Communauté UKUY WASI

Publiée le 28/11/2022
Aux portes de l'Amazonie

Première journée vers l'Amazonie

L'Équateur est divisé en trois grandes entités géographiques : la Costa, côte Pacifique, la Sierra, les montagnes des Andes et l'Oriente (l'est) ou Amazonie. On y rajoute également une quatrième partie : les Galapagos. Nous avons goûté aux deux premières, il est temps de se diriger vers l'Est et de découvrir l'Amazonie, ou au moins sa porte d'entrée. 

Pour commencer ce périple de deux jours, nous partons en compagnie d'une vingtaine de voyageurs, qui ont opté pour une seule journée. Dès notre arrivée à l'agence, nous sommes accueillies par Julian, chef de la Communauté d'Ukuy Wasi (maison intérieure en quichua), chez qui nous serons hébergées. On nous fait essayer des bottes en vue de certaines des promenades que nous aurons à effectuer. Lorsque j'essaie la première, je retire vite mon pied, car il reste de l'eau dedans ! On nous a dit de prévoir une tenue de rechange, je suis déjà contrainte de changer de chaussettes avant même d'avoir commencé ! :)

Juste avant d'entrer dans la province du Pastaza, le minibus fait un arrêt à un point de vue sur le fleuve du même nom. Le site est aménagé pour que les visiteurs puissent se faire prendre en photo dans une balancelle, des nids géants ou une mini-montgolfière.

Le fleuve Pastaza
Julian se contorsionne pour photographier Aurore suspendue dans les airs

Cascade Hola Vida

Le deuxième stop est beaucoup plus intéressant : il s'agit d'une longue balade en forêt jusqu'à la cascade Hola Vida. Pour cela, nous chaussons nos bottes (j'en ai reçu une nouvelle paire). En chemin, nous avons déjà un aperçu d'Amazonie : végétation dense, nombreuses fleurs et nos premières fourmis voyageuses, en train de transporter les petits bouts de feuilles qu'elles ont découpés. Lors du passage d'un gué, Julien nous fait un masque d'argile.

À la première occasion d'étrenner mes bottes, j'ai la désagréable surprise de constater que la semelle de l'une d'elle est percée. Décidément, mon stock de chaussettes risque d'être trop juste !

Toujours fan d'eau froide, Aurore plonge dans la cascade, qu'elle trouve moins froide que le bain d'hier. Je me contente de prendre des photos...

Flore le long du chemin
Fourmis voyageuses
Masque d'argile
Baignade en cascade

Repas du Pastaza

Nous nous arrêtons ensuite au bord de la route, dans un restaurant ouvert de tous côtés, où l'on nous sert la spécialité locale : le maÏto, du poisson cuit dans des feuilles, accompagné de galettes de manioc (Yuca), un délice. Le manioc est très couramment utilisé aussi, au moins autant que les pommes de terre (frites mises à part).

Nous prenons congé du reste du groupe et le minibus nous conduit jusqu'à Kotococha, l'ensemble de communautés indigènes, dont fait partie Ukuy Wasi. Julian nous installe dans notre cabane, composée de deux chambres, avec un lit recouvert d'une moustiquaire. Celle-ci s'avère indispensable, même s'il n'y a pas de moustiques ici, mais quantité d'insectes variés, plus ou moins gros. Ils peuvent aisément pénétrer par le plancher, dont les planches sont disjointes et donnent sur un espace vide, pour éviter l'humidité. Il y a l'électricité et les toilettes sont un peu plus loin. Même si elles sont équipées d'une chasse d'eau, alimentée par un réservoir de recueil des eaux de pluie, il est préférable de jeter un seau d'eau. Pas d'eau pour la toilette, il y a un robinet extérieur près de la maison commune, à quelques dizaines de mètres. Nous sommes en véritable immersion dans la vie indigène.

Nous pouvons nous promener à notre guise dans tout le domaine d'Ukuy Wasi, mais Julian revient bientôt nous voir et nous préférons découvrir les lieux avec ses explications. Nous sommes agréablement surprises par l'état de propreté des lieux, ainsi que par le soin apporté à aménager les différents sentiers. Nous avions été choquées de voir beaucoup de plastique traîner dans la précédente communauté.

Maîto
Fleur d'Amazonie
Julian nous emmène au musée
A l'intérieur du musée
Urucum

Maquillage et danses

Nous arrivons dans une sorte de hall, où l'une des filles de Julian, MicKaëlle, 12 ans, nous offre une boisson de bienvenue dans une coupelle, puis nous maquille avec le rouge de l'urucum. Trois enfants nous exécutent ensuite une danse traditionnelle et nous faisons peu à peu connaissance avec bon nombre des membres de la famille. Julian et sa femme ont neuf enfants, 6 filles et 3 garçons, dont un seul vit en dehors de la communauté. Il a 23 petits-enfants. Tout ce petit monde vit dans différentes cases assez proches les unes des autres et se retrouve dans la maison commune au moment des repas. 

Il est pas beau, mon maquillage ?
Avec le musicien et les danseuses
Je me suis même essayée au lancer de flèches
Le magasin de la communauté
Aperçu du village

Repas du soir

Nous sommes invitées à dîner vers 19 h, dans la maison commune. On nous sert un plat de spaghettis façon bolognaise, mais avec du thon. La boisson est faite avec une herbe locale. Le reste de la famille mange une soupe, complétée de riz et de pommes de terre pour les hommes. Tous ne sont pas assis à table, mais mangent assis sur un banc. Les enfants viennent se faire servir leur bol et s'installent où ils veulent pour manger. Il a deux bébés de un à deux mois, dont tout le monde, même les jeunes enfants, s'occupe à tour de rôle s'ils pleurent. L'assemblée s'exprime en quicha, le langage indigène et semble faire le compte rendu de la journée de chacun. Nous prenons congés, mais devons demander de l'aide pour regagner nos pénates, car il fait nuit noire et nous ne reconnaissons pas le chemin, pourtant assez court !

Nous nous glissons vite sous les couvertures, bien protégées par nos moustiquaires, et passons une bonne nuit au chaud.

Notre home
Ma chambre
Le petit pont pour aller aux toilettes
Les toilettes
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