Durée : 1 demi-journée
On y a fait : Geysers El Tatio et ses thermes, passage dans le petit village de Machuca
Km parcourus à pied : 4 km
Altitude : 4 320 m
Distance de chez nous : 10 500 km
4h30. Les yeux toujours clos et l’esprit embrumé, on tente de se rappeler pourquoi tant de haine se lever si tôt :
C’est au lever du jour que les geysers sont les plus actifs avant de disparaître jusqu’au petit matin suivant. En effet, c’est la différence de température entre la nuit glaciale (qui peut chuter jusqu’à -20°) et celle du soleil brûlant en altitude qui forme d’épaisses cheminées de vapeur. Les visites démarrent donc à l’aube.
On s’habille chaudement car ça caille ! Et comme une centaine de km séparent San Pedro de Atacama des geysers, on se dit qu’on finira notre nuit dans le mini-van emmitouflés dans nos doudounes.
C’était sans compter sur un groupe de motards brésiliens du 3e âge qui envahit le mini-van en amenant leurs décibels. Ils semblent légèrement bourrés de la nuit ou alors c’est leur ton bourru habituel.
Malheureusement malgré nos demandes de réduire le volume, malgré les réprimandes de la guide, ils ne cessaient de rigoler à gorge déployé, gigoter dans tous les sens et hurler.
Adieu nos précieuses dernières heures et minutes de sommeil…
2 heures plus tard, on arrive à la barrière d’entrée avec des toilettes. Malgré les quelques gouttes d’eau avalées, Lola a une furieuse envie de pisser. Elle revient libérée, délivrée.
Il fait encore nuit lorsqu’on entre sur le territoire des fumerolles, il fait un froid de canard et ça sent le souffre à plein nez.
Mais ce qui nous abat et en particulier nos chers camarades brésiliens âgés est le choc de l’altitude. On partait de 2 400 m de San Pedro de Atacama et on arrive à 4 300 m aux geysers. Ils sont complètement HS et deviennent totalement silencieux car le moindre effort est exténuant. Le « mal des montagnes » n’est pas à prendre à la légère !
La première zone à découvrir se fait en groupe en formation serrée avec la guide car les geysers y sont imprévisibles et peuvent être dangereux.
Elle nous explique qu’il existe plusieurs types de geysers allant des simples colonnes de vapeur entre 1 et 10 m de hauteur, aux jets d’eau aléatoires ou cycliques. Il faut donc faire très attention aux projections de ces jets d’eau surprises à la température pouvant atteindre les 85°.
Lola qui est allée aux toilettes il y a une vingtaine de minutes et qui n’a pas bu une seule goutte d’eau depuis, a de nouveau une envie vitale de pisser. On ne comprend pas pourquoi et la guide nous explique que c’est un des symptômes de l’altitude et que l’eau n’est pas « synthétisée » de la même manière par le corps en haute altitude et que certaines personnes sont plus sensibles que d’autres. Super !
Malheureusement le prochain stop pipi est dans 1h30 et il est interdit de déambuler seul dans cette zone de geysers. Lola en a mal au bide, et les jets d’eau et clapotis des geysers n’arrangent rien. Elle est finalement obligée d’être escortée vers le parking avant la fin de la visite pour aller se soulager discretos derrière le mini-van.
François et le groupe reviennent ensuite au parking pour le ptit dej français : MIAM !
De retour dans le mini-van, on se rend à la seconde zone de geysers que l’on peut traverser seul à pied dans danger car les geysers sont principalement des fumerolles.
Le jour s’étant totalement levé, les immenses colonnes de vapeur se détachent sur un fond de ciel bleu (quelle chance !). Le spectacle est absolument magique ! En revanche ce soleil brûlant n’enlève en rien le froid cinglant caractéristique du contraste « chaud/froid » de ces lieux désertiques d’altitude.
El Tatio est le plus grand site de geysers de l’hémisphère sud et vient se placer en 3e position par sa taille après celui du Parc Yellowstone aux USA et celui de Russie. Malgré le nombre de geysers actifs (environ 80), ils ne font pas partie des plus hauts.
Le site est également doté d’une « piscine » dans laquelle on peut se baigner dans les eaux chaudes provenant des geysers mais suffisamment refroidies en coulant sur le sol pour ne pas se brûler.
Malheureusement, le temps limité sur place jouant en notre défaveur, on a tout juste le temps de faire trempette avec nos gambettes. L’inconvénient des visites en groupe…
Mais la sensation de plonger ses jambes dans un bon bain chaud quand le reste du corps est emmitouflé de la tête aux genoux est surprenante ! De plus, les minéraux contenus dans cette eau naturelle a des bienfaits pour le corps comme les bains thermaux.
Sur la route du retour, on croise un groupe de vigogne (+ d’infos ici) et plusieurs « baby vicuñaaaaaa ». On meurt d’envie d’en adopter un et de le ramener avec nous !
Puis on arrive au petit village Machuca où l’on peut acheter des encas comme des empanadas ou goûter à des brochettes de lama (oui oui!).
Pas spécialement affamés mais beaucoup trop curieux d’une découverte gustative, on se prend une brochette chacun. Et c’est franchement super bon ! La viande de lama est pauvre en graisse et bourrée de protéines (davantage que le boeuf).
On reprend ensuite la direction de San Pedro de Atacama en s’arrêtant quelques fois pour admirer certains paysages incroyables ou admirer des flamants roses et lamas dans des décors de carte postale !
En arrivant à San Pedro de Atacama, on retourne à pied à notre auberge en plein cagnard. Et avec la fatigue qui s’en mêle, on tombe d’épuisement dans nos lits. Lola est prise d’une énorme migraine due à tous ces changements d’altitude.
On émerge en début de soirée ce qui nous laisse un peu de temps pour organiser les prochaines étapes du roadtrip ou s’occuper du carnet de voyage.
On part ensuite dîner dans un restaurant repéré sur un blog : le Ckunza, une TUERIE !!!