04-07 février 2019 // Bienvenue dans la ville la plus australe de notre voyage, à seulement 1 493 km du Cercle Antarctique, où on peut observer des baleines et des manchots de Magellan.
Ushuaïa (Argentine) ou Punta Arenas (Chili) ?
Pour des questions de temps, de budget et de practicité, il nous a fallut faire un choix entre ces deux villes dites « du bout du monde ».
Après maintes recherches, la balance a penché pour Punta Arenas : moins touristique, moins cher, possibilité de voir des baleines et des manchots et ne nécessitait pas un long détour coûteux.
Et donc, nous y voilà (presque) au bout du monde, dans la ville la plus au sud de notre voyage. On aura jamais été aussi loin de chez nous et aussi près de l'Antarctique de toute notre vie !
Et pourtant ici, ils ont la fibre quand chez nous on l'a pas encore...
Durée : 4 jours
On y a fait : Balade en ville, recherche d'excursion pour voir les baleines, Manchots de l'Île Magallanes
Km parcourus à pied : 20,4 km
Altitude : 34 m
Distance de chez nous : 13 255 km
04 février 2019 :
On arrive quelques heures en avance au terminal de bus de Puerto Natales pour acheter nos billets pour Punta Arenas. On prend le prochain bus et on arrive plus tôt que prévu à notre auberge. Sauf que du coup, les propriétaires ne sont pas là, il est 20h30 et on est à la porte.
On attend un peu puis quand on se décide à trouver un restaurant avec du wifi pour les contacter, un couple de touristes chiliens nous rejoignent devant l’auberge car ils cherchent un lieu où dormir. On leur donne le numéro des propriétaires et ils appellent pour leur demander de venir.
On s'installe ensuite dans l'antre du père Noël : tous les innombrables objets de déco sont liés à Noël dans toute la maison. Passé le malaise des babioles kitch, on fait la connaissance des propriétaires qui sont vraiment vraiment adorables, on a un gros coup de coeur pour la maman.
Puis on part dîner dans un restaurant où ils proposent des makis sur mesure, miam ! Le serveur est une perle, il nous fait rire à griffonner des dessins sur son carnet quand on ne comprend pas bien un mot en espagnol. Il nous écoute le dire en français, le répète et nous dit avec fierté les autres mots qu’il connait.
On le félicite et il nous répond « moi, parle tarssanne ». On ne comprend pas trop et il dessine des longs cheveux et il répète « tarssanne, tarssanne ». Quand il dit en nous pointant du doigt « Jane, Tarssanne », on percute : TARZAN ! On éclate de rire tous les 3 et on lui explique qu’ici le Z se prononce « ss » mais chez nous il se prononce « zz ». Bref, une bonne partie de rigolade et les makis étaient trop bons !
Cette journée a été consacrée à la recherche d’une excursion pour aller voir des baleines. On y tenait beaucoup car on avait déjà dû renoncer à aller à Puerto Madryn en Argentine pour voir des baleines franches car ce n’était pas la saison où elles étaient là.
À Punta Arenas, c’était la bonne période pour voir des baleines bleues ou à bosses dans le parc national maritime Francisco Coloane.
On arpente la ville et les agences de voyage, et il en ressort deux premières possibilités : * excursion 1 jour avec Solo expediciones : complet pour les 10 prochains jours, et on apprendra par la suite qu’avec cette formule on reste vraiment peu de temps sur place car le trajet en bateau est très long (6-8h aller) * excursion 1 jour / 2 nuit avec d’autres agences : elles utilisent les nuitées pour faire une partie du long trajet, mais c’est hors de prix pour finalement une prestation très proche de celle d’une journée.
On commence à désespérer, et on tente un dernier endroit : SoundWhale. C’est étrange car c’est dans un immeuble et quand on rentre on arrive à l’accueil d’un bureau, pas d’une agence de voyage. On fait un peu tâche avec nos casquettes, nos sacs à dos et nos peaux luisantes de crème solaire.
L’hôtesse nous dirige vers le bureau d’un certain biologiste marin Carlos Valladares, heu attendez c’est le PDG ! Carlos nous reçoit en s’excusant car son commercial est chez le dentiste (lol). Il nous explique le contexte :
Whalesound est né en 1994 lorsqu'un groupe de scientifiques a découvert un site d'alimentation rassemblant chaque été des baleines à bosse et leurs petits dans la région de l'île Carlos III et d’autres espèces ayant des problèmes de conservation. C’est la première zone marine que le Chili a intégrée dans son système de protection de l'environnement.
