Nous partons en voiture pour l'île de Gangasagar où se déroule un grand pélerinage. Nous laissons les voitures dans un grand parking et prenons un bateau surpeuplé. Nous assistons à la fête et au bain rituel des pélerins dans la mer du Bengale.
Samedi 14 janvier 2023
Nous partons à l'aube pour l'île de Sagar où se déroule chaque année un des plus grands pélerinages hindous au moment de la pleine lune de janvier. Ce pélerinage peut rassembler 2 à 3 millions de pélerins sur une période d'une dizaine de jours. Un bain rituel dans la mer du Bengale, à l'endroit où viennent s'y mêler les eaux du Gange, leur permet de puiser énormément d'énergie positive. Je me réjouis vraiment d'assister à cet événement.
Nous effectuons un long trajet en voiture. Nous nous arrêtons sur un parking où stationnent des camions magnifiquement décorés, comme le sont la plupart des camions indiens..
Nos voitures se garent dans un immense parking où sont stationnées des centaines de voitures de pélerins. Nos chauffeurs vont rester sur place jusqu'à notre retour demain matin car les voitures contiennent nos bagages. Sur l'île, nous n'emporterons qu'un petit sac avec le strict nécessaire.
Nous allons prendre un bateau. En attendant d'embarquer, nous buvons du jus de noix de coco.
Il y a une queue monstrueuse pour embarquer, mais nous arrivons à la doubler en douce. Lorsque le bateau arrive, c'est la ruée. Nous avons des places assises grâce à nos guides. Soudain, je vois une très jeune femme avec un bébé dans les bras et sans réfléchir, je lui cède ma place et me retrouve debout contre la rembarde, serrée comme une sardine. Les autres passagers me sourient gentiment et m'offrent même des bonbons. La traversée est heureusement assez rapide.
Nous débarquons. Une foule attend déjà d'embarquer pour regagner le continent. Les bateaux font des aller-retours incessants tout au long de la journée.
Nous reprenons des voitures pour aller à l'autre bout de l'île où se déroule la fête. Nous nous arrêtons dans le camp aménagé. Sur le toit terrasse d'un grand bâtiment, on a dressé un chapiteau divisé en chambres à l'aide de toiles tendues. J'ai une chambre pour moi toute seule, avec un grand lit : une planche de bois épaisse posée sur des parpaings. Par dessus, un matelas très fin, un oreiller et une couverture. J'ai même des toilettes ! que demander de plus, alors que je m'attendais à un dortoir ? De toutes façons, nous n'allons pas dormir beaucoup.
C'est déjà le soir et nous partons en direction de la plage. Il y a une ambiance de fête foraine, mais sans manèges ! Une foule de pélerins campe un peu partout, nous sommes vraiment privilégiés avec notre hébergement sommaire. Sur la plage, des vendeurs d'offrandes, des mendiants. Des pélerins se baignent, mais pas des milliers comme nous l'avions imaginé.
Nous nous dirigeons vers le temple illuminé comme un sapin de Noël. Des couloirs sont créés avec des tiges de bambou pour canaliser la foule comme dans les aéroports. Le service d'ordre est impeccable. On ne fait que passer devant le temple.
A côté du temple se tiennent les nagas sadhus, nus et couverts de cendre comme à Bénarès, mais en bien plus grand nombre. Je fais une offrande à quelques-uns d'entre eux et me fais à moitié assommer d'un grand coup de plumeau.
Nous rentrons dîner après cette première balade. Dheeradj nous propose de retourner à la plage vers 2 H du matin. La lune sera à son apogée vers 3 H, il devrait y avoir beaucoup de monde à cette heure-là..
J'essaie de me reposer un peu dans ma chambre, mais il est impossible de fermer l'oeil. On ne peut pas éteindre la lumière violente des néons et un haut parleur très bruyant diffuse des messages et des prières sans interruption.. A 2 H je suis sur le pont !
Nous partons à la plage en tuk-tuk à plateau. L'ambiance a changé : il y a un peu plus de monde dans la mer et la lumière donne une atmosphère féérique.
Il va ensuite nous bénir un par un (il parle parfaitement anglais) et nous donne un talisman. C'est un petit fruit rouge séché qui, lorsqu'on le porte sur soi, donne l'assurance d'une longue vie en pleine santé. Je l'ai malheureusement égaré !
Nous rentrons dans notre "hôtel" et je réussis à dormir un peu malgré la lumière et le bruit.
Dimanche 15 janvier
Le réveil est très difficile. Dans le campement, des dizaines de pélerins dorment où ils peuvent. Après un petit déjeûner sommaire, nous prenons le chemin du retour, tout d'abord en voiture jusqu'au port, puis parqués avec la foule derrière des barrières de bambou. Cette fois, nous ne pouvons pas esquiver la queue et nous attendons le bateau comme tout le monde.
Lorsque le bateau arrive, c'est la ruée. Je suis prise dans un mouvement de foule à faire peur, mais tout va bien nous montons tous sur le bateau sans encombre. Après une traversée rapide, nous retrouvons nos voitures et nos chauffeurs sur le parking.
Nous regagnons Calcutta. Nous serons logés pour nos 3 dernières nuits en circuit, dans un hôtel super chic avec des buffets somptueux, le Peerless Inn.
