du parc national est 2 fois plus chère pour les étrangers. C’est typique au Chili et ça commence à nous gonfler.
Parc National Chiloé
En empruntant le début du sentier, on
traverse une ribambelle d’arrayánes, ces arbres au tronc cannelle qu’on
adore, et pour la première fois on en voit tout en fleurs blanches. On
monte à un premier mirador avec un panorama sur une forêt à perte de
vue, c'est fou !
On prend ensuite le chemin en direction d’un
mirador sur le lac voisin. Petit à petit, on s’enfonce dans la
végétation et le sol devient de plus en plus boueux et on galère à
avancer. On se croirait parfois dans la jungle, parfois on est au milieu
d’une forêt dense et mousseuse. C’est magnifique !
Bon en
revanche, le soi-disant mirador devant le lac est plutôt naze, on a même
failli le louper. On continue le sentier et c’est incroyable, la
végétation change tous les 100 mètres.
En sortant du parc national, on reprend la route pour finir notre Ruta de las Iglesias :
CHONCHI (classée Patrimoine Mondial)
On s’émerveille devant cette église d’un bleu et jaune pastel puis on part se balader sur le port. Petit moment mignonnerie, un papy apprend les ricochets à son petit-fils tandis que sa petite fille fait trempette dans l’eau.
CASTRO (classée Patrimoine Mondial)
Cette fois on peut admirer cette magnifique église jaune et mauve en plein jour et elle est d’une beauté rayonnante ! On en profite pour découvrir la place principale et se prendre une glace chez Brújula, une adresse célèbre. Victime de son succès, il y a énormément de monde mais les glaces sont excellentes.
Retour à Ancud
En sortant de la ville pour remonter à Ancud, on passe devant les fameuses maisons sur pilotis, typiques de l’île de Chiloé et de Castro.
De retour à Ancud, on mange ENFIN un vrai Curanto au restaurant le Kuranton. Mais on est un peu déçus car il semble réchauffé du déjeuner, les fruits de mer sont un peu secs. En revanche la viande est bonne et les accompagnements aussi.
Comme pour le moment on avait visité Ancud que de nuit, le lendemain matin on décide de se balader dans la ville de jour. L’église, très originale, est beaucoup plus moderne que les autres et n’est pas construite sur le même modèle typique.
On reprend ensuite la route pour retourner à Puerto Montt rendre notre chère et tendre Valoche, sans oublier de négocier le prix suite au désagrément et sous-classement.