Samedi 21 janvier 2023
Ce matin, je vais prendre le train pour Bikaner. Mes deux expériences de train de nuit m'ont suffi, je ne veux plus voyager que de jour. Je retrouve mon tuk-tuk d'hier qui m'emmène à la gare.
Le train part avec seulement 15 mn de retard. Je trouve ma place facilement. Je suis dans un wagon AC3-Tier, ceux que je trouve les plus sympas. Il y a là plusieurs familles avec enfants. Ces derniers sont déchaînés, grimpent sur les couchettes, sautent et se balancent partout
C'est un miracle, le train arrive à l'heure à Bikaner ! Je prends un tuk-tuk pour aller au Prince Haveli où j'ai réservé une chambre. Lorsque j'arrive dans cet hôtel, le patron me dit que la chambre que j'ai réservée est située sur le toit terrasse.
Lorsque j'entame la montée, je lui demande s'il n'a pas une chambre au rez-de-chaussée. En effet, les escaliers sont si raides, les marches si hautes que je les monte presque à 4 pattes. Mais lorsque je vois la terrasse, je déclare que je prends la chambre ! J'arriverai bien à monter 2 ou 3 fois par jour (descendr.e s'avérera encore plus périlleux !).
La chambre est mignonne mais minuscule et ne ferme pas à clé de l'extérieur. La salle de bain est sur la terrasse, minuscule aussi. Bon, cela ira bien pour 3 nuits.
Je redescends dans la salle de réception où je trouve une française et un Danois barbu et chevelu qui ressemble à un sadhu. C'est un retraité qui a décidé de vivre comme un Indien. Il nous raconte que parfois des Indiens lui font l'aumône tant il ressemble à un sage. Un peu plus tard arrive un Français qui parle Hindi. Il a travaillé plusieurs années en Inde.
Nous partons tous ensemble avec le patron pour visiter le temple Jaïn. Nous passons par des rues bordées de magnifiques havelis.
Le temple Jaïn est un joyau. A l'intérieur, un ensemble de colonnes très décorées. Comme nous sommes seuls avec le patron qui connaît tout le monde et sait se faire ouvrir les portes, nous pouvons prendre des photos. Ce temple est complètement différent de tous les temples jaïns vus jusqu'à présent.
Au Prince Haveli, je rencontre un guide, Jeff, qui me propose la visite du fort pour 700 Rps. Il parle Français et Anglais. Nous prenons rendez-vous pour le lendemain à 10 H.
Dimanche 22 janvier 2023
Je n'ai pas eu froid sous ma couette cette nuit. Je le craignais dans cette chambrette ouverte à tous les vents. Je descends prudemment prendre mon petit déjeûner. J'ai pris toutes mes affaires pour la journée pour ne pas avoir à remonter ces escaliers infernaux.
Finalement, nous serons 3 pour la visite du fort de Junagarh. Nous partons à pied en admirant les havelis en chemin.
Nous finissons le trajet en tuk-tuk : 80 à 100 Rps la course. J'ai payé le double hier, je savais bien que je m'étais fait arnaquer. Ce n'est pas grave.
Sur un mur à l'entrée du fort se trouvent les empreintes des mains des femmes de maharadja s'étant immolées par le feu à la mort de leur époux. C'est le rite du sati. Sur le mur opposé, on voit des empreintes de mains d'hommes, des proches du maharadja, s'étant sacrifiés de la même façon. Pour les hommes, c'est le sata me dit Jeff. Ce rite est interdit depuis une centaine d'années.
L'intérieur du fort est magnifique : des salles d'audience richement décorées, des statues. Une des vastes salles d'audience contient un avion de 14/18 offert par les Anglais au maharaja en remerciement de sa participation à la guerre.
Après la visite du fort, Jeff, notre guide, nous propose d'aller voir un artiste très célèbre qui peint des miniatures. Nous sommes très gentiment accueillis. Le peintre nous fait une démonstration avec un pinceau en poil d'écureuil ! Il travaille en traçant uniquement des traits d'une finesse incroyable, il faut une grosse loupe pour les distinguer.
Nous allons déjeûner tous ensemble dans un excellent restaurant local :: palak paneer pour moi.
Je vais rentrer à l'hôtel alors que mes deux compagnons vont emprunter la moto du patron pour aller à la ferme des chameaux. Ils me diront le lendemain que ça n'en valait pas la peine !
Lundi 23 janvier 2023
Aujourd'hui, j'ai l'intention d'aller visiter le temple des rats, à une vingtaine de km de Bikaner. J'ai commandé un taxi par l'intermédiaire de l'hôtel. Jeff, qui a son quartier général au Prince Haveli, m'accompagne à pied jusqu'au Temple JaÏn où mon taxi m'attend. En effet, les rues sont trop étroites pour le passage d'une voiture jusqu'à l'hôtel.
La route pour le temple est assez monotone, mais en très bon état et pas du tout encombrée. Le trajet est bouclé en une demi heure.
Il y a foule pour adorer les rats, seulement des Indiens, pas de touristes à l'horizon. Il y a moins de rats que je ne croyais. Ils se réfugient surtout dans les coins où on leur donne à manger et à boire du lait. Ce ne sont pas de gros rats, plutôt des souris. Parmi eux, il y a un albinos. Je l'ai aperçu et cela porte bonheur, paraît-il. Tant mieux, la suite de mon voyage va se dérouler sous de bons auspices.
Au retour, le taxi me dépose au Temple Jaïn. Je joue à me perdre dans le labyrinthe des ruelles, mais il est facile de retrouver son chemin. Au passage, je saisis quelques scènes de rue.