Depuis notre auberge à Ingapirca, nous avons enchaîné les départs en bus imminents, alors que nous espérions prendre un petit-déjeuner au village ou à Cañar. À chaque fois, le bus était là, prêt à partir. Qu'importe, il y a toujours les vendeurs qui viennent nous approvisionner à l'occasion du passage du bus dans certains villages du trajet. Cette fois, ce sera un bol de riz au poulet (quelques miettes) chaud. De ce fait, nous arrivons très tôt à Riobamba, vers midi, et nous pouvons déjà prendre possession de notre chambre au Merced Plaza. Vraiment pas terrible, pas un seul crochet ou porte-manteau pour suspendre les vêtements. Comme nous avons l'intention de rester encore deux jours, nous nous mettons tout de suite à la recherche d'un autre emplacement. Ce sera le Rio Hotel, mieux placé et bien plus agréable pour 3 $ de plus, incluant le petit-déjeuner.
La grande attraction de Riobmamba, c'est le volcan Chimborazo, à une heure de route. Il y a au moins deux façons de l'admirer : faire le tour, pour le voir sous toutes ses faces, ou grimper sur son flanc jusqu'à 4 850 m, en véhicule, puis éventuellement faire un trek pour atteindre le sommet à 6 268 m. C'est le plus haut sommet d'équateur et, compte tenu de sa position géographique, celui qui est le plus proche du soleil. Bien sûr, nous n'envisageons pas de faire ce trek ! Nous partons à la recherche de l'office de tourisme et, arrivées tout près, voyons une agence de tourisme. Nous y entrons pour voir ce qu'ils proposent et ils prennent nos coordonnées pour qu'une guide nous rappelle et nous fasse une offre. À l'office de tourisme, on nous indique qu'il est possible de prendre un bus depuis le terminal, de lui demander de nous déposer à l'entrée du parc et, de là, prendre un véhicule tout terrain pour couvrir les 8 km jusqu'au premier refuge. Au retour, on peut continuer notre route jusqu'à Ambato, pour voir le volcan depuis sa base.
De retour à l'hôtel, nous avons un appel de Diana, la guide, qui propose de nous monter jusqu'au refuge pour 35 dollars par personne. Cela nous parait nettement plus confortable que la solution préconisée par l'office de tourisme et nous acceptons. Elle passera nous chercher à l'hôtel à 7 h 30, la météo étant généralement plus favorable tôt le matin.
Diana vient nous chercher à l'heure dite, nous déposons nos bagages au Rio et prenons la route. Le courant passe très bien. Grâce à Aurore qui parle espagnol couramment, nous pouvons obtenir moult informations sur la région. Elle nous propose de nous joindre cet après-midi à un groupe de journalistes, à qui elle fait visiter la ville. Parfait ! Et le lendemain, ils se rendent dans la communauté indigène de La Moya, nous pouvons également y aller et même rester dormir sur place et participer à la rentrée du bétail. Nous sommes aux anges !
Première rencontre sur la piste qui mène au refuge : une paysanne conduit son troupeau d'alpagas dans un nouveau pâturage;. Nous les dépassons, puis nous arrêtons pour les prendre en photo, avec l'accord de la gardienne.
L'Amérique du Sud a ses camélidés, plus petits que les chameaux et dromadaires : lamas, alpagas, guanacos et vigognes. Les deux premiers sont élevés, tandis que les deux autres sont sauvages. Peu après avoir croisé le troupeau de lamas, ce sont les vigognes qui font leur apparition.
Nous atteignons bientôt les nuages, et le désert rocheux prend des allures fantasmagoriques. Sonia conduit avec dextérité, malgré les pièges du sentier et le peu de visibilité. Bientôt, nous avons notre récompense : le sommet du seigneur du lieu est enfin visible ! Nous faisons une longue pause photo, puis continuons jusqu'au refuge. Le trajet depuis le parking est difficile : nous sommes à 4 850 m et la respiration se fait courte. Nous avançons à pas lents et Sonia nous conseille d'aller boire un chocolat avant de gravir les marches qui montent à une pyramide célébrant le bicentenaire de la naissance de Simon Bolivar (1783). Aurore et Sonia vont jusqu'au but, je m'assois à mi-chemin, tout essoufflée.
En redescendant du Chimborazo, Diana s'arrête sur le bord de la route, pour nous montrer le canyon de la Chorrera. La fonte d'un glacier, autrefois issu du Chimborazo, a formé cette vallée impressionnante, où coule une mince rivière, qui bénéficie de l'eau des cascades qui se jettent du sommet du canyon. Sur le parking, on peut voir une source naturelle jaillir.
Voilà qui termine la matinée du 18 novembre. Rendez-vous dans quelque temps pour le City Tour de Riobamba !