Durée : 3 jours / 3 nuits
On y a fait : Balade en ville, Llao Llao, Circuito Chico
Km parcourus à pied : 34,7 km
Altitude : 893 m
Distance de chez nous : 12 314 km
Buenos Aires -> Bariloche
Après cette nuit agitée en
bus couchette, on arrive à Buenos Aires tôt dans la matinée. Le bus
nous dépose à la gare routière Retiro et pour rejoindre l’Aéroparque on
nous conseille le bus 45 ou 33. Par chance, il nous restait pile 2
voyages sur notre carte de transport SUBE. Au milieu du ballet
artistique des nombreux bus de Buenos Aires, on finit par trouver
l’arrêt et la bonne direction. Échaudés par nos précédentes mauvaises
expériences, on demande presque à chaque arrêt si c’est le notre. Et
finalement, nous (re)voilà dans cet aéroport.
Du fait de
l’incertitude des bus argentins (retards et annulations), on n’avait
rien booké du tout pour les jours à venir donc on profite du wifi de
l’aéroport pour réserver notre hébergement à San Carlos de Bariloche, et
on file au guichet acheter 2 billets d’avion pour le jour même.
Par
chance (encore ?!), il y a un vol qui part dans moins de 2h ce qui nous
laisse assez de temps avant l’embarquement et en évitant une longue
attente. Le vol se passe à merveille.
Une arrivée mouvementée
Une
fois arrivés à l’aéroport de Bariloche, on se connecte au wifi. Manque
de chance (c’était trop beau), on reçoit un mail d’annulation de
l’hébergement à Bariloche car notre CB n’a pas été reconnue par
l’auberge (pourtant reconnue dans toutes les autres jusque là..). On se
félicite de l’avoir vu à temps et on retente la réservation, sauf que
l’auberge n’est plus disponible (depuis 26 minutes..) la première nuit. donc ce soir. On
cherche en catastrophe une autre auberge pour la nuit.
Chose faite on
prend un « colectivo » (transport en commun privé), super confortable
et vraiment pas cher pour nous emmener dans le centre ville de
Bariloche.
Sur la route, on est émerveillés devant le panorama
qui s’étend devant nous, avec ce ciel bleu parfait qui trône sur une
enfilade de montagnes magnifiques : on voit pour la première fois, la
célèbre Cordillère des Andes !
Sur place, c’est en rejoignant
notre 1ère auberge qu’on découvre les dénivelés de cette ville. Les 900 mètres
indiqués sur la map se sont révélés très intenses en pente de 45
degrés, notre maison sur le dos et le corps endolori du périple depuis
notre dernière étape.
L’auberge est super et on est tous les
deux dans une petite dépendance au fond du jardin. En arrivant, on
réalise « Mais oui c’est vrai.. il y a une PISCINE ». Et c’est pas tout,
il y a aussi un trampoline !! L’énergie d’un coup retrouvée, on fonce
sautiller comme des enfants et faire trempette. Et ça fait vraiment du
bien.
Balade en ville
En fin de journée, on part à
la découverte de la ville de Bariloche, on est tout de suite marqués par
l’empreinte Suisse : les constructions de type chalet, le chocolat « en
rama » (en branche), la fondue au fromage, le Saint-Bernard avec le
tonneau autour du cou.. La ville est fondée au début des années 1900 par
un ressortissant suisse Carlos Wiederhold. En été, c'est un paradis
pour les randonnées, les activités outdoors comme le kayak, le rafting.
En hiver, c'est une station de ski très prisée en Argentine. On ressent
aussi l'influence allemande et autrichienne, car après la seconde guerre
mondiale de nombreux nazis sont venus s'y réfugier.
On traverse
les avenues principales piétonnes, touristiques certes, mais dans
laquelle il règne une ambiance agréable et rassurante. Il y a des
musiciens et des artistes de rue partout et dans certains endroits on
retrouve presque une ambiance berlinoise.
