Cette ville est connue pour sa mine de cuivre qui a alimenté toute l'Europe pendant 1000 ans (⅔ de tout le cuivre en provenait) et pour le minéral rouge, résidu de l'extraction, utilisé comme colorant.
Une visite dans les entrailles de la terre
Après avoir atteint notre parking en ville pour la nuit, nous avons réservé nos places pour la visite de la mine le lendemain à midi. Le temps était de notre côté, malgré un sacré vent, mais on ne le voit pas sur les photos!
La guide, après nous avoir coiffé d'un casque de chantier et d'une cape oranges, nous a fait descendre à 55m sous terre, sur les plus de 200m que le puits principal parcours jusqu'au fond de la mine, pour nous raconter la légende de cet endroit.
En effet, la légende raconte que le bouc d'un berger serait revenu un jour avec les cornes rouges, couvertes de la terre qu'il avait gratté. Le berger aurait alors décidé d'aller voir avec son animal l'endroit où ce dernier serait allé chercher cette terre. En arrivant au pied de la montagne, une immense femme, qui se tenait au sommet, lui aurait lancé un énorme rocher qui aurait dévalé la montagne et aurait emporté le bouc du berger. Au moment de lancer une nouvelle roche en direction du berger, ce dernier lui aurait demandé la raison de ces actes. Le femme lui aurait alors révélé qu'elle avait promis à son défunt époux de protéger le trésor, et de tuer quiconque s'en approcherait. Elle aurait alors confié au berger qu'elle était lasse de cette mission et de ces meurtres. Le berger lui aurait alors proposé de veiller sur la montagne à sa place, délivrant ainsi la femme de sa funeste mission.
C'est de cette manière que la mine aurait été découverte et aurait commencé à être exploitée. Il n'en demeure pas moins que cet endroit allait devenir d'un enjeu économique capital du Moyen-Âge à l'aube du XXIème siècle. À tel point qu'au milieu du XVIIème siècle, 70% de la production mondiale de cuivre provenait de Falun! Après avoir été inscrite au patrimoine mondial de l'UNESCO en 2001, son activité se limite à la seule production du rouge de Falun.
Cette mine est spectaculaire. Et bien que l'électricité y ait été amenée afin d'alimenter les quelques chiches ampoules du parcours, l'endroit est resté dans l'état où elle était à la fermeture, en 1992. Chaque chambre a son histoire et sa particularité, et la plupart des rois de Suède sont venus graver leur nom sur un mur dans la roche d'une immense caverne.
L'exploitation du cuivre dans la mine de Falun a connu toutes les transformations possibles au cours du temps, au gré des avancées techniques et technologiques. En effet, les atouts géopolitique et économique que représentaient cet endroit lui a valu de bénéficier de toutes les avancées les plus modernes et a même permis de faire progresser les recherches en terme d'ingénierie et de mécanique. Mais au tout début, c'est avec le feu que le cuivre était extrait. Ainsi, un feu était allumé au pied d'une paroi et on le laissait brûler plusieurs heures dans le but d'assécher la roche au-dessus. Une fois sèche, elle s'effritait et les débris étaient remontés à la surface afin d'y être exploités. Les seaux d'amas rocheux étaient triés à la main par des enfants guère plus âgés de 6 ans. Les morceaux prometteurs et riches en minerai étaient mis au feu, à fondre doucement en braises, en veillant à ce qu'il n'y ait pas de flammes. Le liquide qui s'en échappait était alors recueilli, le cuivre était extrait de la montagne.
Les forges chargées de faire fondre la roche dégageaient de la fumée, créant un gigantesque nuage noir enveloppant toute la ville et visible à des kilomètres. La célèbre reine Kristina de Suède aurait d'ailleurs déclaré à propos de ce nuage ''pourvu qu'il ne s'estompe jamais!''
Après un petit tour à la boutique, et notre bouc et rouge de Falun sous le bras, nous sommes repartis vers le nord et le cercle polaire arctique!
