Nous avons bien dormi, malgré le froid, à plus de 4 200 m d’altitude. Nous allons entamer notre dernière journée de notre excursion et nous sommes tristes de quitter Willy, Flavia et Ixel. Comme j’ai bien apprécié les tisanes de bourgeons “pupusa”, excellentes pour les maux de tête et de dents, Willy m’offre le reste du bocal. Nous ne sommes pas trop pressés parce que nous avons demandé un transfert privé vers le Chili, plutôt que de prendre le bus de 9 h à la frontière. Notre premier arrêt sera pour les geysers du parc. C’est vraiment spectaculaire et il semble que ce le soit encore plus au lever du soleil, quand ses rayons se reflètent dans les gerbes d’eau.
La petite communauté de Polques a aménagé deux bassins d'eau thermale en plein air. Nous hésitions beaucoup à nous baigner dans cette eau à 37°, de peur d'avoir froid en sortant ! En fait, la température est tout à fait correcte en cette fin de matinée, entre 10 et 15 ° probablement. Michèle déclare forfait mais les trois autres y passent un moment très agréable. Pour 6 bolivianos, on a droit à aller une fois aux toilettes et à accéder au bassin. Les vestiaires sont rudimentaires et non sécurisés.
Après les geysers, nous nous retrouvons dans le monde de Dali, comme s’était exclamée une voyageuse, donnant ici le nom du peintre à cette partie désertique.
Ensuite, nous pouvons admirer deux nouvelles lagunes, la blanca et la verde. Celles-ci contiennent des minéraux toxiques, comme l’arsenic et nous n’y voyons donc pas de flamants roses. Par contre, un renard vient nous rendre visite.Flavia nous sert notre déjeuner dans le restaurant d’un hôtel, où Michelle rencontre les deux cyclistes français dont elle avait fait la connaissance à Sucre. Comme nous sommes de petites mangeuses, Flavia leur offre le reste de nos plats. Il fait trop de vent, ils ont décidé d’arrêter leur étape là pour aujourd’hui.
Nous avons rendez-vous à 14 h à la frontière pour le transfert, nous y sommes dès 13 h 30. Peine perdue, les deux voitures que nous voyons arriver ne sont pas pour nous… Il nous faudra encore attendre plus d’une heure avant de voir un véhicule de neuf places s’arrêter près de nous. C’est le responsable d’une agence de San Pedro, un franco-chilien, qui vient nous emmener jusqu’à la frontière chilienne, à quelques km de là. Il dépanne notre chauffeur, bloqué là, en panne d’essene… Au Chili, le 1er et le 2 novembre sont férié, ce qui fait un “pont” de 4 jours avec le week-end. Beaucoup de touristes et vacanciers sont venus à San pedro de Atacama, petit village au milieu du désert, et les pompes sont à sec !!! Le chauffeur nous aide à faire les formalités du passage de la frontière chilienne, qui sont loin d’être simples et rapides… Un premier passage pour tamponner le passeport, un deuxième pour la douane et un troisième pour le contrôle sanitaire. De nombreux produits à base animale ou végétale sont interdits de passage au Chili et nos sacs sont tous examinés. Mon pupusa ne me suivra pas plus loin, tout comme le paquet de noisettes de May.Finalement, un mini-bus accepte de vendre un jerrican d’essence à notre chauffeur et nous pouvons enfin descendre vers San Pedro.
Il fallait s'en douter : si les vacanciers ont épuisé toutes les pompes à essence, ils ont également vidé les distributeurs d'argent. Impossible de retirer le moindre peso. Nous trouvons néanmoins un bureau de change, qui nous offre un taux raisonnable pour nos euros et nos restes de bolivianos.