26-29 janvier 2019 // Découverte de la ville la plus australe qu'on fera en Argentine avec charme typique, nature et découverte de l'agriculture. Elle se situe aux portes du parc national Los Glaciares, lieu incontournable pour approcher les plus célèbres glaciers de Patagonie.
Durée : 4 jours / 3 nuits
On y a fait : Balade en ville, Reserva Laguna Nimez, Estancia 25 de Mayo, Perito Moreno (dans l'étape suivante)
Km parcourus à pied : 26,2 km
Altitude : 199 m
Distance de chez nous : 13 103 km
26 janvier 2019 :
Contrôles, encore des contrôles !
On quitte notre auberge au petit matin en direction du terminal de bus afin d’acheter des billets pour El Calafate. Il reste des places pour le prochain, parfait !
Le trajet doit durer normalement 3h mais à l’entrée de la ville, tous les passagers se font contrôler. Cette fois ils ne vérifient pas seulement nos passeports mais fouillent aussi nos sacs de fond en comble, la lampe torche à la main.
Ils fouillent notre voisin de siège et on sent d’un coup une odeur particulière qui sort de son sac à dos. On ne reconnait pas ce que c’est mais ça semble illégal car il est emmené par un des policiers pendant que l’autre continue de scruter son siège avec la lampe torche pour voir si rien n’est caché. Le bus (et nous) l’attend pendant plus d’1h30. Il finit par revenir, il n’est pas en prison mais a dû payer une belle amende...
Balade en ville
On arrive au terminal de bus d’El Calafate, on rejoint notre hébergement. C’est une auberge familiale dont la maman nous traite comme sa propre famille, un amour ! On y dépose nos affaires et on part se balader en ville.
Le centre ville est très sympa, on s’y sent bien. Il y a un mélange entre le charme typique avec les constructions en bois, la laine de mouton partout et le tourisme qui est omniprésent avec les agences, les magasins de souvenirs, etc.
On en profite pour se renseigner sur les activités à faire et réserver les excursions qui ne peuvent se faire qu’avec une agence de voyage. On va en voir plusieurs pour voir les différences de prix ou prestations. Mais elles sont toutes alignées sur les mêmes offres.
Après avoir fait quelques courses, on rentre à l’auberge et on se fait un petit apéro argentin : provolone (fromage de brebis grillé), saucisson et vin rouge de Mendoza la capitale viticole.
On doit déguster notre apéro dans notre chambre car la cuisine est envahie par des coréens. Quand on arrive dans la pièce, pas un regard, pas un bonjour. Parmi eux, il y en a 4 étalés sur la seule table de 8, on déballe nos courses mais aucun d’eux ne bouge d’un poil pour nous laisser un malheureux bout de table.
On est pas vraiment dans l’optique de s’embrouiller donc on les laisse dans leur incivilité et on emmène tout dans notre chambre.
L’apéro est hummm muy bonito !!! Le combo fromage-charcuterie-vin nous ramène un peu en France.
On retourne dans la cuisine pour préparer notre repas. Il n’y a plus d’âme qui vive mais rien n’a été débarrassé ou nettoyé. Ils ont tout laissé tel quel. Grrr ! On en choppe un qui passe par hasard pour lui dire de nettoyer leur bazar.
Une fois fait, on peut enfin se faire à manger et dîner.
À même pas 1 km du centre d'El Calafate, c'est une réserve écologique municipale qui se situe le long du Lago Argentino. C'est un paradis pour de nombreux
oiseaux indigènes. On y croise également des flamants roses et des cygnes.
Pour l'occasion, on loue une paire de jumelles pour voir les animaux éloignés. On y reste plusieurs heures, c’est vraiment super et très peu fréquenté. Mais le vent... ce satané vent ne nous lâche pas d’une semelle et rend l’observation des oiseaux parfois compliquée.
On voit également des baies de couleur bleu-noir par centaines dans des arbustes épineux caractéristiques de cette partie de la Patagonie. Ces baies, nommées "Calafate" sont à l'origine du nom de la ville. On en trouve partout dans cette région sous forme de coulis, confiture, liqueur, etc.
