Après une bonne soirée pizza et un grand café dans ce joli petit appartement, nous avons fait route vers le centre dans notre SUV automatique. Une fois garés à deux pas du centre ville, nous avons fait le tour des endroits emblématiques de cette capitale: Alexander Platz, la Fernsehturm, le vieux quartier Saint-Nicolas et la cathédrale, en ne manquant aucun monument sur notre route!
La Fernsehturm, ou tour de télévision, est l'édifice le plus haut d'Allemagne. Construit à l'origine pour fournir une couverture d'ondes radio et télé optimale à la ville, il abrite désormais un musée panoramique ainsi qu'un bar. L'ascension et la visite sont une superbe expérience. Et malgré la météo en demi-teinte, nous avons pu profiter de ce 360⁰ à 200m au-dessus de Berlin!
En rentrant en fin d'après-midi, nous avons fait un court arrêt le long du mur de Berlin, aujourd'hui changé en support artistique à ciel ouvert, au niveau de l'insigne du héros préféré de mon petit frère. C'est son troisième séjour dans cette capitale, et à chaque fois il s'est arrêté à cet endroit pour s'y prendre en photo. On ne pouvait pas manquer ce rituel!!!
Il faisait plutôt beau ce samedi 11 septembre sur Berlin. Un peu couvert, mais la pluie nous a épargné. Nous avons donc pu profiter pleinement d'un nouveau tour de la ville, cette fois-ci en passant par l'iconique Checkpoint Charlie.
Saviez-vous que le nom de ce checkpoint vient du nombre de frontières à traverser? En effet, dès la fin de la guerre, une fois Berlin partagé en protectorats alliés ou soviétique, un citoyen d'un pays allié, bénéficiant d'un passeport dit ''de l'ouest'', pouvait se rendre librement à Berlin est, sous couvert d'un visa, bien entendu. Il devait alors franchir plusieurs frontières. Ainsi, un citoyen français partant de Paris entrait en Allemagne par un Checkpoint Alpha, prenait l'autoroute en territoire russe jusqu'à Berlin ouest où il passait le Checkpoint Bravo (quittant l'Allemagne russe pour entrer en territoire allié - français, anglais ou américain) et devait finalement franchir Checkpoint Charlie afin de pouvoir pénétrer dans Berlin est, en territoire russe à nouveau. D'où la dénomination de ce checkpoint.
Notre promenade nous a ensuite fait passer par la porte de Brandebourg et le Reichstag, en gardant toujours le nez en l'air afin de profiter de la quantité impressionnante des superbes bâtiments de la ville.
De par son histoire, la ville possède un immense mémorial juif sous la forme d'un dédale de blocs de granit de différentes tailles.
Il va sans dire que nous n'avons pas pu visiter tous les quartiers de la ville, ni tous ses bâtiments et monuments emblématiques. Ce n'est pas pour autant que nous avons fainéanté, au contraire! Le compteur affichait plus de 10km chaque jour!
La fin de cette journée fût marquée par l'énorme averse que nous avons subie dans le parc à chiens où nous voulions faire dégourdir Bucky. Une grande déception, mais pas un échec pour autant car nous y sommes revenus les 2 jours suivants!
Le dimanche est synonyme de repos, mais dans une ville chargée d'histoire comme Berlin, il faut savoir faire des compromis et en profiter quand même!
Nous avons donc décidé de programmer une visite du Berlin souterrain dans l'après-midi. Et avant ça, un petit tour au marché aux puces du Mauerpark, expérience incontournable du dimanche berlinois!
Après une heure de déambulation au milieu de stands en tout genre (vêtements, jouets, artisanat, bibelots, peinture, etc...) Et une barquette de street food, nous avons rejoint le point de rendez-vous pour la visite. Nous avions évidemment laissé Bucky à l'appartement. Quelques heures de sieste ne lui feront pas de mal, et nous irons au Dogpark pour lui à notre retour!
