Ce centre de 350 hectares a été créé en 2001 par des français qui se sont insurgés contre le déclin de l'espèce. Aujourd'hui en collaboration avec le gouvernement, la particularité du centre est qu'il recueille les éléphants blessés, abandonnés ou victimes du trafic illégal pour les remettre sur pied et surtout pour les relâcher dans la nature. Mais ce processus est très long... Les éléphants sont censés être des animaux sauvages mais pour les rendre dociles les hommes enlèvent le bébé à la naissance et une fois privé de sa mère, le maltraite afin de le rendre suffisamment apeuré pour qu'il obéisse au doigt et à l’œil.
Les éléphants dociles d'Asie sont utilisés dans les campagnes pour l'agriculture et pour le tourisme, notamment transporter les imbéciles qui ignorent encore qu'un éléphant n'est pas censé faire ça. La baisse importante de l'espèce vient de là et du fait que les éléphants meurent d'épuisement, d'obésité, de crise cardiaque ou de maladie. Et bien sur il y a très peu de natalité car lorsqu'une éléphante est enceinte, la grossesse dure environ 23 mois et la maman doit s'occuper du petit pendant les 3 premières années. Ce qui fait qu'elle est indisposée au travail pendant à peu près 5 ans... Donc autant vous dire que ça n'arrive pas souvent. On compte environ 200 éléphants dociles au Laos. Les 200 autres sont les éléphants vivants en pleine nature mais leur nombre chute d'années en années à cause du braconnage et de la déforestation.
L'équipe pluridisciplinaire qui travaille ici (vétérinaires, biologistes, cornacs, bénévoles, etc) s’intéresse pour l'instant au problème des éléphants dociles. Ces passionnés récupèrent les éléphants pour les faire évoluer en pleine nature, leur réapprendre à trouver leur nourriture tout seul et à se sociabiliser entre eux pour ainsi leur donner toutes les armes nécessaires pour qu'ils puissent survivre en autonomie.
Donc ici pas de balade à dos d'éléphant, pas de bain avec eux ni de gavage de bananes. Le centre est limité à seulement une vingtaine de touristes par jour. Nous sommes là pour les observer et les accompagner dans quelques unes de leurs taches quotidiennes mais sans interagir directement avec eux.
Ce centre est le seul qui a une politique de conservation de l'espèce dans le but de les relâcher en pleine nature. Les autres centres de protection en Asie permettent en effet aux éléphants d'échapper à l'industrie forestière et aux trimbalages de personnes mais le problème c'est qu'ils sont encore utilisés à des fins touristiques... Donc certes pas de balade sur leur dos mais par contre tu peux prendre le bain avec eux, leur donner à manger plusieurs fois par jour et donc rester à leur contact toute la journée. Evidemment, ils sont mieux traités qu'avant mais ils resteront toute leur vie dociles et ne seront jamais relâchés dans la nature.
Bref ceci étant dit, on a également pris une grosse claque émotionnelle aux contacts des biologistes, vétérinaires et autres bénévoles. On écrit des articles pour raconter nos aventures mais on a aussi envie de partager avec vous certaines de nos prises de conscience.
Beaucoup de problèmes se passent sans que personne ne bouge, en se disant qu’à notre échelle on ne peut rien faire, que c'est à cause des grosses multinationales, des chinois, des américains, des politiciens, etc, que la planète part en vrille. C'est facile de passer son temps à partager des articles sur les réseaux sociaux en dénonçant les autres, par contre rien que d'abandonner son nutella c'est déjà plus compliqué... Notre consommation a engendré cette situation et notre attrait pour le made in China, le bois exotique ou même le nutella, les chips et autres conneries bourrés d'huile de palme entraînent la déforestation de masse et la destruction d'espèces comme l'éléphant, l'orang-outan ou l'ours.
En changeant nos habitudes, on peut avoir un impact sur ces industries qui continuent à faire de la merde vu que les gens achètent leurs produits.
A quoi bon sauver les éléphants si on les prive de leur habitat naturel ! Les grosses mémères (et tous autres bien sur!) comptent sur nous ?.
Pour ma défense car dans votre commentaire bilan je me sens particulièrement concerné... En effet personnellement je mets pas mak de choses sur les réseaux sociaux... Ce qui nous empêche pas de faire pas mal de réajustement dans notre façon de vivre. Nous trions, mangeons local essayons de moins consommer en thermes d'énergies etc. Donc oui nous sommes conscient mais il faudrait que l'impact soit mondial et je parle à tous niveaux... Que ce soit les gens en général comme les célébrités, gouvernements etc. Je sais au moins que nous on fait en sorte de changer tout cela.