La réserve est surprenante car sur une petite superficie, on a l'occasion de voir différents types de végétation et de différentes couleurs. Ici, la nature est reine et (presque) authentique.
François avait vu qu’on pouvait visiter une « estancia » (ferme) près d’El Calafate et on avait donc réservé une petite excursion avec soirée/dîner typique.
En fin de journée, on part pour l’estancia appelée 25 de Mayo (prononcé « macho »). On s’éloigne moins du centre ville qu’on ne le pensait et on panique un peu en voyant qu’on est quand même nombreux. C’est notre première vraie excursion et on craint le "trop touristique" et le manque d’authenticité.
On s’installe tous autour d’un monticule de braises et de cendres. Le guide vient nous présenter l’estancia, son histoire et l’histoire agricole du pays. C’est vraiment très intéressant !
On nous apporte des beignets et on nous fait goûter le maté. Celui-ci est moins bon que celui que l'argentin nous avait fait goûter à Bariloche.
Le café
Le guide nous montre ensuite leur manière de faire du café : il attrape une braise chaude et fumante du monticule de cendres puis la met dans un bol rempli de sucre. Après avoir imbibé la braise de sucre caramélisé par la chaleur, il l’a met dans la bouilloire d’eau chaude avec du café.
Il filtre le tout puis nous sert à tous une tasse pour goûter. Lola a trouvé que ça pouvait faire "jus de chaussette" pour des amateurs de bon café mais c'était très sympa de découvrir ce procédé.
La tonte d'un mouton
Un « gaucho » (gardien de troupeaux) nous fait une démonstration de rassemblement de moutons avec ses deux chiens. Les moutons courent dans tous les sens mais toujours en troupeau et dès qu'un se fait la malle, les chiens rappliquent pour le remettre dans le rang.
Puis on se dirige tous vers une cabane près des enclos. En chemin, le guide nous explique que la tonte pour un mouton est vitale puisque s'il n'est pas tondu, le poids de la laine (qui peut atteindre 40 kg) l'empêche de se déplacer ou se nourrir. Les moutons sont donc tondus 1 fois par an.
Ici la tonte se fait avec la méthode traditionnelle : avec une sorte de grosse paire de ciseaux. Le mouton est attaché, ça fait un peu mal au coeur mais à priori c'est pour éviter qu'il se blesse.
Le gaucho tond le mouton en 2 temps 3 mouvements et en ressort une énorme couverture de laine. Le mouton qui vient de perdre son manteau douillet semble d'un coup tout fragile, frêle mais FREE !
Le gaucho nous tend des bouts de laine fraîchement tondus et la laine est grasse. Il s'agit de suint, une graisse sécrétée par la peau des moutons dont s'imprègne leur laine et qui peut être utilisée comme base pour des pommades ou des savons.
Dégustations
On est emmené dans une autre partie de l'estancia pour goûter des rillettes de mouton (trop bon !) et du vin chaud. On part ensuite visiter le potager qui est tout bien organisé et ordonné. On est loin du champs de fruits et légumes à l'ancienne.
Dîner spectacle
On se rend ensuite dans la salle de restaurant pour le dîner et spectacle folklorique. Le repas inclus :
des tartinades et empanadas en entrée
plateau de viande de type Parrilla (grill) à volonté (et ils ne lésinent pas sur les quantités, François est aux anges !) avec accompagnements provenant du potager à volonté
dessert : pancakes au dulce del leche pour François et crumble pomme et glace pour Lola
Pendant le repas, le guide prend sa guitare et nous chante plusieurs chansons et on découvre son talent de musicien. Il est accompagné de 4 danseurs (dont certains font partie du staff des serveurs), deux femmes et deux hommes habillés avec des tenues d'époque et typiques.
Alternant danse en couple et en solo, on découvre une manière de danser complètement nouvelle qui semble mélanger les claquettes, le flamenco et la danse médiévale. On est particulièrement impressionné par la prestation des hommes qui dansent avec passion, force et finesse à la fois. Les femmes sont plus discrètes mais très gracieuses, l'une des deux est atteinte de trisomie 21 et assure comme une chef !
On a aimé que le spectacle ne soit pas réalisé par des danseurs professionnels, c'était plus familiale et authentique.
