On espère que vous êtes bien réveillés ! Parce que nous
aussi ! Le soleil pointe tout juste le bout du nez quand nous nous levons.
Il est alors environ 12h. Vous vous demandez surement pourquoi autant de
repos ? Parce qu’après avoir absorbé 300km de détour pour visiter la
région des églises en bois, nous n’étions pas assez fatigués. Raison pour
laquelle nous sommes partis en « mission urbex », pour finalement
revenir broucouille (comme on dit dans le patelin), du sable dans les
chaussures, et une tête de mineur de fond. On a donc décidé de passer sous
silence cette nuit ‘noire’.
Trèves de pleurs, nous décidons de foncer vers Brasov via
Sighişoara. Parqués, nous profitons d’une fin d’après-midi calme, afin de
visiter le centre-ville historique. Une superbe cathédrale gothique (fermée
malheureusement) domine la place principale, et les cafés attenant regorgent de
touristes venus se réfugier de la pluie ou du beau temps. Du centre de la
place, on aperçoit le nom de la ville écrit en lettres blanches, façon Hollywood.
Ces dernières sont accrochées à la colline surplombant la ville, de laquelle on
peut observer un magnifique massif montagneux du nom de Prahova. Un dernier
détour par une église orthodoxe au toit argenté et le déclin du jour nous
ramène à la réalité : nous nous sommes levés tard, il faut avancer si nous
voulons achever notre visite.
Route sinueuse – mal de cœur - col à 1000m – pente
importante – longue attente à 30km/h – passage du col – larmes de joie –
victoire ! Ah non, Alexis étais rêveur, il pensait à sa moitié.
La route redescend, les valons laissent place à de petits
villages encastrées dans des combes, nichées sur les pants des montagnes. Une
voie de chemin fer suit le torrent qui continue inlassablement à faire sa
trace, pendant que les déchets surfent sur les flots… On relève alors les yeux
et on découvre le spectacle que seule une fin de journée ensoleillée peut
offrir : Des falaises rocheuses vertigineuses sortent de terres pour
toucher les cieux, tandis qu’une croix de 17m de haut, perchée au sommet et
baignant dans les dernières lueurs du jour, domine magistralement le sillon
dans lequel nous évoluons.
Arrivés à Sinaia, nous bifurquons afin de trouver un
affluent propre où faire notre toilette.
Eau à 8°C – cri de fillettes – bol de cheerios en guise de
repas – dodo
9h30. Ce matin, nous souhaitons aller au château royal de
Pélès. Rien à voir avec le château de Bran (autrement dit château de Dracula)
qui est un vrai filet de pêche à touristes. Ici, moins de monde mais surtout un
monument qui a beaucoup plus de gueule. Nous discernons une structure en colombages, supportant des
toits, dont la mosaïque tuilée est de couleur orange et verte. L’intérieur
réserve de nombreuses surprises, à travers chaque pièce à vivre, qui constitue
une unité à part entière du bâtiment. Jadis,
les familles royales roumaines ont aimé voyager et ramener de leurs
excursions des souvenirs inestimables. Ainsi, il est possible de manger un bon
gigot dans une cuisine à la française, ou d’aider les enfants à faire leurs devoirs
dans la salle d’éducation (entièrement doré et très lumineuse), ornée de signes
et puit de lumière scandinave. Et si Madame le veut, le thé sera servi dans la bibliothèque
du Roi, dans de magnifiques fauteuils byzantins ou orientaux…
La vie de château quoi… Reprise de la route – Ploiesti, sur
la route de Bucarest.
Les entreprises françaises sont très présentes ici :
Carrefour, Leroy Merlin, Brico, Casto, Decat’… On a grillé une tête de brûleur
sur nos plaques à gaz. Bien entendu, il faut racheter le même modèle en France.
Pas moyen de trouver un remplaçant sur les équipements de cuisine
traditionnelle. Galère, Galère…
Reprise de la route – Bucarest, capitale de la Roumanie.
On a cru qu’on était arrivés à Lille. Il drache sévèrement.
Et les gens sont en T-shirt et marchent
en prenant une douche. Pas de pression ici. Nous trouvons un P+R en plein
centre, merci les universités. Ou pas… étage -1 a une signification autrement
plus nuisible pour l’homme que pour la voiture. Synonyme de gaz d’échappement
comme de haute température… mais ça nous ne le savons pas encore. Notre brève
promenade nous mènera dans les vieux
quartiers, jusqu’à la visite de l’église Biserica Bruna Vestire, dont les
techniques d’apposition des briques façonnent la forme très spéciale de la
coupole.
La fatigue se fait sentir (je parle de celle de mes doigts
sur le clavier). Il est temps d’aller consommer des calories autour d’un
burger. Soyez vigilants à bien donner un pourboire, quel qu’il soit, si vous
décidez d’y aller. Petit instant de gêne lorsque le serveur nous a demandé
pourquoi nous n’étions pas content du service…On file se coucher. Telle des femmes enceintes ayant des bouffées de chaleur, notre nuit sera courte, mais on
vous laisse deviner pourquoi…
