Split/Trogir, Croatia

Salut les sahariens !

Le soleil se lève ce matin, en présence de Jean. Véritable zombie, l’homme se traîne de rochers en rochers, à la recherche de l’eau disparue… Oui, la rivière a décrue, l’eau fraîche est une simple marre d’eau stagnante. L’aveugle continue à errer, sans but. Il est alors 8h30. Ce spécimen a tenté l’expérience de la tente en plein soleil, et s’est réveillé brutalement, englué dans son duvet, vers 7h15. Il fait trop chaud, l’homme se plonge dans le bain. Pas plus réveillé qu’avant, ce somnambule de la première heure attend sa mort, lentement, lentement… Un visage surgit du van ! Espoir ? Non, deux tourtereaux cuits, qui eux aussi, cherche à rejoindre une belle oasis… Les mammifères assoiffés n’en mènent pas large. La faute à Nicolas Hulot, on aurait dû l’écouter... Finalement, après 10mn d’observation, et 5mn de ‘réflexion molle’, la gente féminine fait savoir que son estomac est encore parmi nous.

Un arrêt dans une supérette, 2 briques de jus de fruits et un gâteau au chocolat, roulé, fourré…au chocolat – Une pause sous un parapet – Elan de motivation

La motivation est un facteur important du voyage. Savoir relancer la machine et s’auto-booster, c’est important. On vous dit ça, mais ce matin-là, le regain de motivation fût un échec.  Notre bat-mobile d’acier roule, pour finalement nous emmener à Medugorje (à 20km de là). 

Medugorje – Lieu-clef de pèlerinage des pays de l’Est – Erigé par les Franciscains au retour des Croisades

Le lieu est bondé de touristes. La cathédrale est remplie. On y officie la messe du dimanche. Tellement pleine d’ailleurs que les retardataires sont entassés à l’ombre, sous les arbres, sur le parvis, afin de suivre la cérémonie, via les enceintes extérieures. Le lieu est dédié à la vierge Marie, et aux miracles survenus depuis une trentaine d’années. Une scène extérieure de forme semi-circulaire permet des célébrations plus importantes en extérieur. Nous continuons notre chemin jusqu’au Brdo ukazanja, qui domine le plateau. On y accède à pied, en 20mn de marche, sur un magnifique sol de pierres polies par le passage des pèlerins. Une statue de Marie de Nazareth, entourée d’une étoile de barrières, surplombe le site. Je confie quelques petites choses dans ma prière pendant que les zouaves se reposent à l’ombre d’un pin. Bien entendu, mon temps de réflexion est écourté par les touristes non-catholiques venus prendre quelques clichés dudit monument. Les perches à selfie sont de sortie, et les duckface aussi… Insupportable vision de marginalisation d’un lieu de culte, nous redescendons au van-four. Depuis Mostar, nous sommes entrés dans l’Herzégovine, à majorité catholique.

4l d’eau plus tard – route sous une chaleur tropicale – « Quand est ce qu’on mange ? » Ah non ! Elle ne perd pas le nord – ou plutôt la direction du transit stomacale

Nous redescendons sur Neum, fameuse avant-garde de la ‘bande bosniaque’, qui sépare la Croatie en deux. Oui, ces petits loups se sont battus pour leur deux kilomètres de plage ! Les montagnes et collines s’enchaînent, à perte de vue. Pas moyen de déceler ce liquide, qui saura sûrement revigorer les trois marins d’eau douce que nous sommes. Et pourtant, au détour d’une combe, nous apercevons un bras de mer, coincé entre les iles croates et la Bosnie. Adieu indigne corps, le sel de mer nous délivrera. C’est sur une presqu’île que nous choisissons de poser nos fessiers afin de se laisser porter par les flots. On est déjà fatigué… La fin d’après-midi se fait sentir. Il est temps de dormir à l’air libre. Nous rebroussons chemin, nous avons repérés à l’intérieur des terres, une petite église abandonnée, qui pourra faire de l’ombre au van. 

Saucisses fraîches – patate – bière en bouteille plastique d’une contenance (exacte) de 1.854 L – phare dans les yeux

Un petit paysan du coin, qui connaît visiblement bien la réglementation croate vis-à-vis du camping sauvage, nous regarde depuis l’intérieur de son véhicule. 2 mots en anglais pour nous dire de dégager et nous plions bagage. Visiblement, la réglementation, quand elle en arrange certain, n’a pas de frontière. Pourtant, notre spot dodo est un endroit public… Nous reprenons alors la route, vers 23h30. Direction un village, puis un autre, puis encore un autre…pour se retrouver au bout d’une route bétonnée, longeant un étrange lac. A bout de force, nous trouvons un nouveau coin.