En descendant
(littéralement), on arrive devant l’immense lac Nahuel Huapi avec en
fond les montagnes qui semblent être dessinées en aplat de couleurs.
C’est à ce moment là que le soleil décide de s’ensevelir sous l’horizon
et c’est comment dire.. magique.
La faim se fait sentir donc on
cherche une « Parrilla » (restaurant grill typique d’Argentine) pas trop
cher. Bon cette fois, les économies auront eu raison de la qualité, la
viande était pas folle. On y a pris aussi 2 bières artisanales, une
blonde un peu flotteuse mais une « stout » (brune style Guinness) très
bonne.
Une matinée sous le signe de l’efficacité
On quitte notre auberge pour se rendre à la suivante et comme on arrive trop tôt pour le check-in, on laisse nos sacs en consigne.
On part en ville pour notre première mission : trouver des nouvelles casquettes.. Eh oui, on avait oublié nos casquettes adorées d’Irlande aux Esteros Del Iberá (snif). On finit par échapper aux modèles flashy floqués d’énormes et immondes « Bariloche » , « Patagonia » ou de Saint-bernard déformés, avec deux casquettes relativement plus discrètes, OUF !
Deuxième mission : trouver une voiture de location pour le sur-lendemain (en pleine haute saison) pour faire la célèbre Route des 7 lacs. La première pioche fut la bonne ! On était contents car on avait appris qu’avec le format excursion c’était plus cher et on voyait finalement pas tous les lacs. En y ajoutant la tranquillité et la liberté en location de voiture, notre choix était vite fait.
On fait quelques courses et on part manger rapidement à Mostaza, un fast-foot typique d'Argentine. On l'a trouvé meilleur que McDo et Burger King et moins cher.
Ascension de Llao Llao
Parmi les monts autours de Bariloche, on voulait voir Llao Llao (prononcé « Chao Chao » mais pas « Tchao Tchao » comme nous a précisé un argentin) puis Campanario. On prend le bus 20 pour s’y rendre. Ce bus c’est un enfer sur 4 roues. Il est blindé comme jamais et le chauffeur roule comme un abruti, on est debout et ballotés dans tous les sens les uns contre les autres. Pendant 1 bonne heure.
On nous avait dit que pour Llao Llao c’était le terminus. Mais pas tout à fait, il faut s’arrêter à l’avant-dernier arrêt au niveau du port car le dernier amène à un hôtel isolé et il faut revenir en arrière à pied. Du port, on rejoint le début du sentier en faisant environ quelques km de marche à pied en montée.
La première partie de la balade est super agréable, on est en pleine forêt, les arbres sont tellement hauts que ça en donne presque le vertige. On y voit des « arrayanes » un arbre couleur cannelle.
Jusqu’à l’intersection qui permet soit de continuer vers les plages de la côte soit de monter au mirador, c’était plutôt facile. Mais la grimpette vers le mirador était plus raide que ce qu’on pensait et Lola a fait une petite crise d’asthme vite maîtrisée. On s’enfonce dans la forêt, les sentiers se font plus fins et le chemin plus ardu, mais armés de nos bouts de bois comme bâton, on grimpe.
Une fois en haut, c’est waouw, la vue est saisissante !! Debout sur notre gros cailloux, le vent nous prend d’assaut mais les pieds bien ancrés dans la pierre, on arrive à profiter un maximum du panorama.
Dans la redescente, Lola se fait un petit bobo sur la paume avec le bâton en bois, mais sacrément mal placé (entre autre pour notre sortie en vélo du lendemain..). François se met en mode MacGyver pour faire une poignée au bâton. En sortant du sentier, il est trop tard pour voir le mont Campanario, donc on rentre à l’auberge pour récupérer notre chambre.
