Durée : 4 jours / 3 nuits
On y a fait : Sentiers pédestres et observatoires, balade en barque, balade à cheval
Km parcourus à pied : 28,8 km
Altitude : 68 m
Distance de chez nous : 10 422 km
Les Étangs de l'Iberá s'étendent sur plus de 15 000 km² dans la
province de Corrientes, au nord-est de l'Argentine.
Comme la réserve est difficile d'accès, la faune regorge d'espèces dont de nombreuses sont menacées telles que le cerf des marais, le cerf des pampas, le capybara, le loup à crinière, le caïman, l'anaconda, la loutre sud-américaine et environ 300 espèces d'oiseaux.
La flore comprend elle une multitude d'espèces aquatiques à l'origine de la création d'îles flottantes sur les étangs.
.Le bus couchette Puerto Iguazú -> Corrientes avec la compagne Ersa se passe très bien. À part qu’en plein dodo on se fait réveiller par un policier qui monte dans le bus pour contrôler les passeports des passagers. Heureusement que Lola était enfin en règle.
On arrive vers 7h30 à Corrientes et on s’achète notre prochain bus à 11h30 direction Mercedes. En attendant on se fait des petites courses car on avait lu sur des blogs qu’à Colonia Carlos Pellegrini, il n’y avait quasiment rien ou à des prix exorbitants.
Le trajet Corrientes -> Mercedes se passe très bien aussi, on arrive vers 15H30. N’ayant trouvé aucune information sur internet ou dans les bouquins sur les horaires de la navette pour aller à Colonia Carlos Pellegrini, on doit se renseigner sur place. Mais on apprend que la prochaine navette ne part que le lendemain matin. On hésite entre se prendre une nuit d’hôtel à Mercedes ou chopper un transfert privé jusqu’au village.
Pour éviter de perdre une journée supplémentaire et pour être sur place dès le matin, on opte pour le transfert privé qui ne peut se faire qu’en 4x4 car sur les 120 km qui nous attendent, il y a 90 km de piste. On trouve un chauffeur, et ce malin sait très bien qu’on est sa seule option si on veut se rendre au village aujourd’hui et on sait qu’on doit en payer le prix. Et après coup, on s’est dit que la prochaine fois on préfèrera attendre car c’était vraiment pas donné.
Allez, en piste ! Niveau sensation, c’est équivalent au Train de la mine à Disney.. pendant 2h30. En chemin on croise : un cerf des marais, un renard, des capybaras, une loutre estropiée, des oiseaux et un caïman. Ça commence bien ! Quand on entre enfin dans le village, on découvre de longues rues en terre rouge. En dehors des « Posadas » bien entretenues, les habitations des villageois sont à peine terminées, Les chevaux, vaches, oies, poules et même caïmans sont en liberté et gambadent partout dans le village.
Galère un jour, galère toujours. On se rend compte en arrivant à
notre « Posadas » (auberge) en ne voyant personne à la réception qu’on
s’est gourré de date : on arrive avec 1 jour d’avance. Comme on est pas
attendu, le type est pas là. Il fait 1000 degrés, on est chargés comme
des mules et on commence à se faire attaquer par les moustiques. On
attend un peu puis on décide partir en exploration avec notre packtage à
la recherche de quelqu’un qui saurait où est le proprio.
Ici,
ils ne parlent pas anglais ou très très peu, et leur langue est un
patois mélangeant espagnol et guarani. Les conversations sont comment
dire, laborieuses. et très drôles. Mais après plusieurs heures de recherche, la gentillesse des villageois ont
permis à prévenir le proprio de notre venue.
On va pouvoir enfin s’installer et se reposer après ce périple.
Requinqués, on se lance à la recherche des activités à faire dans la réserve dont on avait entendu parler (balade en barque, à cheval, à pied,..). On traverse le village qui est désert, puis on croise un baroudeur argentin qui parle français et qui nous conseille les 3-4 sentiers pédestres dont certains sont un peu planqués. Les inondations dues aux orages des derniers jours rendent quelques passages compliqués voir impossibles.
On se fait environ 5h de balade, les pieds dans la boue, trempés par la chaleur et poursuivis par une horde de moustiques. Mais qu’est-ce qu’on est bien à être entourés de la nature à son état sauvage !
Épuisés, on rentre se reposer un peu, beaucoup, passionnément.. on s’endort d’un sommeil de plomb. On se réveille en sursaut en début de soirée par l’intensité d’un orage qui gronde au dehors et la pluie qui martèle le toit.
Objectif du jour : rando à cheval ! Il y a 2 « cabalgatas » (sorte de ranch) qu’on avait repérées aux alentours. On se rend à la première, les poules jacassent devant mais la maisonnette est vide. Bon, raté, on part en direction de la suivante et en chemin on croise une jeune villageoise qui nous indique comment s’y rendre. En arrivant, même constat, il n’y a personne.
Puis on aperçoit la même jeune fille qui revient vers nous et qui nous dit qu’elle a téléphoné aux proprios de la « cabalgatas » et qu’ils étaient absents pour la journée. Crotte ! Elle nous en conseille une autre, mais c’est celle qu’on avait vue en premier. Bon on se dit que ça vaut le coup d’y retourner mais rebelote, les poules sont toujours là mais pas l’ombre d’un humain dans la maisonnette..
