Après une dizaine de jours à sillonner les villages du Nord
du Laos, nous avons pris la direction de Luang Prabang. Nous sommes contents de nous arrêter une semaine entière au même endroit. Sa localisation est très agréable : cité que l’on se plait à
arpenter à pied, au confluent du Mékong et de la Nam Khan, elle s’étend sur une
langue de terre, entre monts et eaux.
Durant cette semaine, nous avons pu effleurer la culture,
les traditions, l’architecture, la spiritualité, la nature de Luang Prabang,
ainsi que la volonté de la population de prendre soin de son patrimoine.
A la découverte des traditions culinaires
Journée cuisine. Nous avons profité d’une journée à la
découverte de la cuisine laotienne authentique (dixit la plaquette du Bamboo
Tree Restaurant). Nous étions 8 et nous avons choisi 6 plats que nous avons
préparés et, essentiel, mangés ! Au menu, nem sod (rouleaux de printemps
frais), ping kai (brochettes de poulet sauce satay), mieng khao (salade de riz
frit), kua tao hou kaly (curry de tofu frit et légumes), ho mok pa (poisson
vapeur enroulé dans des feuilles de bananiers), nam wan mark kuay (bananes et
ananas sur lit de crème de coco) et sans oublier l’incontournable khao niow
(riz collant). Ne vous inquiétez pas, nous avons gardé le livret de cuisine
offert !
Nous avons acheté les produits au marché, nous nous sommes rendus
dans un restaurant à l’extérieur de la ville (piscine et pétanque, à chacun ses
goûts), nous avons cuisiné, nous avons dégusté, nous avons découvert leur
potager et nous nous sommes prélassés !
Ce fut l’occasion de découvrir les
ingrédients de base de la cuisine laotienne : citronnelle, galanga (sorte
de plantes à rhizomes assez proche du gingembre et utilisée comme épice), feuilles
de combava, oignons, piments, gingembre, ail, échalotes.
A la découverte des traditions artisanales
Balade dans les petits villages à proximité de Luang
Prabang : nous avons réalisé une balade vers Ban Xangkhong, village
artisanal, pépinière de tissage de soie et fabrication de papier
traditionnel ; nous avons emprunté un pont en bambou (qui doit être
reconstruit chaque année après la saison des pluies) pour nous y rendre.
Journée teinture et tressage. Nous avons effectué une journée
d’activité dans un atelier d’Ock Pop Tok ("l’est rencontre
l’ouest"), entreprise solidaire selon les principes du commerce
équitable. Son but est de valoriser l’image du textile laotien et de mieux
rémunérer ses artisans. Le matin, nous avons teinté naturellement des écharpes
de soie et des serviettes de table en coton (A ce sujet, Lilly a pu réinvestir
ses connaissances sur les bombyx Mori et Eri développées lors d’un élevage en
CP). Chacun a choisi ses couleurs et donc sa matière première :
feuilles fraîches et tiges de l’indigotier pour le bleu et le vert, feuilles
fraîches et écorces de sappan pour le rouge, feuilles fraîches et écorces de
teck pour le rose et enfin écorces de jacquier pour l’or. L’après-midi, nous nous
sommes attelés à la fabrication de petites panières en bambou en utilisant
la technique du tissage : le bambou est omniprésent au Laos (soupe de
pousses de bambou, instruments de musique, papier, charpente des maisons, mobilier,
paniers, chapeaux, pailles et tant d’autres...) La fabrication n’est pas si facile
que ça, sauf pour Julie avec ses mains expertes !
A la découverte de la ville et de sa spiritualité
Pour avoir une vue d’ensemble de Luang Prabang, le mont
Phousi est une bonne idée ; au coucher du soleil, encore plus ! Cette
idée est partagée par beaucoup de touristes ! Néanmoins, c’était chouette.
On distingue bien sa géographie, son relief, son confluent, ses Wat, ses
ruelles, ses marchés, ses bistrots… Un wat (ou vat) est un temple-monastère au
Cambodge, au Laos ou en Thaïlande. Des moines y résident. En particulier, le Vat
Xieng Thong est tout à fait exceptionnel. Au palais royal, nous y avons vu le
bouddha d’or, dont Luang Prabang tire son nom (Luang = grand ; Prabang = statue
d’or sacrée).
Le Tak Bat est l’aumône des moines : chaque matin, dès
l’aube (à l’heure où blanchit la campagne… je m’égare), a lieu la rituelle quête
des offrandes par les moines qui ont renoncés à tout bien matériel et qui ne
vivent que de l’aumône : la cité sacrée se plonge dans une ambiance ocre-orangé
solennelle qui répond à celle du soleil couchant… Ainsi, réveil matinal pour
nous pour être prêts à 5h30 et voir des centaines de jeunes moines. Les
habitants sont postés sur le trottoir et dans la rue, sur un petit tabouret ou
à même le sol (de manière à être toujours plus bas que les moines, en signe de
respect) et attendent dans le silence le plus total le passage des moines.
Pieds nus et vêtus de leur robe, les moines défilent, selon la tradition, à la
queue leu leu et s'approvisionnent en riz blanc du matin. Nous nous sommes tenus à
distance sur le trottoir opposé, nous n’avons pris qu’une seule photo et nous
avons gardé une grande discrétion et le silence.
Luang Prabang, c’est aussi des ruelles parallèles à la rue
principale (Sisavang Vong), des cafés, une architecture basse et protégée des
grands immeubles, des marchés animés, des baguettes de pain, des mini-pancakes
au lait de coco, des tuk-tuk bariolés, une guesthouse improbable où l’on a
négocié le prix de la chambre avec un monsieur, qui s’est révélé plus tard être un client
chinois de la guesthouse, des parties de pétanques endiablées le long du Mékong où les billets passent de mains en mains à la fin de la partie, des sourires, des sourires et encore des sourires à l’image du Laos.
A la découverte de la nature environnante : chutes de Tad Kouang Si
L’endroit est vraiment très agréable et très beau. Nous
avons cheminé de piscines naturelles en piscines naturelles, de petites
cascades en petites cascades. Nous avons tenté une courte baignade dans les
eaux claires, courte compte-tenu de la température disons vivifiante de
l’eau !
