24 février 2019 // Découverte de la vallée aux 300 jours ensoleillement par an, la vallée du pisco, la vallée magnétique de l'étrange, mais surtout : la vallée des ciels les plus purs du monde, le sanctuaire de l'observation des étoiles.
Qu’est-ce qui fait sa particularité ?
La « Vallée ensoleillée »
Située à l'est de La Serena, cette vallée bénéficie d’un climat semi-aride grâce à un anticyclone subtropical venant du Pacifique. Ce climat privilégié lui accorde une moyenne de 300 jours d’ensoleillement par an.
Certains pensent d’ailleurs qu’il s’agit du centre énergétique de la planète et même que c’est le lieu d’atterrissage des extra-terrestres.
Le pisco chilien
Son climat incroyable et la fertilité de ses sols permettent la culture de la vigne qui produit le fameux pisco.
Il s’agit d’une eau-de-vie de vin qui est obtenue par distillation des raisins (comme le cognac) mais sans le laisser vieillir longtemps. Le degré d’alcool se situe entre 30° et 48°.
Le pisco est LE sujet à débat entre le Pérou et le Chili car les deux affirment en être le détenteur. Et attention à qui se risque de poser la question de la légitimité dans ces deux pays.
En effet, le Pérou défend que cette boisson doit son origine à la ville de Pisco où elle aurait été produite pour la première fois. De son côté, le Chili assure que le pisco est une appellation générale pour un type d’eau-de-vie de vin qui est produit uniquement dans certaines régions au climat bien spécifique.
Cette eau de vie est aussi la base du cocktail le Pisco Sour, principale boisson alcoolisée du Pérou.
L’observation des étoiles
Au Chili et principalement dans cette région, se trouvent les ciels les plus purs de la Terre, du fait de leur faible pollution lumineuse et la clarté du ciel sans nuages.
La vallée de l’Elqui a été déclarée premier site astrologique du pays et « Sanctuaire International de Ciels Obscurs du Monde ».
Des scientifiques provenant des quatre coins du globe viennent étudier les mystères de l’univers dans cette région et partagent leur passion avec les touristes curieux dont beaucoup n’avait jamais regardé à travers un télescope avant.
Durée : 1 journée
On y a fait : Barrage de Puclaro, Vicuña, Musée Gabriela Mistral, Déjeuner dans un restaurant à la cuisine solaire, Fabrique de pisco, Cerveceria cactus, Observatoire Mamalluca
Altitude : 610 m
Distance de chez nous : 11 336 km
Une journée dans la Vallée de l’Elqui
On part de La Serena tôt le matin, à 8 dans un mini-van accompagnés d’une jeune guide douce et passionnante.
Parmi eux, une famille géniale et atypique que nous reverrons par la suite : un couple franco-suédois vivant en Australie accompagnés de leur nouveau-né âgé de 2 mois. À eux trois, ils prouvent la possibilité de voyager avec un bébé ou un enfant, même dans des pays dits « à risque » (leur blog ici).
Barrage de Puclaro
On arrive à un énorme barrage et la guide nous explique que dans cette vallée se trouvent de nombreux réservoirs hydrauliques.
Le barrage de Puclaro est un barrage de roche de plus de 80 mètres de haut et presque 600 mètres de large. Il retient plus de 209 millions de m3 d’eau, ce qui forme un lac artificiel de 760 hectares.
La vue est splendide, on se balade le long de l’allée du barrage. Il y a également une sculpture en métal qui vibre et résonne par le vent qui la traverse.
Vicuña
On s’arrête ensuite dans le centre de ville de Vicuña qui porte le même nom que ces camélidés, cousins sauvages du lama (vigogne en français). On fait ensuite un petit tour dans un marché artisanal dont les échoppes sont quasiment toutes fermées.
Puis on nous emmène chez un glacier dit artisanal, mais la consommation est payante. La curiosité (et la gourmandise) prenant le dessus, on décide de goûter le parfum du fruit de cactus : le Copao. Sa saveur se rapproche d’un mélange entre le kiwi et le citron, miam un délice !
