Samedi 31 décembre 2022
Avant de poursuivre notre route vers Haridwar, nous allons visiter la grotte du sage Vasistha, un des principaux guides spirituels de l'époque védique. Elle se trouve dans la montagne, au bord du Gange dont les rives sont recouvertes de sable blanc très fin et de gros blocs de pierre. Je trempe mes mains dans l'eau glacée, brrrr.
Nous passons un moment dans la grotte à méditer dans le silence et l'obscurité. On se sent transporté.
Après ce moment de spiritualité, nous retournons à l'endroit où nous avons assisté à la puja avant-hier. L'ambiance est toute différente en plein jour, mais on y voit toujours des vendeurs d'offrandes et de jerrycans pour emporter l'eau du Gange, des sadhus, des pélerins.
Après le déjeûner dans un resto local comme nous le ferons presque toujours, nous partons pour Haridwar. C'est une des villes sacrées où se déroule la Kumba Mela tous les 12 ans. C'est le plus grand rassemblement religieux de la planète, elle attire des millions de pélerins.
Le bus s'arrête en face d'un parc où se trouve une immense statue de Shiva.
Nous traversons un pont et nous retrouvons dans le centre de la ville.
Sur les bords du Gange et dans l'eau, on voit des statues en très mauvais état. Dheeradj nous explique que l'on n'a pas le droit de détruire les statues abîmées, on doit les immerger dans un fleuve sacré où elles se délitent peu à peu.
Sur la rive, on voit plusieurs abris sommaires où logent des sadhus. On voit énormément de mendiants et d'enfants qui vendent des offrandes.
Des pélerins font leurs ablutions dans le fleuve et se retiennent à de grosses chaînes attachées aux ghats pour ne pas être emportés par le courant qui est très violent.
En attendant l'heure de la puja à laquelle nous allons assister, nous allons visiter un temple au sommet de la montagne en empruntant un petit téléphérique avec des cabines pour 4 personnes. On se croirait sur un manège de fête foraine. Le temple n'a rien d'extraordinaire, le seul intérêt de la balade est le point de vue sur la ville, malheureusement gâché par le brouillard qui se lève.
Nous nous baladons ensuite dans le dédale des ruelles pleines de petits commerces.
Cette balade nous amène dans un temple rouge dont l'entrée se dissimule dans une ruelle. C'est un temple à Shiva bien sûr. Le taureau Nandi est revêtu d'une couverture bariolée, pour le protéger du froid peut-être.
L'heure de la puja est venue. Nous allons y assister sur l'autre rive du Gange. Il commence à faire vraiment froid. J'ai laissé ma doudoune dans le bus, mais j'ai pris mon écharpe et mon bonnet, je suis sauvée ! Monique et Yves qui ont été aussi imprévoyants que moi, achètent couvertures et bonnets aux vendeurs ambulants qui font des affaires !
Nous nous installons parmi les spectateurs. Je ne veux pas m'asseoir par terre comme on m'y invite car mes genoux sont en compote suite à la séance de yoga, mais je suis au premier rang des gens debout. J'ai une vue imprenable sur les prêtres en robe orange. Il y en a une dizaine. Les chants sont magnifiques et le public est plein de ferveur. Le service d'ordre est impeccable !
Après un repas de galettes gonflées comme des ballons, accompagnées de dahl, nous retournons au bus pour nous rendre à la gare.
Oh surprise ! nous ne partons plus de la gare d'Haridwar, mais d'une autre gare assez éloignée. Notre train d'origine a été supprimé au dernier moment comme cela se produit souvent en Inde. Nous partons dans un brouillard épais, une vraie purée de pois.
Nous roulons dans la nuit, dans le brouillard, il n'y a pas de marquage au sol sur la route. Les seuls points de repère sont les feux arrière des voitures qui nous précèdent d'assez loin. Mais notre chauffeur est un champion, nous arrivons sans encombre dans une gare au milieu de nulle part. Comme nous sommes entrés du mauvais côté, nous devons traverser les voies avec nos valises pour rejoindre notre quai qu'il faut escalader.
Le train est très en retard. Nous passons un bon moment dans une salle d'attente où des familles entières sont endormies. Pratiquement tout le monde se réveille et nous regarde avec curiosité. Le train est annoncé, mais nous attendons encore pas mal de temps sur le quai où il fait un froid sibérien.
Enfin le train arrive. Il est environ 22 H 30. Nos couchettes sont déjà occupées, il faut attendre le contrôleur qui met un certain temps à arriver. Nous avons enfin nos places. Je partage le compartiment de 4 couchettes avec Monique, Séverine et un homme qui va tenter de s'endormir pendant que nous nous installons assez bruyamment. Il est gentil, il ne proteste pas.