7h : mon réveil sonne mais ça fait déjà quelques minutes que je suis éveillé. J’entend mes collègues partir. Je peux me permettre de prendre mon temps car je vais plus vite sur le sentier. J’avale un gros pancake à la pomme recouvert de miel avec un thé. De quoi tenir jusqu’à midi, j’ai même encore du mal à finir.
Je fais le plein d’eau. Ici ils vendent des bouteilles. Mais je ne compte pas consommer du plastique tous les jours. Surtout que j’ai mon filtre. Il me suffit de le viser sur une bouteille de coca et de remplir ma gourde ainsi. Je trouve des sources d’eau très régulièrement, je transporte donc 1,5 à 2 litres maximum. Mon sac pèse donc environ 8kg et varie suivant les vêtements que je porte. Ce matin là il fait 12 degrés à 8h quand je démarre. Je pars en short et teeshirt plus kway car une averse viens de passer. Après une heure de montée je rattrape un couple de polonais aperçu hier. Kamil 29 ans et Anna 28 ans voyage sur plusieurs mois en Asie. On discute et on fini par rattraper le groupe de suédois. Tous le monde souhaite finir la journée à Timang qui est bien connue pour sa vue sur les montagnes enneigés. Je pars devant, je préfère marcher à mon allure, je suis plus à l’aise. Et seul je profite encore mieux du silence et des paysages. Même si bien sûr j’espère les revoir pour le dîner de ce soir. Malheureusement à cause du corona virus il y a bien moins de touristes. Les groupes de chinois ne sont pas là. Et c’est un gros manque à gagner pour les népalais ici. Donc lorsqu’on arrive dans les villages ils sont à l’affût pour faire venir chez eux. Du coup il excite un deal qui s’opèrent régulièrement, c’est que nous pouvons demander à ne pas payer la nuit si l’on mange chez eux. Et parfois même c’est directement les hôtes qui proposent ce marché pour être sûr que l’on reste. Je vois de nombreux paysans travailler la terre. Des hommes des femmes, des jeunes et moins jeunes. Ils semblent utiliser des techniques ancestrales avec les bœufs qui tirent l’outil pour charruer. Ce sont des cultures en terrasses et de nombreux animaux se baladent dans les villages. J’aperçois aussi quelques troupeaux d’ânes, de chèvres et beaucoup de chiens. Je vois aussi les porteurs ou Sherpa. Qui rejoignent les villages les plus isolés en portent la marchandise sur leur dos à l’aide d’une sangle qui passe sur leur tête. Ce sont des surhommes qui ont l’air bien atteint par la fatigue pour les plus âgés. Je fais une pause repas à Dharapani. Il n’est que 11h mais tant pis. Le monsieur appel sa femme qui est dans le jardin et ils préparent les Momo végétariens que j’ai commandé. Je vois même le monsieur revenir du jardin avec quelques feuilles de salade. La c’est du fraîchement couper on peut pas mieux faire ! Le seul soucis c’est que j’attend 40min... et je n’aime pas m’arrêter trop longtemps le midi. Surtout quand la météo est favorable pour avancer ! Heureusement c’est un régale.. avec la petite sauce épicé c’est un régal ! Quand je repars comme par hasard le couple de polonais arrive. Alors je refais un bout de chemin avec eux. Mais je vous les nuages arrivé.. et je veux pas reprendre la flotte. Alors je reprends mon allure et je file visiter le village de Odar. Un de ces lieux où le temps semble s’être arrêté.. Je continue mon chemin et je rencontre un australien qui approche la quarantaine. Il est solo lui aussi. Et on passe par la forêt où on aperçoit encore un singe. Nous sommes à 2600m et nous faisons nos premiers pas la neige. Le décor est sublime. On passe des petits ponts en bois. Puis un plus grand en métal. Comme tous les autres sauf que celui ci a les cotés qui s’affesse ce qui rend la traversée plus stressante ! On fini par arriver à Timang. Une étape de 24,6km et 2000m de dénivelé positif parcouru en 6h52 toutes pause incluse. Je suis en pleine forme. Je ne ressens pas plus de fatigue que ça. Les jambes vont bien et la légèreté de mon sac n’y est pas pour rien ! On cherche l’auberge avec la meilleure vue. Même si c’est couvert ce soir on pense à demain matin. Il n’y a toujours pas de wifi.. tous les villages ont le même soucis. Et j’ai bien peur que certains soient un peu inquiet... Il parait que le village de Chame est desservi par un autre réseau. C’est à 2h d’ici donc j’espère pouvoir donner des nouvelles demain matin ! Il est 16h30, et je vous écris depuis mon sac de couchage... ma montre indique 7 degrés dans la chambre.. j’ai du mal à me réchauffer. Même si je n’ai pas encore toutes les couches de fringues possible sur moi. J’ai quand même quelques craintes, si j’ai froid ici à 2600m qu’est-ce que ça va être quand il faudra dormir à 4450m dans quelques jours.. Je mange encore un énorme Dal Bath pour faire le plein de calories, nécessaires pour la récupération et pour la journée de demain. Mais aussi pour la nuit car notre corps dépense beaucoup d’énergie rien que pour se réchauffer ! Je prend les deux grosses couvertures que je pose par dessus mon sac de couchage. Ma montre est à 5 degrés.. mais jusqu’à combien va-t-elle descendre ??