Une soirée arrosée
L’auberge est super top, la réceptionniste est un amour, la cuisine est dingue, le seul hic : deux salles d’eau communes pour tout le monde mais pas de toilettes séparées. La vessie a été mise à rude épreuve dans les heures de pointe.
Une fois installés, on se boit une bière fraîche à l’auberge en compagnie de 2 allemandes et 2 argentins. Ici, on se parle tous en anglais et les conversations sont plus fluides et moins sommaires qu’en espagnol (on a pas encore assez de level).
Les 2 allemandes viennent d’El Chaltén notre prochaine étape et elles nous donnent quelques tips. Sur les 2 argentins, l’un nous fait goûter du vin du pays (un bon Malbec) et l’autre nous fait goûter le fameux MATÉ !
C'est une boisson typique d'Amérique du Sud qui vient des Guaranis. Elle se prépare en infusant des feuilles de yerba mate avec de l'eau chaude. Elle est la 3e boisson caféinée la plus consommée dans le monde après le thé et le café. Elle se boit dans une calebasse avec une bombilla, une sorte de paille métallique filtrante.
On va enfin pouvoir goûter ! Car depuis qu’on est arrivés dans le pays, on voit tous les argentins avec leurs énormes thermos sous le bras et en sirotant leur maté, en marchant, conduisant, etc. On lui demande combien il en boit par jour : 6 litres en moyenne ! Niveau goût c’est assez proche du thé mais en beaucoup plus intense. François qui d’habitude déteste toutes les boissons chaudes a beaucoup aimé.
Après l’apéro, on se rend à la Marmite, un célèbre restaurant de fondue au fromage de Bariloche. Le prix pour une fondue pour deux ne semble pas excessif. On se prend une bouteille de vin blanc de Sauvignon pour l’accompagner, un délice ! La quantité de pain apportée est juste juste pour deux et là est la douille : si on souhaite une nouvelle fournée de pain, il faut payer l’équivalent du prix de la fondue pour 1 personne. Les coquins !
On arrive à gérer les quantités et on se régale ! Avec la fatigue et l’alcool depuis l’apéro, les fou-rires s’enchaînent et la discrétion n’est plus de mise dans le restaurant. Qu’importe, c’est le ventre plein, les papilles réveillées, le sourire aux lèvres et le pas quelque peu vacillant qu’on rentre à l’auberge.
Circuito Chico en vélo
Le matin on reprend l’horrible bus 20 pour se rendre au point de départ du célèbre Circuito Chico et faire la boucle classique de 27,7 km qui permet d’admirer de magnifiques points de vue sur les environs de Bariloche, de s’arrêter au bord des lacs et de faire un peu de kayak si le temps le permet. Il est possible de le faire autant en voiture, qu’en vélo ou à pied car les routes sont asphaltées.
On a décidé de le faire en vélo, plus sympa qu’en voiture et à pied ça aurait été trop long. Sauf que voilà, le vélo et Lola ça fait 10. À l’agence de location de vélos, le type débite les instructions en espagnol sans demander si t’as compris et en plus il se trompe en inversant nos vélos.
Le top départ est lancé, les premiers kilomètres sont.. chaotiques ! Lola ne peut pas tenir correctement son guidon avec le bobo de la veille mal placé sur la paume, elle ne roule pas droit et a peur dans les descentes. Quant au montées, elles sont tellement raides qu’on doit descendre du vélo et monter à pied. C’est un coup au moral pour Lola, quelques larmes d’épuisement sont versées, mais la persévérance prend le dessus et on remonte en selle en allant à notre rythme.
Les points de vue sont magnifiques, les couleurs des abords des lacs sont indéfinissables. Lola prend de l’assurance, François garde les troupes motivées et la balade se (dé)roule finalement à merveille.
5 heures et plus de 27 km plus tard, WE DID IT ! Les jambes endolories et les joues rosies par l’effort, on rend fièrement nos montures à l’agence de location. Une petite photo pour la prospérité et on repart en direction de l’auberge.