Après la découverte de Luang Prabang cap au nord-est pour 4 jours en direction de deux villages nichés le long de la rivière Nam Ou et entourés d’immenses massifs remplis de végétation dense : Nong Khiaw et Muang Ngoy. Et ce sont 4 jours totalement dépaysants et géniaux qui se sont déroulés.
A Muang Ngoy, le village le plus éloigné (à seulement
quelques dizaines de km du Vietnam et à peine plus loin de la Chine), c’est une
réelle sensation de bout du monde qui s’est offerte à nous : pas de route
goudronnée, pas de voiture, seulement un petit nombre de guesthouses et de
restaurants disséminés autour d'une unique rue. Et quelle situation
géographique ! Une vue à couper le souffle dans tous les sens, un peu
comparable à des « fjords tropicaux », le tout baignant dans une
tranquillité rare (CF photo ci-dessus).
Nous avons occupé ces deux jours avec plusieurs petites marches dans le secteur à la recherche de viewpoints et de grottes mais également à se réchauffer le soir autour d’un feu de bois (il a fait plutôt froid, une fois n’est pas coutume).
C’est à Nong Khiaw que nous nous sommes le plus activés, avec dès le premier jour une après-midi mémorable. Nous nous sommes lancés à 3 (Emilie est restée se reposer sur le balcon de notre bungalow) dans un parcours du combattant dans la jungle, et nous en avons eu pour notre argent ! Après presque 1h sur un tracteur customisé nous voilà au départ de notre parcours quand d’un coup une pluie diluvienne s’abat sur nous. Peu importe, nous nous lançons dans une série dantesque de tyroliennes de plusieurs centaines de mètres de long (jusqu’à 400 mètres) en esquivant les branches de bambous tout en essayant de freiner sur le câble détrempé. Quel pied ! Malgré la pluie, nous avons par la suite traversé un ravin sur un pont de singe, longé une rivière sur un filet, descendu des échelles au-dessus du vide et fait du rappel de plus de 20 mètres de hauteur qui s’apparentait plus à du saut à l’élastique avec arrêt à 1 mètre du sol qu’à une simple descente en rappel.
Une expérience hallucinante et exceptionnelle, surtout quand la pluie a fait place au soleil au milieu du parcours, nous dévoilant une vue sublime sur la vallée brumeuse. Alors que nous pensions que le petit trek de fin serait un simple décrassage, il s’est avéré être une épreuve assez rude. En effet outre le sol très glissant ou les passages des rivières sur 3 bambous trempés, c’est du sous-sol que venait le danger : des centaines (je n’exagère pas) de sangsues absolument partout, qui s’agrippaient sur nos semelles à chaque pas pour remonter vers nos jambes ou rentrer dans les mailles des chaussures. Pause toutes les minutes pour se débarrasser des visiteurs parasites.
En résumé une expérience incroyable, pas facile mais très grisante.
Le deuxième jour nous avons repris notre activité fétiche de
Nouvelle-Zélande : le kayak ! Et une nouvelle fois la journée fût
géniale, à pagayer au milieu de cette paisible rivière entourée de ce décor de
rêve. Avec de temps à autre une famille de cochons sauvages qui venait se
désaltérer ou des buffles qui se baignaient sereinement nous nos yeux. Et
pour conclure ce tableau idyllique : l’arrivée en fin de journée sous les derniers rayons du soleil...
Ces quatre jours au bout du monde furent grandioses malgré le froid presque glacial la nuit. Cette région est superbe et la
quiétude des lieux invite à flâner, découvrir les villages, naviguer sur la
rivière ou juste s’allonger pour profiter de ce spectacle unique.