Ce matin, levé dans le pathé. Sophie est allé réveiller le
compère qui dormait dans la tente, qui apeuré par l’heure sûrement trop
matinal, s’est auto-convaincu que son esprit
lui donnait des visions… Mais l’apparition n’étais pas un mirage, ni une
sainte auréolée… Alexis ne pouvait plus se défiler, ni chercher quelque couverture
pour occulter la lumière (de ma vie, keur keur…). Le ver de terre dans son
duvet a glissé, lentement, lentement… jusqu’au van, pour venir déguster le
petit déjeuner préparé amoureusement… Ce n’est pas facile pour lui, sa moitié
partie il y a seulement 2 jours lui manque atrocement… Inconsolable, nous le
confirons dans nos pensées lors de notre prochain pèlerinage de couple (à la
ginguette, avec un petit verre de blanc…).
Aujourd’hui, direction Ljubljana, capitale de la Slovénie. L’une
des plus petites capitales d’Europe, seulement 268 000 personnes, deux
fois plus petit que Grenoble… Mais avant cela, nous saluons d’un geste amical la
famille allemande rencontrée hier. Nous traversons rapidement la petite vallée
qui nous sépare de la ville, et nous profitons de la matinée, pour flâner dans
les rues. La ville est traversée de part en part par le fleuve Ljubljanica, qui
s’écoule notamment en-dessous du Tromostovje construit par l’architecte italien
Giovanni Picco. C’est le fameux édifice composé de trois ponts en arc. Notre
visite nous mène à découvrir des avenues larges et piétonnes, des maisons
colorées et une ville étonnamment verte, agrémentées de nombreux parcs. Le fort
surplombe la ville, et nous permet d’admirer la place du marché, souvent utilisée
par les commerçants. Notre ressenti sur la ville : ce n’est pas la plus
belle ville d’Europe, mais une capitale à taille humaine, simple, et les
commerçants sont très accueillants. Ça fait du bon de ne pas « tourismer
pour tourismer ». Le voyage est long, on commence à le sentir. On trouve
une ressource d’énergie à profiter non pas de la culture mais du temps passé
ensemble, à partager, ou à rencontrer. Bien entendu, j’entends déjà ma chère
maman me dire qu’elle m’attend de pied ferme à la maison pour un gros câlin et
milles questions… encore un peu de patience, merci ;). Alain, merci pour
la proposition de Barbecue à notre retour, comme ça on pourra temporiser notre
expérience. Et surtout, profiter de la bonne charcut’ française. Le ressenti de
la dernière arrivée ici ? Elle a littéralement mis le frein à main en
arrivant. Non pas parce que le van n’avance pas, non… quand même, il avance… mais
plutôt parce que le rythme du voyage peut être très lent par rapport à un
rythme « normal », et se mesure au gré des rencontres et des obstacles/joies.
Mais, on vous rassure, on ne la fait pas trop pleurer, elle est contente… (Et
elle mange 5 fruits et légumes par jour). Une anecdote sur notre chère
camarade ? Il n’y pas besoin de GPS, elle est capable de trouver le bon
chemin au flair. Le problème, c’est que le flair est souvent attiré par les
« bonnes odeurs ». Merci à notre rat musqué d’avoir dérouté plusieurs
fois Tom-Tom.
Les quelques heures de marches se font sentir. C’est dans
une petite boulangerie que nous trouverons notre bonheur : des petits
pains à l’olive. On en a mangé du pain… et on peut vous dire que ça faisait
longtemps que nous n’avions pas croqué un pain pseudo-français… Il est temps de
repartir, ‘ratatouille’ a regardé le chronomètre, et son avion doit décoller
bientôt. Quelle tristesse de se quitter… quel déchirement (de son point de
vue).
Retour au van – alexis me serre dans ses bras – nous sommes
enfin libérés, délivrés… - Rigolade – Danse de la pluie – coup de chaud – oui,
le soleil tape un peu – 30mn de route – Skokja Loka
Petite ville célèbre pour son château et ses rues piétonnes
pavées et pentues. Un air de tranquillité après le passage de l’ouragan
Victoria-Sofia… Les cours d’eau qui descendent des montagnes sont toujours
aussi limpides, couleur bleu clair, purs… Nous décidons de nous diriger vers le
Parc National des Triglav, au Nord-Ouest du pays, pour y passer notre prochain
tronçon.
Deux choix s’offrent à nous – 40km d’autoroute ou la belle
route alpine – le choix est vite fait – le van n’a pas eu son mot à dire…
La route est magnifique. Elle dévoile des collines superbes,
recouvertes de forêts, et serpente par des châteaux familiaux plus ou moins bien
conservés… Puis la route monte abruptement, jusqu’à un col. Le van toussote un
petit peu (liquide de refroidissement), mais la route valait largement le
détour. Elle nous mène sur une crête, arborée de chapelles montagnardes aux
toits en bois. Nous continuons jusqu’au Lac de Bled… magnifique, mais tellement
touristique en fin d’après-midi, que nous décidons de le visiter le lendemain. ‘Aller,
courage, on trouvera facilement un endroit où dormir ! ». Pas si
facile quand les abords du Parc grouillent de petits poulets grassouillets (et
ceux-ci vous donnent même des amendes à manger…). C’est après 1h de recherche
incessante que nous dégotons THE BON PLAN. A 3m d’un torrent de bonne taille,
une eau parfaitement fraîche (8°C), et un parking pour le van. Je viens de me
souvenir que, lors de la sortie rafting des franco-belges au monténégro, un bar
informel avait dérivé une cascade pour alimenter en eau fraîche des bains, afin
d’y mettre les bières au frais. Et si je faisais la même ? Petit barrage
de pierre, les canettes flottent doucement dans l’eau, qui continue à circuler
via les cavités que je n’ai pas bouchées. Petit film pour nous reposer, en
attendant l’heure de l’apéritif.
Fin du film – ouverture d’un paquet de chips – je vais
chercher les denrées restantes à la rivière
Elles sont parties en balade…Les bières flottaient un
tentinet, le barrage était solide et haut. Mais l’ingénieur et son cerveau de
l’âge de pierre n’ont pas réfléchi à la possibilité de la crue… Et même 10mn de
recherche ne suffiront pas à retrouver le butin. J’imagine déjà les chanceux en
aval, qui se baignent, jusqu’à ce que la bière tombe du ciel et leur arrive
dans les mains… Alexis, la tête dans les mains, prie fort…pendant que mon
explication rationnel ne le convainc qu’à moitié…
Demain, dernier parc national de notre voyage. Il faut être
en forme. On vous dit bonne nuit et on attend nos mamans pour nous border.