Cette visite fût des plus instructive et passionnante. Le contexte a d'abord été planté par le guide: à la fin de la Seconde Guerre Mondiale, Berlin a été découpé en 4 quartiers, français, anglais, américain et russe (à l'instar de Vienne, ce que nous ignorions). La partie ouest de Berlin appartenait aux alliés, tandis que la partie est était sous le commandement de Moscou, comme l'immense majorité du pays et de l'Europe.
Dans la nuit du 12 au 13 août 1961, les soviétiques ont érigé un mur autour de leur partie de la ville, séparant ainsi des milliers de familles. En effet, depuis la fin de la guerre, les couples ne vivaient pas forcément sous le même toit, mais plutôt là où ils pouvaient, chacun dans leur famille respective le plus souvent. Ce mur a donc déchiré de jeunes ménages avec enfant en bas âge, séparé des parents de leurs enfants et bouleversé la vie de tous les berlinois. Les premières tentatives pour ceux de l'est de passer à l'ouest sont aussi incroyables que désastreuses, le guide nous a fait part de quelques anecdotes qui ont laissé transparaître l'immense détresse de ces personnes.
Le mur allié et le no man's land ne sont arrivés que bien après, et ont nécessité de détruire les bâtiments à cheval sur la frontière berlinoise. C'est aussi à cette période que plusieurs berlinois déterminés à récupérer leur famille se lancent dans la folle entreprise de creuser des tunnels depuis l'ouest du mur vers l'est soviétique. Sur plus des 70 tunnels découverts à ce jour, seulement 1 sur 5 fût un succès, et nous avons eu la chance d'apprendre l'histoire des 2 plus célèbres d'entre eux, les Tunnels 29 et 57.
Je ne vais pas pouvoir vous les raconter ici, sinon vous devrez passer la journée à lire (déjà que cet article est sans fin...) Mais internet regorge des explications de ces exploits, et au pire, vous pourrez toujours nous demander de vous les résumer lorsque nous nous verrons! Nous essaierons de nous en souvenir au mieux, mais ce qu'il faut retenir, c'est que ce sont des exploits incroyables, réalisés par des hommes malins, intelligents et déterminés, qu'ils ont bénéficié aussi bien de malchance et de trahison que de coups de pouce du destin et de la chance, et qu'ils ont permis à plusieurs centaines de berlinois de l'est de rejoindre l'ouest libre.
Après avoir dégusté cette grande tranche d'histoire, nous sommes retournés à l'appartement pour sortir Bucky au parc canin.
Ce lundi matin a été consacré au rangement de l'appartement que nous avons rendu à 11 heures avant de nous rendre à l'agence de location afin de rendre la voiture à 14 heures. Pour finir, nous avons déposé Cyril à l'aéroport vers 16 heures pour qu'il puisse prendre son vol retour. Tous ses trajets se sont d'ailleurs bien passés, pas d'annulations ni de retards, aucune mésaventure de météo ou de correspondance, donc tant mieux.
Il a pu regagner son appartement à Bordeaux et organiser son déménagement!!! Ça fait bizarre de voir son plus petit frère se lancer dans la vie active! Encore félicitations à lui!!!!!
En fin de journée, nous nous sommes posés sur le parking du caniparc car le lendemain, une dernière visite nous attendait!
En effet, nous avons fait la visite que nous aurions aimé faire avec Cyril, mais qui n'était malheureusement pas disponible le dimanche. Comme elle avait l'air quand même extrêmement intéressante, nous avons laissé Bucky au camion (oui, une fois de plus, parents ingrats que nous sommes) le temps de l'heure et demie de la visite d'un bunker souterrain de la zone française.
Durant la guerre froide, la menace d'un bombardement nucléaire était dans tous les esprits, et les zones de Berlin sous protection alliées ne faisaient pas exception. C'est pourquoi il a été décidé de mettre en place des abris souterrains. Nous en avons visité 2, radicalement différents.