Whalesound est un projet écotouristique qui cherche à intégrer harmonieusement le tourisme, l'utilisation responsable des ressources naturelles, l'activité scientifique et la conservation.
Le but de Whalesound est de partager avec les visiteurs une expérience mémorable de 3 jours et 2 nuits en écocampement : contact avec la nature et des espèces emblématiques, telles que les baleines; l'exploration par les eaux austral et la valorisation de la science comme outil de développement et de conservation pour l'humanité.
Carlos est absolument passionnant, on boit totalement ses paroles, on s’y voit déjà, c’est typiquement le genre d’expérience qu’on rêve de vivre.
Le prix est pas donné mais il nous propose une offre 50% moins cher vu que c’est en last-minute, ce qui est d’un coup beaucoup plus envisageable pour nous. Il regarde sur le planning et il semble rester 2 places pour le prochain départ mais on doit attendre la confirmation de son commercial.
Pas vendeur pour un sous, Carlos nous donne même le nom des agences de voyage qui permettent aussi de voir les baleines. On transmet nos coordonnées pour être prévenus si c’est bon, et on part se balader en ville et en bord de mer en attendant.
Mais c’est avec tristesse qu’on apprendra plus tard dans la journée qu’ils sont aussi complets finalement, snif snif. Et après avoir été emballés par cette expérience, la formule excursion nous branchait beaucoup moins. On a décidé que des baleines, on en verrait une autre fois !
On tenait à garder ces explications dans notre carnet de voyage au cas où on reviendrait un jour ! Si vous avez la possibilité d’y aller, n’hésitez même pas !
C’est donc dommage pour les baleines, mais à Punta Arenas on peut aussi aller voir de très près les manchots de Magellan sur une petite île à environ 1h30 de bateau. Vu que c’est l’attraction principale de la ville, les prix sont élevés et les agences sont alignées.
L’excursion dure une demi-journée et on réserve pour le lendemain matin. On rentre se reposer, ça fait du bien car on sent encore Torres del Paine dans nos pattes.
Parce qu’on aime trop ça, ce soir c’est apéro ! Vin, fromage, saucisson : la base.
Petit stress matinal, le bus navette arrive avec plus d’une demi-heure d’avance et on sait tous que chaque minute est précieuse et a son utilité le matin. Deuxième stress au port d’embarcation, François qui était parti fumer une cigarette a failli louper le bateau.
Mais finalement tout va bien, on arrive au bout d’1h30 sur l’île Magdalena avec un vent glagla-cial. À peine débarqués, on hallucine du nombre de manchots et des goélands qui colorent l’île de petits points blancs et noirs.
Le sentier pédestre est délimité mais pas fermé car il peut être traversé par les manchots qui descendent se nourrir dans l’eau. Il est d’ailleurs demandé de s’arrêter pour les laisser traverser et de ne pas s’approcher à moins de 2 mètres d’eux. Car même si ils voient bien de loin mais pas de près, il ressentent la présence et ça peut les perturber suffisamment pour qu’ils décident de ne pas aller se nourrir.
Le long de la balade, on en croise qui aménagent leur nid qui ressemble à un terrier. D’autres qui font leur toilette, à deux. Certains (des mâles) étendent leur cou, le bec en l’air, pour crier d’un son proche d’un braillement puissant provenant de la gorge, ce qui a pour but d’attirer les femelles en période de reproduction.
Les bébés manchots sont trop mignons, ils sont tout dodus avec leur duvet gris que d’ailleurs certains ont commencé à perdre. En haut de l’île, il y a aussi un petit phare, rien d’exceptionnel.
On reste environ 1h30 sur place, puis c’est l’heure de reprendre le bateau. Avant de réembarquer, une demi-douzaine de manchots nous accompagnent jusqu’au pont et on attend tranquillement qu’ils s’éloignent pour monter.
On a bien aimé cette excursion, même si irrémédiablement hyper touristique. Ça restera en revanche une des excursions qu’on aura payé bien plus que ce que ça vaut.
