Durée : 1 journée
On y a fait : Laguna Chaxa, Laguna Miscanti, Laguna Miñiques, église du village de Socaire, Salar de Aguas Calientes, Laguna Tuyaito, Tropique du Capricorne, village de Toconao
Km parcourus à pied : 6,6 km
Altitude : 4 000 m
Distance de chez nous : 10 575 km
Au réveil, Lola sursaute en voyant son petit mari. Ah oui c’est vrai, on lui a rasé le crâne hier soir et maintenant il a la boule à Z !
Le départ est matinal et dans le mini-van on retrouve le groupe de notre visite de la veille. On rencontre notre guide française Sophie, une perle !
On fait alors route vers la réserve nationale naturelle Los Flamencos qui s’étend sur 740 km2 et qui se situe sur les hauts plateaux andins appelés en espagnol « Altiplano ».
L’Altiplano, située au coeur de la cordillère des Andes, est la seconde plus haute région habitée au monde (la première est le plateau tibétain) avec une altitude moyenne de 3300 m. L’Altiplano, qui s’étend sur 1500 km de long, se trouve principalement en Bolivie.
La journée commence sur cette lagune à 2 475 m d'altitude réputée pour accueillir plusieurs espèces de flamants roses (flamant des Andes, flamant du Chili,…) et pour la réflexion du paysage dans ses eaux aux multiples reflets colorés. La lumière du petit matin nous offre un spectacle spectaculaire.
Il y a une forte odeur nauséabonde qui nous pique le nez du fait de l’écosystème biologique naturel et des algues qui en font un endroit privilégié pour l’alimentation des oiseaux, flamants et micro bactéries.
En revenant vers le mini-van, on est attirés par une autre odeur qu’on avait pas sentie depuis plusieurs mois : baguette et croissant chauds ! C’est un p’tit dej à la française qui nous attend ! MIAM !
En route vers une autre lagune, on s’arrête à un mirador avec une vue sur le très célèbre Salar (désert de sel) de Talar qui s’étend sur 46 km2 à 3950 m d’altitude. On aperçoit sur sa gauche le volcan Caichinque dont d’importantes coulées de lave ont façonné le relief du salar. Et sur sa droite, les nuances de gris du Cerro Medano qui contrastent avec le blanc pur du salar.
Cette lagune a une couleur bleu clair avec une pointe de vert pomme semblable à celle d’un cocktail givré. Elle s’étend entre 1,7 et 2,7 km2 selon la saison et se situe à 4010 m d’altitude. La profondeur maximale étant de 60 cm, il faut éviter le plongeon !
On s’arrête ensuite pour grimper à un mirador. Lors de l’ascension, on a le souffle court et la tête qui commence à tourner. Et oui, on est à 4860 m d’altitude et on le sent bien ! Lorsqu’on fait face au salar, on a le souffle coupé mais cette fois par la beauté de ce paysage digne d’un chef d’oeuvre de peinture. On est abasourdis par toutes ces formes et ces couleurs dessinées par Mère Nature. Mais le vent souffle avec rage comme pour nous chasser de ce lieu précieux alors qu’on serait bien restés des heures à le contempler.
Le lunch se prépare devant cette lagune turquoise à 4120 m d’altitude. Le nom Miñiques provient du volcan qui domine cette étendue d’eau d’une superficie de 1,6 km2. On aperçoit des milliers de « Paja brava », des touffes d’herbes de graminées dorées qui sont réputées pour être très résistantes pour survivre dans ce type de climat extrême. On se balade un peu autour de la lagune et on rencontre pour la première fois des vigognes !
Parmi les camélidés, ces mammifères d’Afrique et d’Amérique Latine, on y trouve deux espèces sauvages : les vigognes et les guanacos.
Les incas chassaient donc les vigognes principalement pour leur fourrure et les guanacos principalement pour leur viande. Mais ces animaux sauvages rapides étaient difficile à approcher et attraper.
Ils ont donc décidé de croiser ces deux espèces sauvages pour obtenir non pas une mais deux espèces domestiquées : les lamas et les alpagas. La différenciation dépend de la majorité génétique de vigogne ou de guanaco.
Cette étendue d’eau de 13,4 km2 est presque 10 fois plus grande que sa voisine Laguna Miñiques. Le Cerro Miscanti et le Volcan Miñiques dominent cette lagune d’un bleu cristallin. Elle se distingue depuis les airs par sa forme en coeur.
Ces deux lacs voisins se sont formés lors de l’éruption du volcan Miñiques il y a des milliers d’années. Des courants souterrains envoient l’eau du lac Miscanti vers le lac Miñiques et la lave solidifiée permet de retenir cette eau.
Lorsqu’on descend du mini-van, on est pris à la gorge par une sensation de chaleur étouffante. Dehors c’est un four ! Et oui, on est à l’endroit où se trouve la ligne imaginaire du Tropique du Capricorne. On a l’impression de griller dans un barbecue en plein milieu du désert le plus aride du monde. Impressionnant et mémorable !
Pour notre dernière étape, on s’arrête dans ce petit village pittoresque surnommé « la vallée fertile du désert ». Cette oasis perdue en plein milieu de cette immensité aride permet la culture de nombreux fruits grâce à une eau pure. Des peuples indigènes y ont vécu et prospéré avant la colonisation espagnole.
Les bâtiments ont été construits avec de la liparite, une pierre volcanique blanche, dont l’Église San Lucas érigée en 1744.
Lorsqu’on arrive en ville, on se sent éreintés de la journée. L’altitude ça creuse et ça commence à donner une migraine à Lola. Elle prend alors des granules aux feuilles de Coca préconisées en cas de mal de l’altitude dit le « Mal des Montagnes ».
Pour le diner on se prend pas trop la tête, ce soir ce sera : PIZZA !