L'année dernière, nous n'avions fait qu'une après-midi dans cette superbe ville qui nous avait fait très forte impression. Nous avons retrouvé exactement la même place de parking, mais pas la paranoïa du virus! Nous étions ravis de retrouver Stockholm!!!
J1: le quartier SoFo
À peine arrivés, nous avons profité du temps qu'il nous restait avant le soir et de la météo clémente pour aller faire un tour dans un des quartiers emblématiques de la ville, réputé pour avoir été le quartier des ouvriers au XIXème siècle et qui est maintenant devenu le quartier branché de la capitale de Suède, à l'image de SoHo pour New York (on ira faire la comparaison nous-même!) Et même s'il n'y avait pas beaucoup d'animation en cette fin de dimanche après-midi, l'atmosphère qui y règne est agréable. On y retrouve beaucoup de galeries d'art et de bars tous plus branchés les uns que les autres. Nous avons continué notre visite de l'île Södermalm, nous avons fait le tour des clochers et avons fini par aller manger un burger sur le quai qui sert de marché aux puces les dimanches avant de regagner notre maison sur roues dans notre jardin de béton, et ayant tout de même fait plus de 10 kilomètres!
Après le rituel matinal de la balade et de la gamelle, nous avons regagné le cœur de la ville en métro et avec Bucky! Car oui, dans ce pays, les chiens sont acceptés sans muselière dans les transports en commun. Il suffit simplement de respecter les wagons où ils sont tolérés. Notre chien a donc pu admirer la vue sur la ville en traversant le pont depuis les fenêtres du métro.
Une fois dehors, nous avons pu arpenter ce quartier et ses petites îles dans les moindres recoins. En effet, l'an dernier, nous n'avions fait que passer rapidement, dérobant quelques photos à la volée. Cette année, nous avons préféré mettre l'accent sur le vieux centre et pas le moderne car nous nous étions beaucoup plus baladé dans le centre moderne l'an dernier.
Nous avons donc fait le tour des grands bâtiments de la ville, du palais royal aux musées, jusqu'à l'île de la justice, siège des tribunaux et cours d'appel de Stockholm.
Il était extrêmement agréable de s'y promener car le dédale de ruelles offre de multiples surprises et, de places en statues, nous apprécions particulièrement l'ambiance de cette ville qui respire la sérénité et l'envie d'y rester.
Comme dans toutes les grandes villes européennes, Stockholm n'échappe pas au florilège de musées. À Oslo l'an dernier, nous en avions fait un très grand nombre sur 4 jours. Mais désormais, notre nouveau compagnon à quatre pattes nous limite un peu dans la pratique de visite intensive de lieux de culture.
Nous avons donc ciblé 2 établissements et avons pris les transports en commun, laissant Bucky garder le camion pendant quelques heures.
Le premier musée fût l'emblématique musée Skansen. Parc à ciel ouvert, il offre de multiples activités et doit regorger de monde quand il fait beau. Mais en cette fin d'été, le ciel couvert et le parc fermant ses portes pour l'hiver la semaine suivante, il n'y avait pas foule. Nous avons donc pu profiter du musée de la mer sans se bousculer, des animaux nordiques aux premières loges et des bâtiments scandinaves sans intrus sur les photos!
À deux pas de là, nous nous sommes ensuite rendus au musée Vasa. Ce nom n'est pas anodin car c'est celui de la grande dynastie suédoise (à l'instar des Habsbourg pour l'Autriche) qui donna également son nom au plus grand bateau de la flotte royale construit entre 1626 et 1628.
Ce navire était le plus grand de son époque et a nécessité plus de 1000 chênes pour sa construction (à tel point qu'une loi régulant l'abattage de ces arbres avait été promulguée) il a aussi fait venir des sculpteurs de toute l'Europe afin d'orner de plus de 700 statues la coque du navire. En bref, le chantier fût colossal. Mais le jour de sa mise à l'eau, devant la population locale et des émissaires étrangers, il ne parcourut pas un mile marin (1,8km) avant de chavirer et de couler en une quinzaine de minutes, emportant avec lui plus d'une trentaine de personnes, sur la centaine à bord, dont des femmes et des enfants.
Le bateau avait tout simplement été mal conçu. Trop haut, trop mince et avec un centre de gravité trop élevé, il n'aurait jamais survécu à une simple bise. L'enquête qui suivit afin de trouver un coupable pour le roi, qui voulait son imposant navire au plus vite, fût classée lorsqu'il fût évident que personne n'était réellement en cause dans cette conception, le Lion du Nord lui-même ayant apporté des modifications aux plans.
Ce naufrage fût aussi spectaculaire que sa récupération. En effet, même si 30 ans après, grâce à un système d'hommes embarqués dans de simples cloches de métal, une cinquantaine de canons furent récupérés, le Vasa resta enfoui pendant 333 ans par 32 mètres de fond dans l'ouverture du port de Stockholm. Mais en 1961, après le travail titanesque des plongeurs (qui portaient le même scaphandre que Tintin dans ''le trésor de Rackham le Rouge'') pour creuser 6 tunnels sous la coque pour y faire passer d'épais câbles d'acier, les suédois réussirent à faire émerger l'épave.
Depuis lors, le Vasa est le plus grand navire de cette époque jamais conservé. Et même si les scientifiques ont dû faire face à des défis techniques (le glycol ayant servi à remplacer l'eau dans le bois a aussi permis à la rouille des vis de se répandre dans le bois...) Il est possible d'admirer l'édifice sous toutes ses coutures au milieu d'un hangar rempli de vitrines, d'animations 3D, de reconstitutions et de maquettes extraordinaires.
J'en profite pour parler également de l'emplacement du musée dédié aux femmes à bord des navires à cette époque et plus largement dans la société suédoise. Pour la faire courte, ce ne sont pas les sources qui manquent pour en parler. À la place, le choix a été fait d'évincer purement et simplement leur importance au sein de l'enseignement et de la mémoire collective.
Vous l'aurez compris, ce musée nous a fait une très forte impression, à l'image de celui d'Oslo, le Kon Tiki, où se trouve le bateau en balsa sur lequel un norvégien a traversé le Pacifique...
