Bien le bonjour!
La nuit a été normale. Par contre, ce matin, on ne vous parlera pas de l'état de nos jambes. Tel des enfants qui font leur premiers pas, nous tentons de nous extirper de nos couettes respectives. Le petit déjeuner n'a pas forcément dégripper nos tensions physiques. Nous décidons de changer l'itinéraire pour passer au Parc National Národní, qui cache dans ses forêts de magnifiques pics montagneux.
La route change. L'autoroute laisse place à de petites routes plus sinueuses, qui décrit ses virages en contre-bas des pans de falaises et en bordure de l'Elbe. Nous bifurquons à Hřensko, pour atteindre notre point d'arrivée : Mezna Louka. Au coeur du parc Narodni, ce village touristique, nous offre un parking imprenable et peu coûteux. Alexis, ampoule au pied, restera pour se reposer et profiter d'un temps de lecture bien mérité. Je décide, sur les bons conseils d'un centre de tourisme voisin, de faire une balade. On m'indique 2h de montée puis 1h de descente. Fais en moitié moins de temps. Les annotations horaires des GR tchèques sont comme les GR français. La forêt, bien que déboisée un peu grossièrement à certains endroits, reste très aérée, composée dans son plus grand ensemble de pins vertigineux, à l'allure droite et fiers. La verdure finit par laisser place à ds cimes de rochers-gruyères, érodées continuellement pendant les ages glaciaires précédents. La roche est étrangement très poreuse, ce qui en fait un spot d'escalade extrêmement accessible. La couleur vire du blanc-schiste au gris-poivre, alternant son ascension avec des arbres perchés. Cet endroit est magique, mais n'existera plus dans quelques milliers d'années. Les conditions météorologiques font que les chutes de rochers sont fréquentes. On peut tout aussi bien retrouver de bon spot de "bloc" sur des pierres de plus petites tailles en forêt.
Arrivé au haut, j'ai l'honneur d'observer une grand arche naturelle, ainsi qu'une maison de garde, encastré au cœur d'une combe. L'entrée est payante... J'oublie par moment cette manie de certains locaux à faire payer en bas du site, puis en haut... qu'est-ce que c'est énervant. Après avoir pris quelques clichés, à moitié caché derrière des arbuste, de peur qu'on ne vienne me demander un dû, je fais demi-tour et finit la balade. Remonté en stop par des habitants du coin, dont le fils ergothérapeute parlait anglais, je rejoins le van pour de finaliser ma réparation du frigo. Manque de pot, avec le gaz, il chauffe, il ne refroidit pas. C'est mon sang qui va devoir rester froid...
Spot de nuit trouvé, à coté d'un torrent, où nous pouvons enfin nous laver comme des poissons (c'est-à-dire nus), nous décidons de passer une nuit bien méritée. En âme et conscience, Alexis a récupéré ses pieds et moins perdu les miens.
Avant d'aller à Wroclaw, super passage le lendemain dans une église inscrite au patrimoine mondial de l'UNESCO, l'église de Jawor. Magnifique. Bleue. Eglise en bois debout. Restauration à couper le souffle, avec ses 4 étages à balconnets, pouvant accueillir 6000 fidèles. Nous passerons aussi à Lubiaz, dans une abbaye magistrale, abandonnée aux pilleurs durant 200 ans et restauré par la suite. Gros contraste entre un bâtiments aux milliers de fenêtres brisées et une salle de réception entièrement conservée, avec des décorations plus que vivantes. La Pologne nous invite aux voyages! C'est à coté de Wroclaw, au bord de l'Oder, que nous passerons la nuit, sur un parking, aux mille moustiques bien réels. Et un ciel étoilé à en faire pleurer plus d'un...
Bisou à tous!