Injures – plantage de sardines – dodo – réveil prématuré à 5h, par un second type un peu froid qui regarde dubitatif l’intérieur du van – cette fois-ci ! stop – Nous « campons » sur nos positions – l’homme part, bredouille et énervé

Redodo – réveil du zombie, qui pensait que le bosquet qui cachait la tente allait suffire à filtrer les rayons du soleil… 

Nous retraversons les quelques 20km qui nous séparent de Neum. Plein de nourriture, plein de tout ce qui ne coûte pas cher en Bosnie et qui coûte un bras en Croatie, y compris le diesel à 90 cts/L. Nous passons la douane, tel un vers dans une tranche de gruyère. La route croate s’embellit. Les petites collines bosniaques laissent place à de géants massifs rocheux, bordés de Lacs et rivières  qui s’écoulent dans les vallées, jusque la mer. Un petit arrêt avant le Parc National de Makarska nous mène directement à des balcons bétonnés, en aval des habitations. Il est possible d’y faire des sauts…dans une belle eau claire à 25°C. Le temps pour la princesse blanche de refaire son pelage, en comparaison aux voyageurs habituels du van… ;)

Encore quelques kilomètres pour découvrir notre point d’arrivée pour la nuit : notre premier Airbnb du voyage, dans la petite ville de Stanici. Des voisins sympa, qui n’hésiteront pas à nous filer des rallonges électriques pour brancher notre frigo, qui malgré le 220V, ne rafraîchit guère. Mais bon, ma technique actuelle fonctionne : faire congeler des bouteilles d’eau, dès que possible. Encore quelques minutes pour découvrir aussi  que la Princesse a réellement cru, et ce depuis 2 jours, que les LEDs du van avait une fonction multicolore… Le ridicule ne tue pas ;) Ce soir, on fête notre première maison depuis 2 mois et demi ! Nous en profitons pour demander moultes conseils au plus haut gradé, via Facetime, qui pourra nous conseiller les bons spots de la côte croate : Christophe Bergey. Et puis, notre petite case dispose d’un bon linge-lave. Pas de fil à linge, mais la corde d’escalade fera l’affaire ! Telle une toile d’araignée, nous passons notre soirée à jouer au Yamakasi pour faire l’aller-retour entre notre petit balconnet et la cuisinière !

Appel aux parents – les enfants, partis en colonie de vacances, vont bien – pas encore de cheville cassée – dodo

Petit déjeuner sur la terrasse. Il semblerait que la bouillie d’avoine ne soit pas le festin espéré par notre cher estomac sur pattes. On a bien dormi, la nuit a été venteuse (merci la houle !). Nous remercions nos voisins et partons fissa. Notre premier stop est Split. La vieille ville nous invite à s’y balader. Multiples ruelles pavées et palais cohabitent les uns les autres au sein de la cité fortifiée. Sans grand intérêt, nous repartons à l’assaut de la prochaine belle ville, fortifiée elle-aussi : Trogir. Mais avant cela, petit détour par la presqu’île de xxxx, au bout de laquelle nous nous rendons, pour profiter des plages de galets et de l’eau couleur azur. Le temps pour le conducteur de formater sa fatigue, pendant que Victoire jacasse, rêvant incessamment à voix haute de son donuts-bouée. Finalement, j’arrive à occuper l’enfant avec un nouveau jeu : saluer les piétons, avec des grands signes de mains. C’est simple mais ca fait rire, et surtout ca permet de créer un premier contact avec les étrangers. Seulement quand les passants ne vous regardent pas étrangement. Le mioche a trouvé une nouvelle occupation, et sourit à nouveau. Puis l’enfant a soif. Cette fois-ci, nous ne refusons par le bon breuvage brassé d’une taverne… Tout ca, après avoir visité Trogir, qui vaut largement plus le détour que Split. La presqu’île, qui ressemble à celle de Lyon, est entourée de murailles. Les vestiges d’une ancienne cité médiévale donne le ton de la visite. Heureux comme des poux, il est temps d’aller chercher le reste de la colonie de vacances à l’aéroport : Mlle Sophie Guerin. Et son fameux ‘vol direct’ dont la première escale, après un départ de Paris, fut Stockholm… Mais ne me demandez pas pourquoi… 30mn de retard après, nous retrouvons le pingouin, toujours aussi blanc que d’habitude…

Route jusque Zadar – Second Airbnb – Les enfants sont attachés, mais ils ont faim – l’idée d’installer un grillage pour animaux entre le conducteur et l’arrière du véhicule surgit – Mais que peut-on faire face à ces deux sourires diaboliquement angéliques… puis, viennent le tonnerre et la pluie, pour parfaire l’idée que la nouvelle arrivante se faisait de la Croatie – Apeurée, la fillette se recroqueville dans les bras de papa – Absence de copilote pour Alexis – Enfin, il reste victoire, mais pour elle la boussole donne la direction des étoiles – Bienvenue chez les bisounours

Accueillis dans le Booking que nous avons réservé, notre hôte Dominik n’hésites pas à nous amener quelques bières et du jus de fruits, pour nous souhaiter la bienvenue. Sophie, un peu déçue de n’avoir pu voir la mer, nous somme d’y faire un passage le lendemain. La journée a été longue, le repas est avalé rapidement. Trop fatigués pour veiller tard, nous préférons bien dormir pour être en forme afin de profiter du prochain tronçon. Une dernière blague de victoire pour amuser la galerie : qu’est qui est jaune et qui attend ? La réponse dans le lien youtube, joint avec le texte (en-dessous du titre de l’étape).

Chouchou, Loulou, Keur, Amour & Le marchand de sable