Nous voici enfin arrivés à l'extrême Nord de notre périple européen, accueillis en grandes pompes par de superbes aurores boréales dès la première nuit!!!
28 septembre: arrivée et installation
Nous avons gardé un bon rythme après Falun. Ce qui fait que nous sommes arrivés plus tôt que ce que nous avions prévu à Kiruna, et tant mieux car le soir même, les aurores boréales nous ont souhaité la bienvenue!!! Elles n'étaient pas aussi impressionnantes et fortes que celles que nous avions eu la chance de voir l'année dernière, mais ça reste toujours un superbe spectacle.
En plus, il faisait quand même beaucoup moins froid que l'an dernier, il y avait beaucoup moins de lumières qu'au pied de la piste de ski et Alexandra a réussi à dompter son appareil photo pour trouver le réglage optimum à la capture de ce phénomène géomagnétique.
On est restés jusqu'à assez tard dehors, le nez en l'air.
Les prévisions météo des prochains jours n'étaient pas du tout en notre faveur là où nous étions, à Kiruna. Aussi avons-nous décidé de nous rendre à Foldvik en Norvège, situé à seulement 240km de nous! Et nous avons bien fait car cette plage au bord du lac était très sympathique et nous a permis de voir des aurores boréales 2 soirs !
Alors oui, me direz-vous, c'est bien joli de nous raconter les nuits où il se passe quelque chose, mais le reste du temps, vous faîtes quoi? Eh bien pas grand chose, en effet.
Vous vous doutez bien qu'on doit quand même sortir pour promener Bucky (c'est d'ailleurs un des critères essentiel au choix d'un endroit où s'arrêter) et moins on a prévu d'activités dans la journée, plus il faut sortir le monstre! Car même s'il se comporte admirablement bien, au bout de 3 heures avec nous sur la banquette du fond, ça commence à être long. Alors on multiplie les sorties aux alentours, et plus il fait bon, plus elles sont longues!
C'est aussi une manière de profiter de la nature et des paysages qui nous entourent.
L'embêtant avec les aurores, c'est qu'il faut que le ciel soit dégagé pour pouvoir les observer, car elles passent bien au-dessus des nuages. Nous avons donc recoupé les informations de différentes applications météorologiques afin de maximiser la possibilité qu'elles apparaissent. Certaines applications dédiées aux aurores et à la météo sont d'ailleurs extrêmement bien faites, intuitives et fiables dans leurs prévisions.
Et s'il n'y a pas encore de neige à cette époque de l'année, c'est quand même l'automne. Les nuages sont donc souvent de la partie, surtout en journée, et il faut faire avec et guetter la moindre soirée d'éclaircie, comme ce soir du 1er octobre.
Malgré quelques gros nuages (sûrement des traînards qui n'ont pas compris le concept de ''ciel dégagé'') les clichés sont réussis et le phénomène toujours aussi fascinant.
Je n'ai pas besoin de vous rappeler que notre mode de voyage nous permet une assez grande autonomie. Et à part pour aller acheter des bières pour le maître et de la viande pour le chien tous les 4 jours, on peut rester au même endroit sans bouger. Au pire des cas, il faut qu'on trouve un endroit où vider les WC chimiques une fois par semaine. Mais à part ça, nous pouvons rester en autarcie plusieurs jours d'affilée, sauf imprévu.
Et c'est ce qui s'est passé cette journée de vendredi 8 octobre. En effet, nous avons remarqué que la tension de nos batteries auxiliaires (qui alimentent en électricité : le chauffage, la pompe à eau, la lumière, les prises 12V) baissait dangereusement, au point de ne même plus remonter lorsqu'on allumait le moteur (car la batterie moteur est reliée aux batteries auxiliaires et peut recharger ces dernières).
En fait, on a eu un tel mauvais temps depuis notre retour de Norvège il y a 3 jours, que le panneau solaire n'est pas parvenu à recharger les batteries auxiliaires sur lesquelles il est branché. Et de notre côté, on a aussi un peu abusé en laissant le convertisseur 12V/220V allumé trop longtemps pour recharger l'ordinateur.
Bref, en conséquence de quoi, nous avons décidé de rouler dans le but de voir si un régime moteur plus haut que le ralenti sur une durée plus longue que le temps d'une balade permettrait de faire remonter la tension des batteries. Après 1 heure de route en cette fin d'après-midi, pas de changement, la tension n'était pas remontée. Nous avons donc cherché à vérifier les fusibles du coupleur séparateur, qui étaient en bon état, avant de reprendre la route.