On profite d’un rapide temps libre pour se balader de les ruelles et sur la jolie place principale.
Musée Gabriela Mistral
La ville de Vicuña, au delà d’avoir été déclarée capitale de l’observation astronomique, est également le lieu de naissance de Gabriela Mistral, poète et premier Prix Nobel de littérature chilien.
On visite alors le musée qui lui est consacré avec des expositions sur sa vie, ses travaux, ses voyages. On peut aussi y découvrir la petite maisonnette et la chambre où elle est née et a vécu ses premières années.
Déjeuner dans un restaurant à la cuisine solaire
Alors qu’est-ce que c’est de la cuisine solaire ? Il s’agit de cuire des aliments grâce aux rayons du soleil qui sont capturés puis transformés en chaleur.
Avec ses 10 mois d’ensoleillement par an, c’est une étape incontournable de la Vallée de l’Elqui.
Le propriétaire des lieux nous fait une démonstration de l’utilisation des cuiseurs et on goûte un pain cuit par le soleil. Sa couleur est blanche est non dorée comme cuit au grill mais il est bien cuit sans nul doute. Il a même un goût particulier.
Le repas en revanche ne nous éblouie pas (cuisine solaire, éblouie, vous l’avez ? ^^). On choisit un plat typique à base de viande d’agneau mais elle est compacte et élastique, impossible à manger. Une déception pour être honnête.
Mirador sur la vallée
En route vers la fabrique de pisco, on s’arrête à un joli point de vue sur la montagne et les vignes. Mais on y est resté vraiment longtemps, pour rien de plus car nous étions au bord d’une route déserte, et on commençait vraiment à s’ennuyer.
Fabrique de pisco
Notre guide parlant très bien anglais, quelle a été notre stupeur quand on nous a dit de rejoindre un groupe d’une quarantaine de personnes pour une présentation uniquement en espagnol. On cherche notre guide des yeux, elle a disparu.
À la fin de son speech, on se risque à demander à la présentatrice une explication en anglais, car on a envie de comprendre comment est fabriqué le pisco. On est quand même venus pour ça. Elle nous répond que non et Lola, tête brûlée, part à la recherche de notre guide.
Quand on la retrouve, elle nous annonce qu’à regret elle n’a pas le droit d’intervenir durant la visite pour traduire les explications car la fabrique considère qu’elle vole le travail des présentateurs. Heuuu what ?!
On retourne voir la présentatrice avec notre guide en expliquant qu’on a rien compris et qu’on veut des explications en anglais. Elle finit par céder d’un air renfrogné, non mais !
La visite se poursuit dans différentes salles en fonction de l’étape de procédé de fabrication, puis s’en suit une dégustation. Le pisco est bu soit sous forme de liqueur, c’est plus doux et plus sucré, soit pur et ça arrache !
Là c’est clairement une blague, on nous vend la « visite d’une fabrique » de cerveza (bière) artisanale au cactus et on arrive dans un… snack/bar, où la consommation n’est pas incluse bien sûr.
On décide tout de même de goûter les deux bières pressions proposées et c’est pas mal du tout !
Plantation de papaye
Seconde blague, on nous promet une « visite d’une plantation de papaye » et on arrive dans une confiserie, où tous les produits sont payants évidemment.
C’est notre dernier arrêt pour cette première excursion et bien qu’on ait trouvé la vallée magnifique, on a la sensation de s’être fait un peu pigeonné…
Depuis cette « plantation » de papaye, on est récupéré par un autre mini-van pour notre seconde excursion : l’observatoire Mamalluca. Je crois que c’est la partie de la journée qu’on attendait le plus…
En chemin, on se retrouve bloqués dans une ville par un défilé de carnaval avec des chars dont certains sont incroyables (par exemple sur le film Avatar), des orchestres de percutions et danseurs. L’ambiance est folle !
