Durée : 1 journée
On y a fait : Ascension jusqu'au Laguna De
los Tres au pied du Fitz Roy
Km parcourus à pied : 30,7 km
Altitude : 1170 m
Distance de chez nous : 13 056 km
Il a 2 sentiers possibles qui se rejoignent environ 4 km avant l’arrivée au Laguna de Los Tres :
On a choisi le sentier depuis El Chaltén pour éviter de prendre et payer le bus, mais surtout pour voir plus de beaux paysages qu’il y en a côté El Pilar. On sait d’avance que nos gambettes vont souffrir… !
À la jointure des deux sentiers se trouve le camping Poincenot qui peut être un arrêt appréciable pour faire l’ascension plus tranquillement en 2 jours ou pour partir très tôt voir le lever de soleil sur le Fitz Roy.
Après ce camping, il reste encore quelques km dont le dernier a la réputation d’être vraiment difficile et éprouvant.
Réveil matinal, c’est le grand jour !
Habillés, équipés, on part s’acheter nos sandwichs dans une boulangerie sur la route (moins cher que de les préparer soi-même). On se dirige vers le début du sentier qui démarre au nord de la ville.
On arrive à l’entrée du chemin, on souffle un grand coup : c’est parti !
Au début de l’ascension, on a trop chaud et on est en nage. Comme on est principalement dans la forêt, on est à l’abri du vent et on se rend compte qu’on est partis bien trop habillés. On se défausse de plusieurs couches et on respire bien mieux.
On fait les 3 premiers km en montée en 1h15 environ. On cherche un rythme tranquille et régulier pour économiser nos forces. On commence à apercevoir les paysages, mais il y a encore beaucoup de nuages et le Fitz Roy ne se révèle toujours pas dans le ciel. On croise les doigts pour que ça se dégage le temps qu’on arrive en haut.
On arrive au Lago Capri au bout d’1h40 de marche au lieu d’1h45 indiqué sur la carte. Pfiou, on s’en sort pas si mal ! Le lac est très joli avec une petite plage de galet et les montagnes au fond. Mais les pics du Fitz Roy ne se découvrent toujours pas.
On se prend une petite pause bien méritée avant de repartir.
On continue tranquillement notre randonnée. On sort progressivement de la forêt et on est face à des paysages surprenants : des collines de végétation aux tons verts et jaunes, des sortes de plages bordées d’arbres blancs soufflés par le vent en plein milieu d’une plaine, des sentiers arides et caillouteux traversant des sols mousseux.
Chaque fois qu’on lève les yeux vers le ciel, le Fitz Roy et ses pics voisins nous narguent la tête dans les nuages.
Avec les nombreux arrêts photo/repos, on arrive plus tard que prévu au camping Poincenot, au bout de 3h50. En face de nous coule la rivière provenant du glacier qui annonce le début de l’ascension.
On décide alors de s’arrêter maintenant pour pique-niquer. Pendant notre déjeuner, on reçoit la visite d’une maman carancho (oiseau) venue piquer nos croûtes pour les donner à ses petits à quelques mètres de nous. Pas farouche pour un sous !
Depuis notre petit coin pique nique, on aperçoit les derniers km qui nous attendent après le passage de la rivière.
Les ventres pleins, c’est reparti !
En passant la rivière on en profite pour remplir nos gourdes, l’eau du glacier est pure et TRÈS TRÈS fraîche !
L’ascension commence avec une pente moyenne mais les cailloux se font de plus en plus gros et embêtants à enjamber. La pente et le nombre de cailloux s’intensifient au fur et à mesure.
Quand on lève les yeux, on voit le mur de pierre qui nous attend bientôt et les petits bonhommes qui tentent de le grimper au loin.
On se décourage pas et on arrive tant bien que mal au pied du mur (littéralement). On sait qu’il reste seulement 1 km jusqu’au sommet, mais que l’escalier de pierre va nous en faire baver.
On a malheureusement pas pu prendre de photos à ce moment là car dans nos têtes, nos pensées étaient focalisées sur le dépassement de soi, de l’effort, de la douleur et de la fatigue.
Ce fut vraiment éprouvant pour nous deux.
C’est au bord des larmes (de joie) qu’on pense faire nos derniers efforts avant d’apercevoir enfin notre récompense : le Fitz Roy et son Laguna de Los Tres.
Mais lorsque nos yeux dépassent le sommet, c’est une colline de gravas qui nous fait face ! Devant cette vision d’horreur, on réalise qu’il reste en fait 1 km supplémentaire pour arriver au point final.
Malgré le petit coup au moral, on continue encore et encore. Puis obtient ENFIN le cadeau après tant d'efforts après 6h de marche. On est bouche bée devant le panorama, malgré une pointe de regret qu'une partie des montagnes continuent de se cacher derrière les nuages.
C'est encore sous le coup de l'émotion qu'on se trouve un siège de pierre pour souffler en admirant la vue. On reprend nos esprits puis on descend la colline pour s'approcher de l'eau.
La couleur est.. indéfinissable. Même le bleu qui apparaît sur nos photos n'est pas celui qu'on a vu de nos propres yeux. Il apparaît parfois glacial, parfois turquoise ou même sombre quand on regarde de très près le bord de l'eau.
On remonte tranquillement la colline pour continuer d'admirer ce panorama et le soleil et le ciel bleu commencent à pointer le bout de leur nez. On espère alors tous que les nuages vont se dissiper et laisser apparaître le Fitz Roy.
On attend en sachant très bien qu'on aura jamais un ciel bleu total, mais notre patience paie et il tire son chapeau en nuage et nous salue !
Bon, il est temps de redescendre sur terre et d'attaquer le chemin retour. Il est 17h00.
On pensait rendre les bâtons de randonnée le lendemain matin, mais on se lance dans une course contre la montre pour tenter d'arriver avant la fermeture. Un pari pas vraiment gagné d'avance puisqu'il nous restait que 4h pour retourner à l'entrée du sentier puis arriver jusqu'au magasin de location.
Avant d'entamer la descente, on croise un renard curieux tout mignon. Sur le retour, on continue de se retourner vers le Fitz Roy qui semble partir en fumée dans le ciel.
On galope comme des fous le long du sentier et on en revient pas : en même pas 3h10 on arrive en bas ! Encore une vingtaine de minutes pour traverser la ville et atteindre le magasin de location.
On arrive à temps pour rendre les bâtons !
Les jambes en compote, le ventre lui crie famine alors on retourne dans notre restaurant coup de coeur de la veille manger des pâtes maison.
Est-ce que ce fut le contre coup des efforts, un coup de froid ? Mais Lola ne digère pas vraiment les pâtes...
Il est temps d'aller se coucher pour récupérer car demain, nous partons pour El Calafate !