Après les villes équatoriennes, il est temps de se pencher sur la nature, l'atout principal du pays. Nous commençons par aller découvrir une toute petite partie du Parc National de Las Cajas, à une heure de route de Cuenca, vers Guayaquil. Le parc, c'est une myriade de lacs de montagne qui sont comme les bijoux dans des écrins rocheux (caja = boite en espagnol). Pour s'y rendre, il suffit de prendre un bus se dirigeant vers Guayaquil et de s'arrêter près de la maison du parc, arrêt Torreadora. Au retour, il suffit de héler un bus, parmi ceux qui passent toutes les 40 minutes environ. Curieusement, il en coûte 3 dollars pour y aller et 1 seul pour rentrer !
Arrivées à la maison du parc, il faut s'enregistrer, en laissant simplement son nom. Il s'agit ensuite de déterminer quelle rando nous allons faire. Comme nous sommes à 3 850 m et que nous ne sommes ni jeunes, ni en pleine possession de nos moyens de marche, il nous faut quelque chose de facile : ce sera le sentier de la Toreadora, de 2,4 km, prévu pour une durée moyenne de 2 h. Le garde nous remet une belle carte du parc, qui couvre 28 544 hectares. Notre boucle y occupe environ 3 cm², autant dire qu'elle n'a rien de précis !
Nous avons de la chance, il fait très beau aujourd'hui, mais ici, on peut expérimenter les 4 saisons en une seule journée. Nous avons donc prévu sous-vêtement thermique, t-shirt, pull, polaire et vêtements de pluie. Nous avons vite chaud et enlevons quelques couches, c'est surtout à cela que sert notre sac à dos, qui comprend également de l'eau et de quoi nous restaurer en cours de route. Vers la fin, nous serons heureuses de remettre nos vêtements chauds, mais nous aurons évité la pluie, qui doit rendre le chemin bien pénible !
Il n'est pas très facile de trouver le bon chemin parmi ceux qui se présentent devant nous et nous ne sommes pas les seules à hésiter. Par chance, nous prenons le bon, car nous arrivons bientôt devant un petit panneau qui s'intitule "Toreadore sendero". Il est parfois facile, avec des planches et des escaliers en bois, mais à d'autres moments, il faut traverser de petits ruisseaux aux alentours boueux ou grimper sur des rochers. Nous avons ainsi l'occasion de contempler le lac (laguna en espagnol) de tous les côtés et d'observer une flore variée, des minuscules fleurs principalement, ainsi que de grandes herbes et des arbres aux troncs dépouillés.
Nous arrivons à la hauteur d'une famille de trois personnes, dont l'homme nous donne un coup de main pour franchir les passages les plus difficiles, les Équatoriens sont décidément très gentils et très attentionnés.
Au final, nous aurons parcouru le chemin en 2 h 30, ce qui nous satisfait pleinement. Nous montons jusqu'au Visitor Center pour nous réconforter avec un bon chocolat chaud et remontons jusqu'à la route pour monter dans le bus qui vient juste de s'arrêter.