Comme on ne peut de toute façon pas circuler avec le van, on sort tous et on profite du spectacle pendant un bon 3/4 d’heure avant de repartir.
Observatoire Mamalluca
À l’origine, on avait choisit un autre observatoire moins connu car le Mamalluca est le plus visité du Chili, malheureusement il n’y avait plus de places. On s’attendait donc à vivre cette expérience entourés d’un grand nombre.
Quand on arrive à l’observatoire, la nuit est d’un noir profond : c’est une nuit sans Lune ! On avait même pas fait exprès et c’est le meilleur moment pour profiter du ciel avec encore moins de pollution lumineuse (en revanche, pour les photos c’est un désastre haha !).
On voit comme jamais on a vu la magnifique Voie Lactée. On est aux anges ! Et ce n’est pas fini…
On entre dans une salle de conférence remplie d’environ 200-300 personnes qui seront divisées ensuite par (gros) groupes. Mais un monsieur vient nous chercher tous les deux : c’est un scientifique-guide anglophone et on est les SEULS à en avoir besoin !
Toutes les autres personnes sont hispaniques, on aura donc un tour PRIVÉ ! Le guide est drôle et passionné/passionnant. On est encore plus aux anges.
Télescope numérique
Le guide nous emmène tous les deux au dôme avec le télescope numérique qui cible les étoiles dont les coordonnées ont été entrées dans l’ordinateur. Il nous montre :
- une des principales étoiles de la constellation Orion - Pollux et Castor, les deux étoiles les plus brillantes de la constellation Gémeaux - la planète Mars avant qu’elle ne tombe derrière l’horizon
Il nous explique le système d’appellation des astres et nous montre aussi, en pointant avec son laser dans le ciel, des galaxies visibles à l’oeil nu.
Stellarium
Le guide nous fait une démonstration de l’application Stellarium depuis son smartphone, c’est incroyable ! Grâce à la géolocalisation, l’écran affiche les constellations, galaxies et autres objets célestes en fonction d’où vise l’objectif.
On descend ensuite dans la salle de l’observatoire où il nous retro-projette la version PC de Stellarium et il nous montre entre autre les calculs pour la prochaine éclipse solaire qui aura lieu le 2 juillet 2019.
Stellarium est un logiciel de planétarium à code source ouvert et gratuit pour votre ordinateur ou votre smartphone. Il affiche un ciel réaliste en 3D, comme si vous le regardiez à l’œil nu, aux jumelles ou avec un télescope.
Tous les publics se rejoignent sur ce logiciel, du passionné à l’amateur qui souhaite découvrir les joies de l’astronomie par l’outil informatique.
source : www.stellarium.org
Télescope manuel
On sort ensuite dehors, à tâtons car la nuit est noire, et il nous emmène à un télescope manuel. On y voit plusieurs nébuleuses, petites et grandes. C’est magnifique !
Il nous explique beaucoup de choses sur la formation sur le cycle de vie des étoiles et des nébuleuses, les différentes couleurs d’étoiles, etc. On boit littéralement ses paroles.
Il nous montre à l’oeil nu au laser une étoile qui brille, puis pointe le télescope dessus et on découvre que c’est en réalité une multitude d’étoiles, parfois des milliards !
Observation à l’oeil nu
Et enfin, il nous pointe dans le ciel les différentes constellations visibles à ce moment là : Orion, Gémeaux, Taureau, Centaurus, etc. Mars de son côté a déjà disparu sous l’horizon.
Il nous explique aussi que les étoiles qui dirigeait les anciennes populations sont différentes des nôtres. Si chez nous dans l’hémisphère Nord, l’étoile polaire indique le Nord, sur ce continent de l’hémisphère Sud, c’est la Croix du Sud qui indique le Pôle Sud.
Et pour trouver plus facilement cette croix, le guide nous montre que l’arc de la constellation Centaurus pointe vers elle.
Le tour aura duré environ 1 heure, c’est beaucoup et si court à la fois. Il est temps de rentrer et de rêver de tous ces astres étincelants…
