Notre prochaine étape doit nous conduire à Latacunga, d'où partent des excursions vers la lagune de Quilotoa et vers le volcan Cotopaxi, celui qui a une forme conique. Nous avons réservé notre hébergement à l'auberge de jeunesse Café Tiana, connue pour être de bon conseil. A première vue, c'est sympa, nous sommes dans une rue interdite à la circulation. L'auberge est une ancienne maison coloniale, qui servit également à l'armée. Il y a même des chambres dans le sous-sol. La nôtre est entre la réception et l'espace cuisine/salle à manger.. Elle n'a qu'une fenêtre donnant sur l'espace réception et l'éclairage est peu puissant. Bon, heureusement, il y a les espaces communs, avec hamacs. Nous nous renseignons sur les possibilités d'excursion : il est possible de faire une journée à la lagune Quilotoa, qui se trouve à 2 h de route et une autre jusqu'au premier refuge du volcan. Les deux sont au même prix : 70 $, ce qui ferait 35 $ par personne si nous ne sommes que deux.
Nous décidons d'aller à l'office de tourisme, pour explorer les possibilités de s'y rendre par nos propres moyens. Je programme l'itinéraire sur Maps.me et à un moment donné, il me signale que nous sommes arrivées. Nous ne voyons rien qui ressemble à un office de tourisme. Par contre, nous sommes devant un beau bâtiment : la Maison des Marquis de Miraflores. Nous décidons de la visiter, il s'agit d'un musée retraçant l'histoire de la ville. De nombreuses congrégations religieuses y ont bâti des églises à tour de rôle pendant le XVIe siècle : franciscains, dominicains et bien d'autres. Le musée présente également des mannequins des personnages célèbres de la cité, dont la Mama Negra. Avec l'archange Gabriel et deux militaires, celle-ci est la reine de la fête de la Sainte-Vierge en septembre et aussi le 11 novembre pour fêter l'anniversaire de l'indépendance de ville en 1820.
Nous demandons au gardien le chemin pour aller à l'office de tourisme. Il nous désigne la place un peu plus loin. Toujours aucun signe "info" pour nous guider. Nous entrons dans une agence de voyage, qui nous montre le bâtiment d'en face. Il s'agit d'un ensemble de bureaux administratifs et effectivement, il y a un service dédié au tourisme. La responsable ouvre la porte pour nous (nous étions à l'heure de la pause déjeuner) et est enchantée de nous renseigner. Il y a des bus pour Quilotoa et il faut ensuite emprunter une camionnette pour avancer dans le parc. Quant au Cotopaxi, elle nous déconseille vivement d'y aller. Il est hautement surveillé depuis le 21 octobre, date à laquelle il a rejeté des nuages de gaz et de cendres. Ce volcan toujours actif a déjà causé la destruction de la ville à plusieurs reprises, la dernière grande éruption datant de 1877. Elle est tellement heureuse d'avoir pu nous renseigner qu'elle nous demande la permission de nous photographier, en train de consulter le plan, pour participer à un collage de ses visiteurs. On comprend que ceux-ci sont rares, tant il est difficile de trouver son bureau !
Nous complétons nos recherches auprès d'une agence de voyages, qui demande 100 $ pour les excursions à l'un et l'autre lieu. Notre décision est prise, nous irons à la lagune avec l'agence Tiana.
De retour à l'hostal Tiana, nous réservons notre excursion. Nous n'avons pas l'intention de faire le tour de la lagune, qui demande 4 à 5 heures à des personnes de bonne constitution (cela nous en prendrait sûrement 7) et nous ne voulons pas être un frein pour d'autres personnes. Nous demandons donc à être les seules passagères.
Le matin, à 8 h, William vient nous chercher. Il se révèle tout de suite un guide très complet, en nous donnant des explications sur les points intéressants du circuit. Il nous renseigne également sur la région et ses habitants. Nous faisons une première halte dans un "musée" à Tigua. Il s'agit, là encore, d'une salle d'exposition. Le peintre Julio Toaqui Zatigasi est au travail, il peint sur de la peau de mouton. Beaucoup de ses œuvres sont exposées dans la galerie, c'est un festival de couleurs.
Les marchés jouent un rôle très important en Équateur et nous avons malheureusement raté le plus célèbre : celui de Guamote, qui a lieu le jeudi et est très authentique. Pour une fois, nous avons de la chance, celui de Zumbahua a lieu le samedi et il est possible d'y faire un détour. William nous laisse sur la place et nous attend le temps que nous en fassions le tour. Il s'agit bien d'un marché local, destiné aux habitants du village et des environs. Les vendeuses et les acheteuses (même s'il y a aussi quelques hommes), sont vêtus de leurs habits traditionnels. Il n'est pas très facile de faire des photos en toute discrétion, nous ne voulons pas jouer les voyeuses.
Lorsque nous reprenons la route, nous voyons une jeune femme qui attend un transport sur le bord de la route. Nous signalons à William que nous sommes tout à fait d'accord pour qu'il la prenne avec nous. Il n'osait pas, car les touristes sont sacrés pour lui, mais effectivement il n'y a pas de service de bus sur cette route. Nous sommes très heureuses de rendre ce service, dont nous avons bénéficié il y a peu !
Et nous voici à l'étape finale de notre journée : la lagune Quilotoa.; Cet ancien volcan, actif depuis plus de 200 000 ans, s'est effondré il y a 800 ans, laissant un cratère qui s'est rempli d'eau sur 250 m de profondeur. Il y a toujours des fumerolles qui s'échappent du fond. Les minéraux qui ont été libérés lui donnent une teinte émeraude. Le soleil est là quand nous arrivons, ce qui nous permet de le voir sous son meilleur aspect. Nous sommes à environ 3 800 m, donc le souffle se fait court, même si nous ne souffrons plus du mal de l'altitude. William nous accompagne sur le sentier qui conduit à un premier mirador et nous faisons de nombreux arrêts photo. Nous n'irons pas jusqu'au bout cependant, car il faut encore s'élever. Nous en avons toutefois bien profité !