Le premier était un ancien tunnel de métro en construction et abandonné à cause de la guerre, que les nazis ont réhabilité à la hâte durant la fin de la seconde guerre mondiale. Cet abri ne pouvait accueillir que quelques centaines de personnes et pendant 48 heures seulement. Le système de filtration et de distribution de l'air reposait sur une manivelle actionnée par deux personnes en cas de coupure de courant. Pas d'eau (courante ou en réserve), pas de lits, pas de commodités (WC, douches, cuisine). Le but de cet endroit était de permettre à quelques personnes de pouvoir se mettre à l'abri le temps du bombardement. Au bout des 48 heures de durée de vie du sable de filtration de l'air, ces personnes (contraintes de devoir sortir) auraient été récupérées par des bus afin qu'ils soient emmenés dans une région moins touchée par les radiations. Autant vous dire que cela ressemblait plus à une solution extrême en cas de désespoir total qu'à un vrai plan de sauvetage de la population. De plus, dans la mise en place rapide de cet endroit, les nazis voulaient un abri non résistant aux bombes (preuve écrite à l'appui) et pour cause, il était impossible de renforcer le toit de cet ancien tunnel de métro jamais fini. À la place, ils ont fait construire dans le bunker une série de murs en quinconces, créant ainsi des couloirs zigzaguant jusqu'aux pièces principales, dans le but d'atténuer le souffle de l'explosion d'une éventuelle bombe. Rassurant ...
Le second bunker quant à lui était déjà plus élaboré, offrant la protection ABC (Atomik, Biologik, Chemik) permettant de faire face à la plupart des menaces de bombardements et pouvant accueillir plus d'un millier de personnes. Il s'agissait en fait d'une vraie station de métro réaménagée secrètement. En effet, en cas de menace, les derniers métros entrant dans cette station auraient été stoppés et évacués. Durant les 48 heures suivantes, il aurait été aménagé par les forces de l'ordre (verrouillage des accès par de lourdes portes blindées, installation des lits, mise en place de l'hôpital et de la cuisine, organisation logistique destinée à accueillir la population) avant d'annoncer à la population qu'il y avait un bunker à leur disposition. Là encore, premiers arrivés, premiers sauvés. Pas de priorisation de sauvetage ou de communication préalable. Les nazis comptaient sur les probabilités pour sauver suffisamment d'ingénieurs, de médecins, de mécaniciens, d'enfants, etc... Et tout ce petit monde se serait retrouvé enfermé pendant 14 jours sous terre. Le système de fermeture des portes avait été étudié pour ne pas permettre à des corps d'empêcher la réouverture, l'endroit disposait de toutes les commodités nécessaires à la vie en communauté et le cœur de la station avec les métros à quai servait de lieu de convivialité. Il avait même été prévu de distinguer deux groupes au sein des rescapés, ceux portant la tenue rouge, et ceux portant la tenue jaune. Ainsi, il était possible de faire alterner les activités et ainsi repartir l'occupation des lieux (temps de repas et de sommeil, temps de douche/WC et de maintenance des équipements) en bref, il fallait tenir tout le monde le plus occupé possible durant c'est 2 semaines afin d'éviter au maximum tout problème lié à l'enfermement et faire oublier l'angoisse de la situation.
En soi, ce bunker remplissait son rôle de protection d'une infime partie de la population berlinoise. Mais la suite du plan, après les 14 jours, reposait toujours sur des bus présents à la surface lors de la réouverture des portes pour récupérer tout le monde... Cette partie du plan paraissait quand même extrêmement incertaine...
Quoi qu'il en soit, ces deux bunkers ont servi plusieurs fois durant la seconde guerre mondiale, du temps où Berlin était aux nazis, et étaient prêt à servir après, durant la guerre froide du fait de la menace de bombardement. Le premier bunker que nous avons visité était en zone française, le second en zone britannique.
En revanche et à notre grand désarroi, nous n'avons pas eu le droit de prendre de photos, vous ne pourrez donc pas voir l'intérieur de ces endroits, seulement vous le figurer lorsque je vous le raconterai!
Une fois revenus à la surface, nous avons récupéré Bucky et Marvel et nous avons laissé derrière nous cette immense capitale à l'histoire, aux trésors et aux histoires incroyables pour nous diriger toujours plus au nord, vers Rostock, où un ferry nous emmènera en Suède ce jeudi 16 septembre. À très bientôt!