Je vais passer 4 jours à Luang Prabang. C'est mon troisième séjour dans cette ville qui est devenue malheureusement victime du tourisme de masse. Je suis un peu déconcertée au début mais je me laisse reprendre peu à peu au charme de cette ville splendide.
Mercredi 17 janvier
Ce matin au petit déjeûner, il y a des croissants excellents ! avec de la confiture ! Il faut bien contenter les touristes Français.
je vais revisiter les temples qui se succèdent tout le long de la rue principale. Dans les ruelles qui y mènent se tient un marché superbe : fruits, légumes, poissons, viande et même des grenouilles vivantes ! Le marché de nuit a fort heureusement disparu (mais il réapparaîtra ce soir).
Le Vat Souvannaphoumaram est le plus proche de la guesthouse. L'entrée est payante (20000 Kips = 1 euro). Ce Vat est l'un des plus somptueux de la ville. Le patriarche du boudhisme laotien y réside depuis le 19e siècle.
Le Vat Xieng Thong sera le dernier que je visiterai aujourd'hui. C'est pour moi le plus beau de tous. Cet avis semble partagé par la foule de touristes qui s'y pressent, mais le site est vaste, cela n'est pas trop gênant. Ce Vat date du XVIe siècle. Ses toits descendent presque jusqu'au sol et sur une de ses façades on peut voir une mosaïque représentant un arbre de vie.
Les murs extérieurs de certains autres bâtiments sont également recouverts de mosaïques représentant des scènes de la vie locale.
Comme j'ai sauté le déjeûner, je vais manger un panini au café/boulangerie le Banneton où se retrouvent tous les Français qui sont incroyablement nombreux à Luang Prabang. La réputation du café n'est pas usurpée, mon panini est absolument délicieux avec un pain croustillant à souhait.
Jeudi 18 janvier 2024
J'avais prévu ce matin d'aller voir le tak Bat et je me réveille spontanément à 5 h du matin. Le tak bat est l'offrande de nourriture aux moines qui défilent dans les rues au petit matin. Il ne faut surtout pas aller le voir dans la rue principale où une foule de touristes irrespectueux vont photographier les moines sous le nez, c'est une vraie mascarade. Mais je connais un endroit où il n'y a personne (sauf moi et les gens du cru qui font leurs offrandes).
Je descends de ma chambre à pas de loup. La grille de la guesthouse est cadenassée, mais une petite porte discrète sur le côté me permet de sortir. Mon coin secret est désert, il est encore trop tôt. Peu à peu quelques donateurs arrivent. Les moines ne vont passer qu'après 5H30, en trois vagues successives. Je prends discrètement quelques photos depuis l'autre côté de la rue.
Je retourne me coucher à 6 H avec bonheur. Après le petit déjeûner, je m'arme de courage pour escalader le Mont Phousi. C'est une colline surmontée d'un stupa doré qui domine la vieille ville.
Avant d'entamer la montée des 329 marches, je vais visiter le petit Vat Pa Huac datant du 19e siècle, qui se trouve juste au pied du mont. Ses murs sont recouverts de fresques figurant diverses scènes historiques. J'en avais gardé un très bon souvenir et je ne suis pas déçue. Les peintures me semblent encore plus belles qu'en 2017.
J'entame l'ascension par un escalier de géant. La montée se fait essentiellement à l'ombre et je suis surprise d'arriver aussi vite au sommet. Le panorama sur la ville est superbe, c'est vraiment une ville préservée. On ne voit aucun bâtiment très haut, la construction de tours étant interdite.
J'avise une femme qui vient d'acheter une minuscule cage dans laquelle est emprisonné un oiseau. Elle va le libérer, en guise d'offrande à Boudha. Je m'empresse de faire de même. La cage que j'ai choisie contient deux oiseaux minuscules qui s'échappent dès que j'écarte légèrement les barreaux de leur cage.
Je vais redescendre par l'autre côté de la colline, que je trouve beaucoup plus intéressant car on y croise des statues de Boudha ou de gardiens du temple à tous les coins d'escalier.
Aujourd'hui, je vais aller revoir les chutes de Kuang Si qui se trouvent à une trentaine de kilomètres de Luang Prabang. Je passe par la Guesthouse pour un van partagé qui ne me coûtera que 100 000 kips (5 euros). Le départ est prévu à 11 H 30, mais comme le chauffeur est un peu en avance, je me dépêche et j'oublie d'emporter à boire. Le ramassage des différents passagers prend pas mal de temps, si bien que nous arrivons aux chutes un peu avant 13 H. Le retour étant prévu à 15 H, il ne reste que 2 heures à passer sur place, c'est un peu court.
Encore une fois, je suis époustouflée par les changements intervenus depuis 2017. Il y a un grand parking situé bien avant le départ du sentier que l'on rejoint dans un petit véhicule électrique. Il y a plein de petites gargotes sur le parking, mais elles ne vendent pas de bouteilles d'eau. C'est une bonne chose pour éviter la prolifération des bouteilles plastiques dans la rivière. J'achète des tranches de pomelos qui feront l'affaire pour étancher ma soif.
Avant de m'engager sur le sentier, je fais une petite visite au centre de conservation des ours.
Je commence à grimper sur le sentier où il y a foule. Au-delà du premier pont, j'avise un panneau indiquant "trekking way" et je m'y engage. C'est une bonne idée, le sentier est très agréable et j'y serai quasiment seule jusqu'à la cascade. En chemin, on traverse plusieurs petits ponts très rustiques.
La cascade me laisse sans voix. Je ne l'ai jamais vue aussi belle. Le couleur turquoise des différents bassins est toujours aussi vive. Quelle merveille !
Je m'engage un peu sur le sentier de droite qui va vers le sommet de la cascade, mais j'y renonce très vite car il est très abrupt et glissant. Comme le sentier de gauche que j'avais emprunté la dernière fois est en cours d'aménagement, je n'irai pas plus haut. De toutes façons, j'ai juste le temps de rejoindre le parking.
Je rentre à la guesthouse vers 16 H; Je vais dîner au bord du Mekong dans un des nombreux restaurants qui s'y trouvent. Le ciel est d'une couleur rouge incroyable.
Ce matin, je vais me promener en ville jusqu'au confluent du Mekong et de la Nam Khan, toujours aussi spectaculaire. Par contre, je ne vois pas les passerelles en bambou qui permettaient d'aller d'une rive à l'autre. Je pense que le niveau de l'eau est encore trop haut, les passerelles seront reconstruites plus tard.
Au passage, je retourne au Vat Sensoukaram, mon préféré, et je découvre à l'entrée, au plafond, des scènes de l'enfer assez gratinées.
Après un déjeûner au Banneton où je commence à prendre mes habitudes, je vais visiter l'ancien palais royal qui est transformé en musée. Pour y entrer, il faut avoir une tenue décente (pantalon ou jupe longue, épaules couvertes). On prête des vêtements à l'entrée.
Pour la visite de l'intérieur du palais, rien dans les mains, rien dans les poches. On doit tout laisser à la consigne et les photos sont interdites. Le palais est surtout intéressant pour la salle d'apparat. Entièrement rouges, les murs sont recouverts de mosaïques en verre coloré représentant des scènes de la vie courante comme au temple Xieng Thong ou des scènes de batailles.
Les appartements du roi et de la reine sont au contraire étonnamment sobres.
A la sortie, on peut voir la collection de voitures du roi, dont 3 américaines imposantes et une DS Citroën en piteux état.
