Ostrava, Czech Republic

Publiée le 23/05/2017
https://www.youtube.com/watch?v=4TpfAOUV4SU

Bonjour camarades !

On vous a raconté une grosse première période de notre voyage, constitué essentiellement de culturel. Il est temps pour nous d’avoir une approche plus ‘industriel’ des choses. Connaitre un pays, c’est aussi connaître ses spécialités et son savoir-faire actuel. On s’est réservé un jour complet de visite pour plonger au plus profond des entrailles de la terre. Il faut savoir que la ville d’Ostrava (République tchèque) est parsemée de spots d’Urbex incroyables. Pour info, l’Urbex est la visite de batîments/complexes industriels abandonnées, souvent gardés. Mais avec une prise de risque limitée, on finit toujours par se frayer un chemin à travers les mailles du filet… Au travers des collines se déploient des galeries impressionnantes creusées par les hommes et leurs excavatrices. Ce sont les tunnels de la mine de Landek. Arrêtée puis transformée en musée depuis 1998, les bâtiments en brique rouge, supportés par des structures métalliques d’un autre temps, dévoilent une motrice censée, grâce à une tourelle d’engrenages, faire descendre un sans-efforceur, jusque -622 mètres.

La présentation des équipements et personnel de secours nous renseignent sur le risque constant d’affaissement de galeries, ou d’explosions de poches de gaz. Les masques dotés d’une bombonne permet de tenir 27mn dans les galeries les plus profondes, pour venir secourir les blessés. Malgré les protections et lois du travail relatives aux mines, comparativement parlant aux mines décrites par Zola dans son « Germinal », ce métier reste extrêmement dangereux et nocif. C’est un véritable dédale de catacombes, éclairés à l’ampoule jaunâtre, accrochés ci-et-là sur des étais en bois, pour consolider la roche, infiltré par des ruissellements d’eau. Les « hommes de suie », devenus guides des visites, nous expliquent comment la roche est extraite, convoyée, puis purifiée pour enfin être transportée par voie ferroviaire. Pour économiser, et puis parce qu’on n’est pas des « moutons de visite », nous avons décidé de ne pas prendre l’audio-guide. Pour vous résumer, 2h de cours de tchèque, des sourires gênés à des vannes incomprises et un guide qui s’est surement demandé si on était muets ou si on était juste cons. Une manière de dire qu’on a essayé de faire « tapisserie » pendant la visite, pour ne pas se faire remarquer.

Le ventre miné, nous mangeons au lance-pierre un bout de fromage sur une tranche de pain. Direction le complexe industriel de Vitkovice, à l’Est d’Ostrava. Qui va nous réserver des suprises… Parking gratuit, office du tourisme, WC pour vidanger, achat de places et petite balade autour du site en attendant la visite guidée. Et la BOOM ! Un site gigantesque. Des pipelines de 3m de diamètre, entièrement rouillés, soutenus par des pilônes en spaghettis, qui risquent de nous tomber sur la tête à tout moment. Le tout maintenus à presque 20m du sol, et ce depuis 200 ans… Mais ce n’est pas tout. Une vraie soupe de plus petites conduites se déversent dans des cuves, reliées à des Mikados d’installations qui débouchent sur des hauts-fourneaux majestueux. Le site a été abandonné en 1998 puis réhabilité à certains endroits pour permettre des visites sécurisées. Le reste du site tombe doucement en ruine, laissant la nature reprendre ses droits. Cette usine s’avère être la plus grosse fabrique d’Europe de fer et d’acier d’ArcelorMittal. En même temps, quand on voit le complexe, on se sent petit. Mais le site a trouvé de nouveaux occupants : des festivals de musiques telles que le fameux « Colors of Ostrava » se sont réappropriés les lieux, pour faire résonner les cultures électroniques, et faire vibrer les installations. Cette après-midi, on a eu la chance de voir un « Rainbow Run », course aux milles couleurs, passant sous les montants de ces géants de métal. Puis, encore une visite, sans guide-audio, à lire des panneaux en anglais plutôt que d’écouter les bribes de cyrillique que l’on entend au loin. Le haut-fourneau principal fabriquait à lui un seul un tiers de la production de l’exploitation, soit 30 millions de tonnes par an. Construit en 1836, signe de la révolution industriel de masse, ce complexe permet, grâce à un système ingénieux de concassage et fonte des pierres, d’extraire et de modifier la composition chimique (ajout ou amoindrissement du carbone par exemple) afin de fabriquer différentes qualités de matériau. La fermeture de l’usine est due à son ancienneté et à son manque de normes.

Nous avons les genoux rouillés. Le médicament ? Manger 3 rations de pâtes et se trouver une aire à côté d’une autoroute pour la nuit. Histoire de profiter de la vue !

Bolchéviquement vôtre,

Chouchou & Loulou

Excavatrice de gallerie, Mine de Landek
Papy sur sa haveuse, sans permis bien sûr
Treuil de transport
Kit de respiration assistée
Camarade alexis
Galerie avec étais de consolidation
Homme de suie n°2
Galerie principale, fait pour le transit de machines
Cheminée d'échappement, site industriel de Vitkovice
Cuve de matière secondaire
Station de treuillage de chariot de pierres ferretiques
Site industriel, vu de la bolt tower
Structure supérieure de la Bolt tower, édifiée en 2015
1 commentaire

Benoit

benoitguilcher

stylé cette visite!!

  • il y a 8 ans