L'avantage de la Suède, ce sont ces centaines de kilomètres de ligne droite à travers les sapins. Il n'y a donc pas de rond-points, de gros virages ou de villages qui nous obligent à ralentir. Et c'est à 90km/h que nous sommes arrivés à Gällivare en pleine nuit, à 21 heures, pour constater que la tension des batteries auxiliaires avait encore baissé...
À ce stade, les doutes se portent sur le coupleur séparateur qui serait mort, ou sur une tension trop basse des batteries ayant entraîné leur dégradation (le point de ''non-retour'' après lequel elles continuent de se décharger) mais en tout état de cause, il fait 7 degrés à l'arrière, le chauffage au gaz étant enclenché à l'électricité, il ne se met pas en marche en dessous d'une certaine tension (que nous avons déjà dépassé depuis hier) et à moins de faire fonctionner les brûleurs à gaz toute la nuit, on ne peut pas dormir dans le camion.
Nous décidons donc de prendre une chambre pour la nuit, dans une pension qui accepte les chiens et de reporter la décision au lendemain matin.
Après une bonne nuit de sommeil dans cette charmante chambre, plusieurs options s'offrent à nous, avec des choix plus ou moins durs à faire:
- rentrer d'urgence en dormant à l'hôtel tous les soirs, mais au delà du fait de nous priver de notre dernière semaine d'aurores boréales ici, on serait arrivés bien trop en avance en France par rapport à ma convocation militaire, et ça aurait peut-être été fatal aux batteries qui ne doivent pas rester trop longtemps déchargées si on veut pouvoir les récupérer. Solution d'extrême secours en urgence donc...
- changer de batteries auxiliaires, donc trouver un garagiste qui parle anglais, qui puisse nous faire la réparation et surtout payer 2 bras et demi les 2 batteries gel. Solution de dernier recours si aucune autre solution ne fonctionne...
- tenter de recharger les batteries et acheter un chargeur de batterie fait pour. Ce qui, de tous les maux, est le moindre.
Cependant, avant d'aller courir les magasins en cette fin de samedi matin, j'ai décidé d'ouvrir le tableau électrique pour jeter un coup d'œil aux batteries auxiliaires, ne serait-ce que pour y glaner la référence afin d'acheter le bon chargeur correspondant. Et qu'ai-je découvert??? Un fusible cramé sur le porte fusible reliant les batteries au coupleur séparateur!!!
Mon soulagement fût d'autant plus grand quand j'ai remarqué que c'était un fusible dont je disposais de nombreux autres de rechange ! Et qu'en plus la tension est revenue à la normale lorsque je l'ai changé!!!!
En bref, beaucoup d'émoi pour une simple sécurité qui s'est déclenchée, et que nous aurions pu détecter avant même de prendre la route la veille. Mais il faut vivre ce genre de situation afin d'apprendre comment réagir correctement pour les prochaines fois!
Nous sommes donc retournés sur notre parking non loin de Kiruna et avons retrouvé notre routine courses/cuisine/balades Bucky.
La météo n'était guère plus fameuse les jours suivants, aussi avons nous entrepris de faire un peu de route jusqu'à un lac plus au nord. Nous étions seuls une fois arrivés sur cette plage en pente qui ne doit servir que l'été.
Le soir du 12, nous avons vu les aurores les plus fortes de cette année, qui sont passées à la verticale du camion au grand dam d'Alexandra qui a grandement lutté pour cadrer correctement les photos.
Ces aurores étaient plus fortes que celles de l'an dernier. On distinguait clairement leurs irisations du rouge au vert ainsi que leurs chorégraphies, qui ont des mouvements qui ressemblent aux oscillations d'une flamme et à une ombre dansant dans un rideau de lumière.
C'était un spectacle superbe et grandiose un phénomène naturel aussi féerique qu'impressionnant...
Enfin, le 13, les aurores sont retournées là où elles devaient être, au dessus du lac!
Et après avoir gratté l'intérieur du pare-brise ce matin du 14 octobre, nous avons entamé notre descente vers le Sud et nous avons été accompagnés par la première neige du pays! On a eu beau avoir eu le temps de s'y habituer l'année dernière, ça nous a quand même bien fait bizarre de rouler à nouveau sur 5cm de belle poudreuse cette année! Alexandra s'est même offert un petit drift dans un virage pour fêter ça!