Pour la balade à cheval on se dit tant pis, mais on va se faire au moins la balade en barque.
On décide de se rendre au camping du village qui fait office aussi de
port. On y rencontre un couple de français et encore une fois les
échanges sont précieux. Ils nous indiquent la personne qui s’occupe des
sorties en bateau ET la personne qui s’occupe de réserver les sorties à
cheval.
On va donc voir les types du camping, et on réserve
notre balade en barque pour la fin de journée au coucher du soleil et la
balade en cheval pour le lendemain matin !
On en profite pour
leur demander comment retourner à Mercedes, les horaires des navettes
etc. Ils nous disent que la navette officielle part une fois par jour à
4h du matin. Mouai bof, ça nous arrange pas trop. En creusant un peu,
ils nous disent qu’un « colectivo » (un transport en commun privé) part
tous les jours à 15h. Parfait ! Ou presque : il peut ne pas passer
parfois sans raison. On le réserve quand même, on verra bien !
Maintenant, place à notre petite balade en barque en amoureux dans le parc Esteros Del Iberá. On a de la chance (sérieux ?) car il s’est arrêté de pleuvoir pile quand on est parti et le ciel s’est dégagé au fur et à mesure. Notre guide nous prête ses jumelles pour mieux voir les oiseaux ou les animaux qui sont un peu loin.
On passe à moins d’un mètre de
plusieurs caïmans qui ne bougent pas d’une écaille. On aperçoit un petit
bambi qui s’enfuit maladroitement à travers la broussaille. On retrouve
un oiseau qu’on avait vu la veille mais qui cette fois était accompagné
de ses petits. Et encore tant d'autres espèces. Le soleil descend dans
le ciel et nous offre une lumière indescriptible sur les marais. C’est
un moment magique !
La balade dure 2 bonnes heures, on est aux
anges et lorsqu’on revient au port du camping, on assiste au coucher du
soleil, c’est magnifique !
Allez Huu debout c’est l’heure de la balade à cheval ! On se rend à la cabalgata Ñande Ru, la 2e qu’on avait été voir la veille. On rencontre le proprio Bruno et en quelques minutes on se rend compte que c’est une perle ! Adorable, blagueur et passionné, il nous parle d’un espagnol très compréhensible mêlé à une gestuelle éloquente. Avec nos montures douces, dociles et quelque peu gourmandes, Bruno nous emmène au nord du village dans la partie pampa, à travers champs et campagne, on ne peut pas être plus immergés dans la nature et la vie agricole du village.
Il nous présente ses terres, ses troupeaux, son mode de vie, il nous parle de la faune et la flore locale et nous raconte un tas d’anecdotes qui nous font rire aux éclats. On aperçoit des fourmilières et termitières de plus d’un mètre de hauteur, des oiseaux et même la fleur nationale d’Argentine : le ceibo.
Bruno nous fait vivre une expérience unique et inoubliable pendant près de 2 heures !
Après être redescendus sur terre, au sens propre et figuré,
c’est l’heure de remballer tout notre packtage. Le colectivo doit venir
nous chercher à notre « Posadas », on l’attend de pied ferme.
Il
arrive et pile à l’heure ! On grimpe dans cette sorte de grosse
camionnette un peu délabrée. A l’intérieur c’est plein à craquer, on est
une vingtaine et on fait coucou au couple français du camping qui est
au fond. Avant de sortir du village, le colectivo fait un dernier arrêt
pour prendre une dame, on se dit mais où va-t-elle s’assoir ? Ah ba, sur
un pouf !
Et c’est reparti pour 2h30 de piste. Heu..
rectification : 4h30. Et bien oui, un colectivo sur de la piste c’est
moins rapide qu’un 4x4. Et c’est encore plus remuant.
Arrivés tant bien que mal à Mercedes
vers 19h30, on réserve notre bus couchette direction Buenos Aires, il
partira à 22h30. On a un peu de temps à tuer alors on s’installe dans
une pizzeria et on y retombe encore sur le couple de français. Par
habitude, on commande une pizza de taille moyenne chacun. La serveuse
nous regarde d’un air étrange l’air de dire « vous êtes sûrs ? ». On a
compris quand les pizzas sont arrivées : hyper copieuses et énormes, une
pour deux aurait largement suffit.. Afin d’éviter le gaspillage, on a
partagé avec les deux français.
Bon, c’est l’heure d’aller prendre le bus couchette,
retour à la gare routière. 22h30 rien, 23h30, rien, 00h rien.. c’est
finalement à 00h30 et des brouettes que le bus est enfin arrivé. Et on
en a encore pour 9h de route jusqu’à Buenos Aires. Ça fait long..
Avec
la compagnie Flecha Bus, la nuit est rude. Les « semi-cama »
(semi-couchette) sont riquiquis, on est serrés comme des sardines. Lola
se prend des gouttes de condensation du plafond, elle se fait tirer les
cheveux et donc réveiller chaque fois que quelqu’un traverse le bus en
s’agrippant à la tête du siège. Cerise sur le gâteau, la condensation
avait trempé les escaliers pour accéder aux toilettes, Lola a glissé sur
les marches et s’est rattrapé in extremis en bas.. l’arrivée à Buenos Aires se fait plus qu’attendre !